Foutaises de fin d’année…

…et de début de l’autre ! Trêve des confiseurs de mes deux, y’a pas pire entubage de valeurs footeuses qu’en décembre et janvier. Comme chaque saison, c’est la totale …ou est-ce ma vieille peau qui s’exaspère de plus en plus ? ! Déjà, les joueurs, ça fait un bail qu’ils sont aux antipodes de ce qu’on nommait l’esprit de club, l’amour du club : seuls les supporters du Père Noël croient encore au concept, sinon c’est BUSINESS FIRST ! Mais maintenant, j’en suis sûr, coaches et dirigeants ont aussi chopé le virus…

C’est d’abord Philippe Clément qui m’a effrité le moral. Que Hein Van Haezebrouck aitdéserté Gand par peur de s’y noyer, bof, c’est routine… Mais qu’un gars comme Clément qui m’a toujours paru modeste et lucide, qui démarrait comme T1 en D1 et s’y s’offrait à Waasland Beveren une première saison belle et droite, que pareil brave gars se taille tout de go pour aller saliver rhââ lovely face aux sirènes de Genk, ça me rappelle ma grande déprime du temps où Georges Leekens désertait Mouscron/leader inattendu, pour se laisser complaisamment débaucher par la Fédé ! Ici c’est pire, même les coaches les moins mégalos préfèrent désormais le jackpot au travail bien fait.

Là-dessus, Marc Coucke se radine à Saint-Guidon ! Que les Mauves l’accueillent à bras ouverts comme on accueille de l’argent frais, je peux comprendre. Mais que tout le monde comprenne que Coucke se sépare d’Ostende comme d’une vieille poule décatie, j’ai décidé de ne pas comprendre ! Coucke prétend avoir senti qu’il avait atteint un plafond : moi je sens surtout qu’il se taille à son premier pépin, à savoir une première saison ostendaise en deçà d’une progression jusqu’alors continue.

Pareille virevolte patronale, je l’aurais comprise de cet autre nanti qu’était Roland Duchâtelet : car lui, semblait aimer le foot autant que moi j’aime la chtouille ou la mort… Mais pas Coucke ! Lui, je le trouvais plus fortiche que Duduche parce que, hors leur commun feeling pour le flouze, il s’affichait passionné, communicatif, fêtard, FOOTEUX ! Bêta que j’étais, j’imaginais le KV Ostende comme étant SA VIE : son joujou extra, pour les crac-boum-hu duquel il oserait tous les mécénats… Foutaise candide, come back sur terre, Bernard !

Quand on est bourré aux as, les rêves de bonheur ne sont donc jamais que des rêves de plus grande gloire que celle qu’on a déjà ? Faut croire. Le jour où Anderlecht aura l’impérieux besoin de pulvériser Ostende, son président tout neuf décrétera la pulvérisation, quitte à bouter le KV hors D1 : impitoyable, ne gardant peut-être que quelques rares lambeaux d’états d’âme en option. Coucke est d’abord un conquérant…

Et maintenant, se tortillent pour quinze jours encore les agitateurs du pire : de cette ignominie de mercato d’hiver, saloperie institutionnalisée sur laquelle je n’ai plus déversé ma bile depuis trois ans. Il est temps, faut que j’en remette une couche : qu’un club compétiteur, quel qu’il soit, puisse acquérir de nouveaux acteurs au beau milieu de sa compète, voilà bien l’incarnation la plus débile de l’anti-sport légalisé, et ça me restera toujours en travers de la gorge !

Alors : haro sur les joueurs, petites natures qui se taillent par manque de temps de jeu, comme s’ils ignoraient les risques des noyaux partout plantureux ! Haro sur les dirigeants, toujours prêts à dégainer le chéquier quand c’est permis, tant ils sont pathologiquement trouillards ou mégalos ! Haro sur les fédés qui autorisent ce dégainage ! Haro sur les journaleux lobotomisés, ceux qui ont intégré ce mercato de merde au point de ne plus qu’en analyser tout excités ses implications technico-tactiques potentielles, sans plus nullement souhaiter l’éradiquer ! Et haro sur le foot d’en bas qui ne rêve qu’à copier servilement les pros d’en haut : alors que son statut amateur, qui ne l’englue pas dans la prétendue libre circulation des travailleurs, l’autoriserait à bannir toute mutation hivernale, donnant ainsi l’exemple aux pros pourris…

Souhait conclusif, pour ne pas finir sur quatre haros : que soit champion le club le moins versatile, c’est-à-dire Charleroi, ne serait-ce que parce que Felice Mazzù y perdure. Mais j’aurais aimé, et trouvé triomphal, que ce soit sans nouvelle arrivée, et en conservant jusqu’à l’échéance, contre vents et marées, Clément Tainmont, David Pollet

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