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« On pourrait décrire Diaby en deux mots: enthousiaste et insouciant »

Retour sur les jeunes années d’Abdoulay Diaby dans sa ville natale de Nanterre. Le Malien est le dernier renfort offensif d’Anderlecht.

« À Nanterre, tout le monde connaît au moins un Diaby « . Ousman, un robuste garçon de deux mètres cinq sous la toise, est l’un des frères aînés d’Abdoulay. Il rigole. Pourtant, ce qu’il dit n’est pas dénué de fondement : Nanterre, chef-lieu du département des Hauts-de-Seine, est le genre d’endroit où tout le monde se connaît. Et les Diaby y ont résidé avec 12 enfants, en comptant les demi-frères et demi-soeurs. Six garçons et six filles.

J’ai volontairement attribué le n°10 à Abdoulay. Je lui ai expliqué que c’était un poste à responsabilité : Si je constate que ce numéro est trop lourd à porter, j’enlève le 1.  » Djamai Lahcene, l’entraîneur de Diaby chez les U15 de l’ES Nanterre

Abdoulay était incontestablement le plus têtu de la famille. Un trait de caractère qu’il a hérité de son père. « On pourrait décrire Abdoulay en deux mots: enthousiaste et insouciant « , raconte Ousman.  » Il courait avec un air de je m’en fous. Il était sûr de lui. Et ça n’allait jamais assez vite pour lui. Vous auriez dû le voir à l’oeuvre lorsque je faisais des tours en scooter, à 16 ans. Il n’avait que 12 ans, mais ça ne l’intéressait pas de rouler avec moi, assis sur le porte-bagages. Non, il voulait conduire. Il ne semblait pas se rendre compte qu’il était l’un des plus jeunes de la famille. Sans doute parce qu’il fréquentait beaucoup de garçons plus âgés.  »

Le stade de l'ES nanterre où Abdoulay faisait notamment fureur chez les U15
Le stade de l’ES nanterre où Abdoulay faisait notamment fureur chez les U15© CHRISTOPHE KETELS

Les Diaby louent un appartement au rez-de-chaussée aux Fontenelles, une jungle urbaine où tout est aisément accessible à pieds : les magasins, une école primaire, un collège, des terrains de sport, des lieux de culte, etc. On pourrait y passer toute sa vie sans quitter le quartier.

Dans un premier temps, Abdoulay ne semble pas pouvoir échapper à son destin : il est envoyé à l’école de quartier Jacques Decour, puis fréquente le collège Evariste Galois en face de la demeure familiale et apprend à jouer au football de rue sur un petit terrain en béton qui jouxte son lieu de résidence.

 » Ici, Abdoulay et moi avons livré quelques solides batailles « , se souvient Lionel Thiam, le meilleur ami d’Abdoulay Diaby, alors qu’il montre avec des yeux émerveillés un terrain qui a toutes les apparences d’une cour de prison.  » Il n’y avait pas beaucoup de règles. Cinq joueurs par équipes, et celui qui réussit à marquer deux fois peut continuer à jouer. Parfois, une trentaine de joueurs attendaient leur tour de pouvoir pénétrer sur le terrain. Abdoulay et moi, n’étions pas maladroits avec un ballon, et les garçons plus âgés acceptaient facilement qu’on fasse partie de leur équipe.

Mais les adversaires n’avaient aucune pitié avec nous. On ne pouvait donc pas montrer qu’on avait peur. Inutile de pleurer parce qu’une faute avait été commise, il n’y avait de toute façon aucun arbitre pour la siffler. Si l’on pouvait jouer sur ce genre de revêtement, on était prêt à aller au duel sur un vrai terrain de football. Mais Abdoulay a aussi perfectionné sa technique dans la rue, et a développé son tir à distance.  »

Voleurs de bicyclettes et de maillots

Jusqu’à 15 ans, Abdoulay est un vrai gamin de quartier. Il passe son temps dans la rue, ou monte la garde dans le hall d’entrée de son immeuble. Son père lui a même donné un surnom qui lui allait comme un gant : Concierge. Ousman :  » Parfois, les aînés faisaient comprendre à Abdoulay qu’il ferait mieux de rentrer chez lui. Les temps ont changé. Avant, les anciens du quartier étaient encore bien intentionnés. Ils avaient leurs occupations, mais veillaient à ce qu’on ne fasse rien de mal.

