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Froome dit oui au doublé Giro-Tour

Aujourd’hui, on présente le Tour d’Italie. Un sujet est sur toutes les lèvres : Chris Froome se risque au doublé Giro-Tour.

Son choix est surprenant car l’Anglais a déjà déclaré à maintes reprises qu’une cinquième victoire au Tour, qui égalerait le record d’EddyMerckx et Cie, constituait sa priorité en 2018. Chris Froome ne se risquerait donc pas à courir un dur Giro avant d’entamer le Tour les jambes lourdes ? Pourtant, il y a quelques semaines, The Times a annoncé que Froome et Sky  » envisageaient sérieusement  » de participer au Giro et au Tour. La décision vient de tomber.

Elle serait motivée par l’aspect historique de ce doublé : si Froome s’imposait dans la Botte, après son doublé déjà unique Tour-Vuelta cette année, il deviendrait le premier coureur à gagner les trois tours d’affilée depuis Bernard Hinault (Giro et Tour en 1982, Vuelta au printemps 1983). S’il enlève ensuite le Tour, il égalera le record de quatre victoires d’affilée dans des courses par étapes, détenu par Merckx (Giro et Tour 1972, Vuelta et Giro 1973).

Froome estime, étonnamment, que cette perspective est beaucoup plus importante que de tout miser sur un cinquième succès en France. Ses sponsors, Sky et Century 21 Fox, partagent son avis également alors que le Tour de France est nettement plus important publicitairement. Froome, qui aura 33 ans en mai, doit gagner la Grande Boucle en 2018 s’il veut ramener un cinquième maillot jaune à la maison, car la jeune génération, personnifiée par Tom Dumoulin (27 ans) gagne en puissance.

Mauro Vegni, l’organisateur du Giro, l’a convaincu en traçant un parcours à sa mesure. Ce n’est pas un hasard si, lundi, Froome a retwitté un message de l’organisation sur le site des contre-la-montre. On savait déjà que le peloton allait gravir deux cols mythiques, le Monte Zoncolan et le Colle delle Finestre. Or, avant la Vuelta, Froome a franchi ces cols avec son coéquipier Gianni Moscon. On murmurait déjà que le coureur Sky avait connaissance du tracé du Giro.

Si Froome prend le départ du Giro, c’est qu’il pense avoir 95 % de chances de l’emporter et qu’il estime que ce tour ne le fatiguera pas outre-mesure, malgré un début astreignant en Israël. Un autre élément peut jouer : à cause du Mondial de football, le Tour de France débute une semaine plus tard que d’habitude. Les coureurs auront donc 40 jours de récupération au lieu de 35. A titre de comparaison, Froome n’a disposé que de 26 jours entre le Tour et la Vuelta cet été et pourtant, il a affirmé se sentir mieux en Espagne que dans l’Hexagone.

Tout s’est déroulé selon ses plans. Le Britannique s’était ménagé, à l’entraînement comme en course, au printemps, pour réussir un doublé historique. Il est donc convaincu de pouvoir rouler deux grands tours d’affilée, même si le doublé Giro-Tour est plus pénible, puisque ses concurrents seront plus nombreux et plus frais au Tour, alors qu’il aura le Giro dans les jambes. Merckx et Hinault, qui avaient déjà conseillé à Froome de courir le Giro et d’écrire ainsi une nouvelle page d’histoire, auront apprécié la nouvelle.

Jonas Creteur

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