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L’avenir du basket belge

Hans Vanwijn (22 ans) est considéré comme un des plus grands talents du basket belge. Ostende et Charleroi l’ont courtisé mais le diamant limbourgeois leur a préféré les Antwerp Giants. Ensemble, ils tentent de mettre un terme à l’hégémonie d’Ostende, champion six fois d’affilée. Premier duel direct ce samedi.

De bonnes mains, des jambes rapides et une forte tête, le tout déployé sur 2m05. Ces ingrédients font de Hans Vanwijn un joueur très convoité. Il a mûri sous la direction de Brian Lynch à Houthalen puis à Limburg United. Lynch nous a confié, la saison passée :  » Si Vanwijn joue encore en Belgique dans cinq ans, j’aurai échoué. Son talent et sa mentalité doivent lui permettre de jouer dans une grande nation du basket.  » C’est dire si le double mètre limbourgeois est doué.

Hans Vanwijn a éclaté durant la saison 2015-2016 et a été élu Espoir de l’Année, avant qu’une blessure à la cheville n’entrave sa progression, l’année passée. Il a été trois mois sur la touche et a éprouvé du mal à retrouver son rythme ensuite. Malgré la finale de coupe, Limburg United a vécu une saison décevante, en étant éliminé des play-offs en quarts de finale par le Brussels. L’heure du départ a alors sonné pour Lynch, qui a rejoint Charleroi, et pour Vanwijn, parti à l’Antwerp.

 » Je suis très heureux d’avoir participé aux débuts de Limburg United dans ma région mais après trois ans, il était temps de franchir un nouveau cap « , raconte le jeune avant.  » Cet Antwerp-ci peut et doit viser des prix, surtout que le sponsoring de Telenet doit nous offrir plus de moyens. Le club possède un bon mélange de talents belges et d’Américains. Je pense qu’avec Charleroi et Alost, nous sommes les principaux rivaux d’Ostende.  »

Des stats impressionnantes

Vanwijn a encore dévoilé son potentiel le mois passé contre Mons : 28 points, 8 rebonds et 9 assists. Des chiffres qu’atteignent rarement les Belges dans un championnat dominé par les Américains. Son profil est comparable à celui de talents de NBA tels que Kristaps Porzingis (New York Knicks) ou Giannis Antetokounmpo (Milwaukee Bucks), qui sont précisément ses sources d’inspiration.

Comme lui, ils allient taille, technique et mobilité. Ils marquent à partir d’un drive comme à distance. Les stats de Vanwijn cette saison illustrent sa polyvalence : en moyenne 14 points, 8,5 rebonds – il est le meilleur de notre compétition – et 4 assists par match.

 » J’ai d’abord été point guard. Je m’appuyais surtout sur mon passing et mon tir puis, à seize ans, j’ai connu un pic de croissance et on m’a plutôt aligné sous l’anneau. Je tire profit de cette polyvalence maintenant « , explique Vanwijn.  » Toutefois, ma meilleure position, c’est le trois, sur l’aile, la place que j’occupe actuellement. C’est d’ailleurs ce qui m’a décidé à rejoindre l’Antwerp. Je savais que l’entraîneur, Roel Moors, voulait m’offrir ce poste à responsabilités. À Charleroi, j’aurais plutôt évolué au quatre et à Ostende, j’aurais fait partie d’un vaste ensemble, qui tourne beaucoup.

En revanche, l’Antwerp m’offre beaucoup de minutes de jeu et il a créé des plays spéciaux pour moi. Sans vouloir être arrogant, je savais que j’étais capable de performances comme contre Mons. Ici, on ne m’en veut pas quand je rate un tir, au contraire : on m’encourage à assumer encore plus de responsabilités dans les phases décisives. Ça fonctionne. Je n’ai jamais atteint pareil pourcentage de trois-points (58%). La saison passée, c’était même un problème.  »

De plus en plus confiant en sélection

Les Belgian Lions peuvent profiter de ces atouts. Lors de l’EURO turc, la taille et l’attaque ont été les principaux points faibles de l’équipe nationale. Eddy Casteels avait repris Vanwijn dans son noyau de douze mais le joueur a dû déclarer forfait suite à un problème aux ischio-jambiers.

 » Je voulais accompagner l’équipe quand même mais le staff médical a refusé : ça n’aurait pas été malin « , commente Vanwijn.  » A posteriori, j’en suis heureux car j’ai pu me concentrer sur mon intégration à l’Antwerp et j’ai pris un bon début. Dommage que la Belgique ne se soit pas qualifiée pour le second tour mais il faut dire qu’elle était versée dans une poule difficile. Nous avons sans doute été moins forts sur le plan défensif et nous n’avons pas de véritable vedette en attaque, contrairement à la plupart des autres pays.  »

Vanwijn peut éventuellement devenir un go-to-guy ? Il sourit :  » Sam Van Rossom et Axel Hervelle sont toujours là. Chevronnés, ils sont très importants mais de fait, je suis de plus en plus confiant en équipe nationale. Le fait d’avoir pu jouer parfois au 3 pendant la préparation à l’EURO est un bon signe.  »

Vanwijn fait partie de la génération en or de 1995, avec Ismael Bako, son coéquipiers aux Antwerp Giants, Vincent Kesteloot (Ostende) et Manu Lecomte (Baylor University).  » Il y a deux ans, nous avons atteint les quarts de finale de l’EURO U20. Nous avons prouvé que nous avions le niveau de grands joueurs européens qui évoluent maintenant en NBA « , poursuit Vanwijn.

 » Les Lions se trouvent dans une phase de transition. À l’avenir, ils devraient faire mieux que lors des derniers championnats d’Europe.  »

Fan Club Tim Wellens

Sa famille compte désormais deux internationaux, versés dans des disciplines bien différentes : le basket et le cyclisme. Tim Wellens, sous contrat chez Lotto Soudal, est un cousin d’Hans.  » Côté maternel, il n’y a que des coureurs. Mes oncles Leo, Paul et Johan Wellens ont tous participé au Tour de France « , raconte Vanwijn.  » Notre grand-mère nous emmenait souvent aux courses de Tim. On posait notre siège le long de la route, armés d’une longue-vue (il rigole.)

Il a quatre ans de plus que moi mais on jouait souvent ensemble. Jamais on n’a imaginé atteindre notre niveau actuel. On a tous les deux émergé tard sur le plan physique mais on était passionné. Surtout quand on jouait au badminton. Les réunions familiales tournent généralement autour du sport. On suit les prestations de chacun. On a même fondé un groupe Whatsapp en famille : le Fan Club Tim Wellens.  »

Côté paternel, ce sont les basketteurs qui dominent. Vanwijn :  » Mon père a joué en deuxième et en troisième nationale. De fait, je suis issu d’un nid sportif, même si on ne m’a jamais poussé. C’est moi qui ai décidé de m’inscrire en internat à l’école de sport de haut niveau de Louvain, à 14 ans, et je n’ai pas souffert de mon éloignement. J’ai appris très vite à voler de mes propres ailes. J’ai aussi découvert que je me lassais très vite d’un endroit. Au bout de deux ou trois ans, j’ai envie de changer d’air.  »

Il veut réaliser la prédiction de Brian Lynch et jouer à l’étranger. La NBA n’est pas une priorité. Il songe plutôt à l’Europe et à l’Allemagne en particulier.  » Le championnat y est parfaitement agencé, ses possibilités financières sont considérables et il comporte plusieurs bons clubs. Je veux absolument me produire en Euroligue. Elle n’est pas très éloignée de la NBA.  »

PAR MATTHIAS STOCKMANS – PHOTO BELGAIMAGE

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