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Dans la tête de Sir Alex

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

En passant du Standard à Bruges, le Danois s’est rasé le crâne. Rien n’a changé, Alexander Scholz est toujours atypique. Retour sur les meilleurs coups de griffe, de gueule et de blues d’un gars qui parle rarement pour ne rien dire.

Sir Alex et son éducation

  •  » Le foot était mon plan B.  »
  •  » À la maison, on regardait Sportschau, les résumés de Bundesliga, pas les images de foot anglais. S’il y a autant d’intérêt pour l’Angleterre, je pense que c’est une question d’habitude, de tradition, de médiatisation.  »
  •  » Je joue avec des chaussures Copa Mundial depuis mes débuts professionnels. Chaque fois qu’un nouveau joueur arrive dans le vestiaire, il les regarde avec des grands yeux. Il pense que j’ai 35 ans.  »
  •  » Quand je suis arrivé en équipe Première au Danemark, j’avais une trouille énorme, je tremblais de tout mon corps. Tellement j’étais impressionné. J’aurais accepté de nettoyer les godasses de tous mes coéquipiers pour me faire accepter et apprécier. Si tu mets un ou deux jeunes dans un groupe, ils seront prêts à porter les sacs de ballons et à nettoyer les chaussures. Si tu en mets six, sept ou huit comme au Standard cette saison, la situation est fort différente. Ils restent dans leur zone de confort, ils continuent à vivre comme ils l’ont fait en équipes d’âge. « 

Sir Alex et sa philo

  •  » J’aime la lutte intérieure que je dois mener chaque jour.  »
  •  » Les footballeurs ont beaucoup de temps libre mais peu de liberté.  »
  •  » Je n’aime pas trop les discussions interminables quand il faut essayer de comprendre pourquoi l’équipe ne tourne pas.  »
  •  » Le choix le plus facile n’est pas toujours le meilleur. Il faut chercher à grandir, dans la vie…  »
  •  » S’il y a une bonne chose en Belgique, c’est que la saison est tellement longue que vous n’avez pas le temps de penser aux rumeurs de transfert.  »
  •  » J’aime la dimension binaire du foot. Tu gagnes ou tu perds. C’est blanc ou noir.  »
  •  » Récemment, mon téléphone a été bloqué deux semaines et j’avoue que j’ai apprécié ce calme.  »
  •  » J’aurais aimé mener une vie où je pourrais étudier et me concentrer mais je ne suis pas assez constant pour ça. « 

Sir Alex et ses souvenirs du Standard

  •  » Quand j’ai dû choisir entre Anderlecht et le Standard, mon ventre m’a dit d’aller au Standard.  »
  •  » Sclessin, c’est unique. Un stade incroyable dans un quartier industriel plutôt ravagé.  »
  •  » Au premier regard, on peut se demander ce qu’un Scandinave vient faire dans un club aussi chaud que le Standard.  »
  •  » Ça n’a pas toujours été évident au Standard mais j’en garderai un bon souvenir.  »
  •  » Au Standard, j’ai l’impression que ça fait un an qu’on essaie de construire une équipe. C’est comme si on devait chaque fois tout recommencer.  »
  •  » Comme Yannick Ferrera voulait rester autoritaire, il ne pouvait pas trop nous dire qu’il était menacé.  »
  •  » Si on se dit que c’est normal pour le Standard de ne pas être en PO1, alors on a un gros problème.  »
  •  » Le Standard qui aligne neuf matches sans gagner, c’est impensable, je ne sais pas quoi dire d’autre. « 

Sir Alex et les voyages

  •  » En voyageant, je voulais voir l’impact de la liberté sur moi et appréhender la manière de vivre en sportif sans être frustré.  »
  •  » Je n’ai pas perdu mon football pendant les dix mois où j’ai arrêté pour faire un tour du monde, mais ça a été difficile de revenir.  »
  •  » Quand j’ai décidé de rejouer après mon break, je ne voulais pas retourner au Danemark où mon choix de tout plaquer n’avait pas été compris et avait été critiqué.  »
  •  » Le temps de mon test à Lokeren, j’ai visité Bruxelles, Gand et Bruges.  »
  •  » Quand je suis revenu du Kilimandjaro, j’étais un peu fatigué.  »

Sir Alex et l’argent

  •  » Les gens ont une certaine image de moi mais quand je les défie à la console, je gagne souvent un paquet d’argent. Ils pensent que je ne sais pas jouer, alors je parie 50 euros.  »
  •  » J’ai mon avis sur le métier d’agent, mais si je les critique, ça devient ambivalent puisque je profite du système.  »
  •  » On voit qu’il y a un gros gâteau mais qu’une bonne part disparaît dans la poche de gens qui ne sont pas sur le terrain. Tout le monde essaie de se servir, ça frustre.  »

Sir Alex et les choses du foot

  •  » Le succès est relatif. Je ne jouerai jamais au Real mais je peux réussir une chouette carrière.  »
  •  » Je sais que je n’ai pas le body language et les attitudes du footballeur moyen. J’ai un look naturellement discret. Je ne célèbre pas trop les grandes victoires. Mais je ne suis pas non plus dans le trou après les défaites.  »
  •  » Les PO1, c’est plein de pression pendant deux mois. Pression dans les stades, pression dans les médias. C’est ça qu’on aime quand on joue au foot.  »
  •  » Je pourrais planifier ma carrière. Et me casser la jambe demain. « 

Sir Alex et son passage à Bruges

  •  » Cinq ans en Belgique m’ont permis de voir en live que Bruges est un club fantastique.  »
  •  » Bruges fait une bonne saison, donc ses supporters sont fort excités.  »

Sir Alex et la littérature

  •  » Ce n’est pas parce que je lis autre chose que des journaux et des magazines que je suis un intello.  »
  •  » J’ai lu l’histoire de la Belgique et du Congo. J’ai joué en Islande et je connais aussi son histoire.  »
  •  » J’ai lu trois livres d’Emile Zola. Germinal est mon préféré. Dans La bête humaine, il y a trop de meurtres.  »

Sir Alex et ses souvenirs de Lokeren

  •  » Quand je suis arrivé à Lokeren, ils ont cru que j’étais islandais.  »
  •  » J’avais fait un test à Lokeren avant de signer. Je pense que si Peter Maes ne m’a pas engueulé à ce moment-là, c’est seulement parce que j’étais jeune et à l’essai.  »
  •  » Avant des matches de Lokeren, les joueurs flamands regardaient les courses cyclistes plutôt que les chocs de Premier League. Je me mettais avec eux. J’aime voir souffrir les coureurs. Ils bossent plus que les footballeurs, c’est clair.  »

Sir Alex et sa reconversion

  •  » Comme entraîneur, tu demandes à un gars de faire quelque chose et il fait exactement l’inverse dès que le match commence, ça doit être insupportable ! Ce métier n’est pas fait pour moi.  »
  •  » Hors de question de rester dans le foot après ma carrière. Quand j’arrêterai de jouer, j’aurai passé près de la moitié de ma vie dans ce monde, ce sera bien assez.  »
  •  » Quand je me reconvertirai, je choisirai un métier dans lequel je n’aurai pas de boss. Je serai indépendant.  »

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