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 » L’arme anti-dépression « 

Fred Waseige suit la Premier League, la Bundesliga et les Diables pour la télé. Alors, le Michy, il connaît à fond.

FRED WASEIGE :  » Michy Batshuayi, c’est comme Romelu Lukaku. On oublie son âge. On oublie qu’il n’a que 24 ans. Et qu’est-ce qu’il a déjà vécu comme moments forts en aussi peu de temps ! Un départ difficile d’Anderlecht en jeunes, un paquet de buts pour ses débuts pros au Standard, Marseille, Chelsea, l’explosion à Dortmund, une Coupe du monde. A 24 ans ! C’est l’histoire d’une maturité, d’une intelligence qui lui a permis de se prendre en mains après l’une ou l’autre expérience difficile. L’intelligence, c’est aussi comprendre, à un moment donné, qu’on est occupé à ne pas faire tout ce qu’il faut faire pour que ça fonctionne. Il a compris qu’il devait changer sa façon d’aborder son sport, son métier.

Trois ans plus tôt, il serait monté au jeu avec des pieds de plomb. Là, il montait avec des fusées aux pieds.  » Frédéric Waseige

A Chelsea, il a compris plein de choses. Il a eu la chance, entre guillemets, de capter ce qu’on lui demandait. Il a saisi que son coach ne comptait sur lui que pour des petits bouts de matches de temps en temps. Le Batshuayi avec quelques années de moins n’aurait pas accepté ça. Mais là, il a accepté et joué le jeu. Ainsi, il a apporté des solutions à certains moments où l’équipe avait des petits soucis. Trois ans plus tôt, il aurait fait ses montées au jeu avec des pieds de plomb. Là, il montait avec des fusées aux pieds. Et il a fait tout ça dans la bonne humeur. Avec son sourire qui est une de ses marques de fabrique. Sur le terrain, c’est un flash. Même en jouant peu, il a continué à progresser. Et, alors qu’il était un intermittent en Angleterre, il est directement devenu un temps plein en Allemagne.

Fred Waseige
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Michy Batshuayi est à la fois sensible et authentique. Et en Allemagne, l’authenticité, ils adorent. Si les Allemands sentent que tu es vrai, ils t’aiment, directement. Premier match avec Dortmund, victoire, deux buts, un assist. Qui d’autre est capable de faire oublier Pierre-Emerick Aubameyang en une heure et demie ? S’il avait raté ses débuts, on ne l’aurait peut-être plus revu. Comme il les a réussis, le raisonnement est devenu : on ne se quitte plus. Toute la frustration de ses mois difficiles à Chelsea s’est subitement transformée en libération personnelle. Comme s’il avait coupé une chaîne qui l’attachait au banc de Chelsea. Ce que disent les 80.000 spectateurs du stade de Dortmund ?  » Waw, ce mec est un des nôtres.  » Et là-bas, quand tu sens que les gens t’aiment, ça te galvanise. Il est tombé au meilleur endroit au meilleur moment. Je suppose qu’il bougera encore beaucoup dans sa carrière mais ce serait bien qu’il se pose pendant un an ou deux à Dortmund. Quand il est monté contre la Tunisie, il s’est vite créé cinq ou six occasions. OK, ce n’était pas la défense française… mais quand même, il fallait le faire. Il en a mis une au fond. Michy a marqué en Coupe du monde, oui…

Et puis, il y a l’homme, le gars en dehors des terrains. J’ai appris à le connaître. C’est un régal. Il ne se méfie plus de tout ce qui l’entoure, il s’est complètement ouvert. Il est heureux, équilibré, ça saute aux yeux. Tous les déprimés devraient avoir une photo de lui dans leur portefeuille ou sur leur table de nuit.  »

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