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Bayat, l’as du money time

Thomas Bricmont

Décryptage d’une fin de mercato particulièrement nerveuse de l’incontournable Mogi Bayat.

 » J’annonce : le transfert des attaquants va battre son plein demain.  » Tweet de Mogi Bayat le 29 août, deux jours avant la fermeture du mercato, suivi de smileys et des comptes du Club Bruges, Anderlecht, Malines, Waasland-Beveren et Courtrai.

30 aôut, toujours sur le Twitter de Mogi, officialisation de l’arrivée de Noë Dussenne à Gand. 31 août, dernier jour de mercato, ça s’emballe avec les signatures de Cyril Théréau à la Fiorentina, de Silvio Proto à l’Olympiacos et de Maxime Colin à Birmingham.

À l’image de l’an dernier, le plus omnipotent agent belge s’est à nouveau démultiplié dans les dernières heures du mercato. Mogi Bayat aurait-il des dons d’ubiquité ? Jusqu’ici, son mercato était passé par Nantes (Kalifa Coulibaly, Yassine El Ghanassy, Joris Kayembe) où il entretient désormais des relations étroites avec le président Waldemir Kita, qui lui a été présenté par le fils de ce dernier, qui est établi à Bruxelles. Dans ce mercato toujours plus agité, il y a eu aussi le passage de Guillaume Gillet à l’Olympiacos et quelques autres transactions de bien moindre envergure.

Chez Speedy Bayat, on ne vise pas la crème de la crème mais on fait du chiffre. Et même si ses concurrents, voire associés vous le diront : l’homme ne court pas après l’argent, à l’inverse de nombreux personnages du milieu. Mais Mogi veut être au centre du jeu, il est dopé par les deals, et par le fait de voir sa tête s’afficher dans les journaux aux côtés de nouveaux arrivants.

Il n’est pas l’agent d’Isaac Kiese Thelin mais arrive à le fourguer à Waasland-Beveren avec une jolie compensation financière avoisinant les 100.000 euros en guise de commission. Son poulain, Jérémy Perbet, qu’il a étonnamment réussi à placer pour quelques semaines à Bruges, devait se retrouver à Malines avant que Silvère Ganvoula ne lui brûle la politesse. L’ex-puncheur carolo se retrouve par la suite à Courtrai, club avec lequel Bayat a longtemps été brouillé. Dans le dossier Ganvoula, Mogi ne prend pas un euro. Mais fait pourtant passer le message aux différents médias qu’il est incontournable.

Quand il s’agit de parer au plus pressé, Herman Van Holsbeeck peut toujours compter sur son Mogi (à l’image de l’arrivé d’Uros Spajic l’an dernier). Le directeur général des Bruxellois demande à Bayat de lui ramener Robert Beric, il lui apporte l’avant de Saint-Etienne. Dans le même temps, Bayat se glisse dans le deal de Rémy Cabella, passé de Marseille à Sainté.

Ex de la maison mauve, Silvio Proto a lui aussi fait appel à Mister Deals (au lieu de son agent historique, Jacques Lichtenstein) afin de le sortir d’une situation compliquée sur la Côte. Bayat reçoit un coup de fil de Proto alors qu’il est dans le bureau de Michel Louwagie. Dans la foulée, il propose au directeur général des Buffalos de transférer le gardien ostendais en cas de revente de Lovre Kalinic pour plusieurs millions d’euros. Le transfert du dernier rempart croate n’aboutit pas. Proto reste quelques jours à quai avant de retrouver son ami Guillaume Gillet et son ex-coach Besnik Hasi à l’Olympiacos. Proto, lui, termine par un tweet quelque peu fayot :  » thank you Mogi Bayat you are definitly the boss.  » Mogi Bayat sourit et continue à faire la loi.

THOMAS BRICMONT

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