Aujourd’hui, les garçons plus âgés entraînent les plus jeunes dans leurs combines. Je n’ose penser à ce qu’on serait devenu sans notre frère aîné Idrissa. Il avait réussi à se faire accepter au centre de formation de Valence, qui évoluait alors en Ligue 2, mais mon père a refusé son inscription. Il avait besoin d’Idrissa pour veiller sur nous, pour qu’on ne tourne pas mal. Il était le garant de notre bonne éducation.

Ma mère devait rester à la maison pour s’occuper des enfants, et avec le seul salaire de mon père, qui travaillait comme personnel d’entretien à La Défense, on ne parvenait pas à nouer les deux bouts. On n’était pas des criminels, mais on devait se débrouiller… Je volais des vélos pour les revendre. Lorsque mon frère l’a découvert, il m’a donné deux gifles. Je n’ai plus jamais recommencé. Que se serait-il passé s’il n’avait pas été là ? Qui vole un oeuf, vole un boeuf, dit le dicton…  »

Idrissa a aussi dû intervenir lorsqu’Abdoulay a été pris en flagrant délit de vol de maillots de football au Décathlon de La Défense : un de l’AC Milan et un de Manchester United. Celui de Man U était destiné à Soumaila, le frère cadet qui était un fervent supporter des Red Devils.  » Grandir à Nanterre, ce n’était pas toujours une partie de plaisir « , reconnaît Lionel Thiam.  » Nanterre, c’est une jungle. Il y a 100 000 habitants sur une petite superficie. Il ne faut rouler que cinq minutes pour se retrouver dans des quartiers plus chics, comme Courbevoie, Suresnes, Putaux, Rueil-Malmaison ou le 6e arrondissement de Paris.

Soumaila Diaby, frère cadet d'Abdoulay.
Soumaila Diaby, frère cadet d’Abdoulay.© CHRISTOPHE KETELS

Mais ce n’est pas notre monde. On n’allait jamais là-bas, car on nous y aurait dévisagé d’un drôle d’oeil. Ce sont de quartiers où l’on trouve beaucoup de fils à papa, qui se font déposer en voiture au centre d’entraînement. Nous, on allait à l’entraînement à pied. Exceptionnellement, on prenait le bus. On ne se rendait pas compte qu’il y avait un tel écart entre les jeunes de Nanterre et ceux des communes voisines. On n’y pensait pas. On menait notre vie dans notre quartier. On s’amusait avec nos amis, on allait au foot et on jouait à la PlayStation. Ce n’est qu’en devenant plus âgés qu’on a pris conscience de la situation.  »

Un melting pot d’immigrés

Dans le centre de Nanterre, loin des cités, des affiches invitent la population à participer à une marche contre le président Emmanuel Macron, le 5 mai. Stop Macron. Nanterre insoumise. Jean-Luc Mélenchon et son mouvement d’extrême-gauche La France Insoumise ont recueilli le plus de voix lors des élections présidentielles de 2017. Ce n’est pas un hasard si, depuis 1935, Nanterre vote systématiquement rouge vif sur le plan politique.

Djamai Lahcene a entraîné Abdoulay chez les U15.
Djamai Lahcene a entraîné Abdoulay chez les U15.© CHRISTOPHE KETELS

C’est le fief du Parti Communiste Français (PCF), qui s’appuie sur les électeurs des anciens ghettos. Jusqu’au milieu des années ’70, Nanterre était un melting pot d’immigrés de diverses origines. Des Portugais et des Algériens s’y côtoyaient dans des baraques où l’hygiène était un luxe. Le football représentait, pour ces gens-là, un moyen d’intégration dans la société française.

40 ans plus tard, le ballon rond est resté un moyen de maintenir les jeunes des quartiers sensibles sur le droit chemin. Le club de l’ES Nanterre joue un rôle social non négligeable. Lors de chaque entraînement et de chaque match, les joueurs ont une vue imprenable sur La Défense, le symbole du capitalisme en France. Le bastion communiste de Nanterre vit, au propre comme au figuré, dans l’ombre du monde des affaires.

