» DESCHAMPS N’ARRIVE PAS À EXPLOITER LES TALENTS « 

Auteur du livre  » Comment regarder un match de foot ?  » et journaliste à L’Équipe, Raphaël Cosmidis cible plusieurs défauts dans le jeu de l’équipe de France mis en place par son sélectionneur.  » On ne voit pas de progrès dans le projet de jeu depuis que Deschamps est arrivé. Il n’arrive pas à exploiter le talent des joueurs qu’il a sous ses ordres. À l’EURO, il avait Coman et Martial et il n’arrivait pas à les mettre dans les meilleures conditions pour briller, comme Guardiola ou Van Gaal pouvaient le faire en club. Il ne les mettait pas en situation de un contre un où ils pouvaient faire la différence parce que la circulation de balle de l’équipe de France n’est pas préparée minutieusement et que les défenseurs centraux ne prennent pas assez d’initiatives à la relance. Donc tu es obligé de faire reculer tes milieux pour qu’ils trouvent des passes qui sont plus pour les latéraux que pour les ailiers. Si tu trouves l’ailier en premier, ça va provoquer un contre un ou bien l’ailier va décaler pour son latéral. C’est une action que l’on voit très peu en équipe de France.  » Finalement, le onze de base des Bleus ressemble à un assemblage de talents sans une philosophie claire. Les meilleurs jouent et qui vivra verra.

Le jeu français reste très stéréotypé, peu ambitieux, où Olivier Giroud est par exemple réduit à un rôle de pivot comme s’il n’était qu’une vulgaire tour de contrôle, quand le milieu manque clairement d’un créateur.  » C’est le profil des joueurs qu’on forme. On n’a pas de David Silva ou d’Andrés Iniesta formés en France « , continue Cosmidis.  » Des Tolisso, des Pogba sont très complets mais n’excellent pas dans le domaine de la créativité. C’est pour ça qu’ils évoluent très bas, tout en jouant sans vrai numéro 10, avec Griezmann en neuf et demi. On n’arrive pas à faire jouer les joueurs au sol et ça nous met en difficulté contre des équipes comme le Luxembourg, qui jouent très bas. On donne le ballon sur le côté pour que les latéraux centrent et on ne fait que ça. Ça passe ou ça passe pas. Ça se réduit à ça. Il n’y a pas beaucoup de variété dans le jeu de l’équipe de France alors qu’il y a des joueurs capables de combiner dans les petits espaces. Dans beaucoup de matches où on va devoir jouer contre des équipes qui garent le bus, ça va être compliqué. Du coup, on est en difficulté même contre les plus petites équipes du monde.  »

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