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Opération Mains Propres : et si…

…le volet match-fixing de l’Opération Mains Propres était prouvé ? Quelques clubs professionnels ne seraient plus relégués ni promus.

Le YRFC Malines peut très bien remporter le titre en D1B et être renvoyé en amateurs. Ebe Verhaegen enquête afin de savoir si le club a truqué des matches, ce que le règlement de la fédération sanctionne par une relégation. Verhaegen, coordinateur de l’enquête au sein de l’URBSFA, est entré en action dès que le parquet fédéral a évoqué une possible falsification de match, notamment lors de Malines-Waasland-Beveren le 11 mars 2018.

L’UB n’est pas obligée d’attendre le verdict du tribunal pour infliger des sanctions. En principe, la fédération a huit ans pour ce faire mais si, dans quelques années, un des deux clubs est jugé coupable et qu’il s’avère que la fédé aurait pu le constater cette saison, elle s’expose à des plaintes. De Beerschot Wilrijk, par exemple, puisque ce club peut monter à la place de Malines si celui-ci, champion, est relégué.

Les clubs de bas de tableau en D1B ont aussi tout intérêt à ce que l’affaire soit traitée rapidement : si Malines descend, aucun autre club ne sera relégué. Idem en D1A. Si Waasland-Beveren est jugé coupable cette saison, il sera rétrogradé et la lanterne rouge de D1A, Lokeren pour le moment, ne devra pas descendre en D1B.

Les aveux de Huyck

Ces derniers mois, plusieurs médias ont écrit que la saison passée, l’agent Dejan Veljkovic – peut-être en accord avec Malines – avait proposé de l’argent à Dirk Huyck, le président de Waasland-Beveren. Celui-ci l’a déjà confirmé. Des journaux ont publié des extraits des écoutes téléphoniques, qui insinuent qu’il y a eu concertation entre le Kavé et Waasland-Beveren quant à l’équipe que ce dernier allait aligner le 11 mars. Malines aurait offert des perspectives de transfert à des joueurs de Beveren et d’Eupen, son concurrent pour le maintien.

Le règlement fédéral considère ce genre d’offre comme un critère suffisant pour qu’il soit question de falsification de la compétition, soit la tentative d’influencer le résultat d’un match par des négociations de transfert ou la composition d’une équipe affaiblie. En outre, lorsqu’un affilié de l’UB soupçonne une tentative de corruption, il est obligé de la signaler.  » Tout manquement entraîne l’application de sanctions à l’égard du club et de la personne impliquée.  » Donc, ceux qui ne satisfont pas à cette obligation peuvent être rétrogradés. Huyck a déclaré ne pas avoir connaissance de ce devoir.

Quand d’éventuelles sanctions sportives peuvent-elles tomber ? Ça dépend de la vitesse avec laquelle Verhaegen bouclera son enquête. Ensuite, le procureur requiert une sanction. La commission des litiges d’appel de l’UB émet alors un jugement contre lequel les entités concernées peuvent se pourvoir en appel auprès du CBAS, la cour belge d’arbitrage pour le sport. Ça ne peut avoir d’impact sur le classement final de cette saison que si le procureur requiert une sanction avant le 15 juin 2019 et qu’un verdict est émis avant le 1er juillet 2019.

La fédé demande un droit de regard

Plus important encore : la falsification de la compétition ne peut entraîner de sanction pour un club que s’il est  » responsable « . Le règlement ne précise pas combien de dirigeants doivent être impliqués pour que ce soit le cas.

Verhaegen l’a déjà dit :  » Nous essayons de boucler le dossier le plus vite possible mais nous n’avons pas prise sur tous les facteurs.  » La fédération souhaite avoir un droit de regard sur le dossier pénal, qui comporte les écoutes mais pour cela, elle doit obtenir l’accord du juge d’instruction. On ne connaît pas la position de celui-ci.

Enfin, si Malines remporte la finale de la coupe, il peut normalement disputer la coupe d’Europe. S’il est condamné, l’autre finaliste, Gand, prendra sa place. Si Malines est condamné et que Gand se qualifie pour l’Europe par le biais du championnat, on ne sait pas qui obtiendra le billet réservé à la coupe. Le règlement fédéral n’a pas prévu autant de cas de figure.

Par Kristof De Ryck

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