 » Nanterre peut avoir des ambitions, mais ne doit pas oublier son rôle social « , insiste Ousman.  » Avant qu’on ne mette un enfant à la porte, il doit vraiment avoir commis une faute très grave, une erreur irréparable.  »

L’ES Nanterre est devenue une affaire familiale pour les Diaby. Ousman (29 ans) est le directeur sportif des équipes de jeunes et entraîne les U15. Oumarou (21 ans) et Soumaila (24 ans) dirigent respectivement les U19 et U13. Abdoulay est donc destiné à jouer, lui aussi, un rôle en vue dans le club au terme de sa carrière. L’attaquant du Club Bruges n’aura pas beaucoup le choix, si l’on en croit Ousman.  » Il m’a déjà dit qu’il aimerait s’engager davantage pour le club. On trouvera bien un poste pour lui, plus tard.  »

Pendant qu’Ousman se prépare pour dispenser l’entraînement, deux garçons font leur apparition avec un maillot du Club Bruges sur leurs épaules. Un autre pénètre sur le nouveau terrain synthétique avec un maillot du LOSC, le club avec lequel Abdoulay a débuté en Ligue 1. Un peu plus loin, on trouve le ‘bac à sable’ , un petit terrain en brique pilée qui, l’été, sert également de plage. Il fera bientôt place à un nouveau terrain synthétique.

Sautes d’humeur et accès de colère

Mais Abdoulay a gardé de bons souvenirs de ce terrain rougeâtre qui, après une averse, se transforme en bourbier.  » À partir des U13, lorsqu’il a dû jouer ses matches sur une pelouse, il n’avançait plus « , se souvient Ousman.  » Il avait peut-être du mal à passer de 8 à 11 joueurs ? Il avait aussi des problèmes de genoux parce qu’il a subitement grandi très vite. Jusqu’à 12 ans, tout coulait de source, et subitement, plus rien n’allait. Il s’est mis à douter. Ne travaillait-il pas assez ou avait-il atteint ses limites ? Je me souviens d’un match de coupe qui devait se décider aux tirs au but. Il a si mal tiré que le gardien a pu s’emparer du ballon sans aucun problème. Cette phase résumait à elle seule la période compliquée qu’a traversée Abdoulay.  »

Pour l’entraîneur Djamai Lahcene, qui dirige les U15, il fallait canaliser ses sautes d’humeur et ses accès de colère. Abdoulay est le type de joueur qui est capable de mal réagir après un remplacement et de râler ferme après une défaite.  » À cet âge, il est important de ne pas permettre à un joueur d’aller trop loin « , explique Lahcene, qui a entraîné Abdoulay pendant deux saisons chez les U15.  » Ils entrent dans le vestiaire en pensant qu’ils sont les meilleurs et veulent tous faire leur petit numéro sur le terrain. Un jour, j’ai dit à Abdoulay : -Mets tes qualités au service du collectif. Tu dois rendre les autres meilleurs. »

Une photo du clan Diaby. Avec de haut en bas et de gauche à droite : Oumarou Diaby (cousin), Ousman, Soumaila, Oumarou, Idrissa, Abdoulay et Boubacar Diaby.
Une photo du clan Diaby. Avec de haut en bas et de gauche à droite : Oumarou Diaby (cousin), Ousman, Soumaila, Oumarou, Idrissa, Abdoulay et Boubacar Diaby.© CHRISTOPHE KETELS

De temps en temps, le Français d’origine malienne avait besoin d’être remis les pieds sur terre. Il ne devait pas croire qu’il était sûr de sa place. Lahcene :  » J’ai volontairement attribué le n°10 à Abdoulay. C’était aussi mon numéro lorsque je jouais et je lui ai demandé s’il savait quelles responsabilités étaient associées à ce numéro. J’ai ajouté, le plus sérieusement du monde : -Si je constate que le n°10 est trop lourd à porter pour toi, j’enlève le 1 après le match. Il ne restera donc que le 0, la cote que je t’attribue. Ça l’a motivé. Après un bon match, il venait vers moi et me disait : -Et alors, j’ai mérité mon n°10 ?  »

Sur le terrain principal de Nanterre, Abdoulay peut encore mieux exploiter sa pointe de vitesse. Il est capable d’éliminer un adversaire dans un mouchoir de poche, puis d’accélérer. Chaque ouverture entre le dernier défenseur et le gardien est un prétexte pour s’infiltrer, ballon au pied, vers le grand rectangle.

 » Il a hérité de la pointe de vitesse de papa. C’est, du moins, ce que prétendent nos oncles « , dit Ousman.  » Papa a grandi dans un village malien. Dans une petite communauté, il est toujours utile de savoir courir vite. Abdou a aussi hérité de la morphologie de papa, court sur pattes, mais il n’en a jamais été complexé. Il s’aime bien . Il est très fier.  » ( il sourit)

Au-dessus du lot chez les U15

Chez les U15, il domine de la tête et des épaules. Il est insaisissable et marque quasiment à tous les matches. Ousman :  » C’était peut-être dû à son insouciance juvénile, mais il osait davantage qu’aujourd’hui. Il n’hésitait pas à provoquer un, deux, trois et parfois quatre défenseurs. Parfois il réussissait, parfois pas, mais il ne se posait pas de questions. Je ne sais pas exactement à quel moment, mais un jour, il a tourné le bouton. Selon moi, Abdou était le meilleur joueur du championnat. Toutes les équipes savaient qu’il y avait un bon attaquant à Nanterre.  »

Abdoulay est, de loin, le meilleur joueur de son équipe, mais il n’entre pas en considération pour une place en équipe A. Cette équipe est réservée aux joueurs de deuxième année. Et Abdoulay est encore trop frêle pour jouer avec des jeunes adultes, justifie-t-on.  » Nanterre s’en tenait à sa politique : les joueurs de première année dans l’équipe B, ceux de deuxième année dans l’équipe A. Abdoulay aurait mérité de recevoir une chance chez les A, mais les entraîneurs obtempéraient aux ordres venus d’en haut. Dommage, car Abdoulay était prêt à exploser.  »

Ousman Diaby confirme. Jusqu’à aujourd’hui, Nanterre est resté fidèle à sa politique.  » Chez les U15, mon frère était effectivement le meilleur joueur. Mais il a été confronté à un grand problème sur lequel il n’avait pas de prise : des U15, il devait passer directement chez les U18. C’est une équipe où trois catégories d’âge se côtoient. Abdoulay, qui n’avait que 14 ans, aurait pu s’y retrouver avec des garçons de 18 ans. C’était peine perdue. Même un crack devait être à même de répondre au défi physique. À Nanterre, on n’aurait surclassé un joueur que s’il était meilleur que ceux de la catégorie supérieure. S’il est simplement le meilleur de sa génération, il reste où il est et il doit aider ses coéquipiers à devenir meilleurs.  »

Sedan, une chance unique

Le talent pur d’Abdoulay ne convainc pas les recruteurs des grands clubs parisiens.  » Si Abdoulay était né dix ans plus tard, les scouts l’auraient sans doute repéré plus tôt « , pense Lahcene.  » Je songe à Lille, au Havre et à ce genre de clubs. Lorsque je vois quels joueurs intègrent aujourd’hui les centres de formation, je me dis qu’Abdoulay y aurait certainement eu sa place.  »

Sedan profite du désintérêt de la capitale pour conclure un partenariat avec Nanterre. Le club ardennais peut, chaque saison, prendre à l’essai les deux meilleurs joueurs des U15 pendant quelques jours. En 2009, il choisit Abdoulay et son équipier Charles. Ce dernier se blesse rapidement et Sedan engage la procédure pour engager Abdoulay dès le premier jour d’essai. À partir de ce moment, Idrissa, l’aîné des frères, joue un rôle central dans la carrière du jeune Abdoulay, 13 ans.

Après de longues négociations, il parvient à convaincre le pater familias de laisser partir Abdoulay à Sedan. C’est aussi lui qui roule le plus souvent à Sedan pour aller retrouver Abdoulay. Nanterre-Sedan, aller simple, c’est un trajet qui prend facilement trois heures.  » Idrissa a dû expliquer à mes parents que Sedan représentait une chance unique pour Abdoulay, que la famille ne pouvait pas laisser passer. Mais je comprends aussi le point de vue de mes parents : ils étaient venus en Europe pour offrir à leurs enfants une vie meilleure qu’au Mali. Devenir footballeur, ce n’était pas ce qu’ils avaient envisagé. De leur point de vue, il fallait d’abord obtenir un beau diplôme. Malheureusement, mon père n’a pas pu vivre l’éclosion d’Abdoulay à Sedan…  »

Ce n’est qu’à Sedan qu’Abdoulay découvre sa vocation : devenir footballeur professionnel. Thiam :  » Pour nous, le football représentait d’abord un passe-temps agréable. On n’envisageait pas encore d’en faire notre métier. Je n’ai commencé à y penser que lorsque j’ai vu pour la première fois Abdoulay avec Sedan sur le terrain du Racing Club de France. Ce match s’est joué ici, dans les environs, à Colombes. Il a inscrit un but magnifique, qui me fait penser à celui que Thierry Henry a un jour inscrit avec Arsenal contre Tottenham.

Après le match, on a discuté pendant plusieurs heures au téléphone. On a réfléchi à notre avenir. Et si une voie pouvait malgré tout s’ouvrir dans le football ? Je lui ai dit qu’il devait essayer d’aller au bout. Avec les résultats que l’on sait…

Nanterre cherche en vain le successeur d’Abdoulay Diaby et Mario Lemina

L’Entente Sportive Nanterre n’a pas vraiment la cote dans la région parisienne. L’équipe Première joue en 7e division française et ne jouit pas de la même aura que le club de basket, Nanterre 92. Ce club possède un bon centre de formation, où affluent les plus grands talents de Paris. Ses matches sont diffusés en direct à la télévision et les résultats sont commentés abondamment dans le quotidien sportif L’Équipe.

Les Verts, qui jouent en première division depuis 2011, officient comme ambassadeurs de la commue.  » Pourtant, le sport le plus populaire reste le football à Nanterre « , affirme Djamai Lahcene.  » Mais, en Île-de-France, personne ne comprend pourquoi une commune de la dimension de Nanterre n’a pas un club qui évolue au moins en quatrième division.

Nanterre n’a jamais eu un président charismatique qui aurait pu tirer le club vers le haut. Et, malgré la proximité du quartier d’affaires de La Défense, n’a jamais pu trouver un gros sponsor, contrairement à d’autres clubs parisiens. C’est lié à la politique de la commune : le football pour tous. Ça a des conséquences sur le travail de formation des jeunes.

Comme on ne peut pas aligner d’équipes dans les séries nationales, les scouts ont tendance à nous délaisser. Plutôt que de venir à Nanterre, ils préfèrent aller au Racing Club de France, qui joue à Colombes, la commune voisine. Les meilleurs jeunes préfèrent dès lors s’affilier au Racing, où ils ont plus de chances d’être repérés.  »

Mario Lemina, ex-Marseille, ex-Juventus et aujourd’hui à Southampton, et Abdoulay Diaby sont les seuls Nanterriens qui ont réussi à atteindre le plus haut niveau au cours de la dernière décennie. Et on n’a pas encore trouvé leurs successeurs.

 » Après Abdoulay, il y a eu un trou de cinq ou six ans, durant lequel on n’est pas parvenu à envoyer un jeune vers un centre de formation « , explique Ousman Diaby.  » Je préfère donc ne pas parler de joueurs qui pourraient devenir footballeurs professionnels. Mais les choses s’améliorent : la saison prochaine, un garçon partira à Guingamp. Pour qu’il y en ait plus, le club devrait avoir davantage de visibilité.

Mais à Paris, c’est loin d’être évident. C’est une région très compétitive, où c’est très compliqué d’être recruté. Beaucoup de joueurs talentueux doivent tenter leur chance à un niveau inférieur, car il n’y a pas de place pour eux au sommet. Un Parisien qui gravit les échelons au sein d’un club parisien a de grandes chances de devenir professionnel. « 

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