© BELGAIMAGE

Au suivant

Trembler, prier, supplier, jurer. C’est ce que font la plupart des sélectionneurs pendant un tournoi. C’est que la défaite menace le poste de la moitié d’entre eux.

Quelques semaines avant le coup d’envoi du Mondial brésilien, en 2014, le soleil brille en Italie. La Gazzetta dello Sport publie une longue interview de Cesare Prandelli. La Botte est une des grandes favorites et le coach est un héros. Il a atteint la finale de l’EURO 2012 avec un excellent football, peu italien. Il a établi un code éthique pour les joueurs, il s’exprime bien et ne fait pas mystère de ses ambitions :  » Nous visons la finale.  »

Le premier match de la Squadra Azzurra est bon. L’Italie bat l’Angleterre de justesse. Trois semaines plus tard, le 24 juin, Prandelli, qui est l’entraîneur le mieux payé avec un salaire de 3,2 millions, après Fabio Capello et Roy Hodgson, démissionne : l’Italie a été éliminée au premier tour, défaite par le Costa Rica et l’Uruguay.

Deux semaines plus tard, il signe un contrat à Galatasaray, qui lui garantit un salaire net annuel de cinq millions d’euros mais il est renvoyé le 27 novembre, après une défaite contre Anderlecht en Ligue des Champions. La belle carrière qui lui semblait promise part en eau de boudin.

Il entraîne encore Valence trois mois. Fin 2016, il est de nouveau dans ses pénates. Il ne résiste que six mois à Al Nasr, aux Émirats arabes unis. Il est sans club depuis le 19 janvier.

Le Mondial tourne aussi au drame pour Luiz Felipe Scolari, qui a pourtant conduit le Brésil au titre mondial en 2002. La Seleçao est humiliée 1-7 par l’Allemagne, son premier revers à domicile en 39 ans, et perd aussi la finale B contre les Pays-Bas. Scolari s’en va. Il intègre Gremio en juillet mais n’y reste pas toute la saison. Il passe ensuite trois excellentes années en Chine. En novembre dernier, il a mis un terme à sa carrière à Guangzhou Evergrande.

Adieu, maître Capello

Sur les 32 sélectionneurs actifs au Brésil, cinq étaient déjà en poste quatre ans plus tôt, en Afrique du Sud. Peu après l’édition brésilienne, treize ont perdu leur emploi. Ils n’ont pas tous été limogés pendant le tournoi ou juste après. Certains ont pris l’initiative de s’en aller. Ainsi, Louis van Gaal a voulu relever un nouveau défi : il savait avant même la Coupe du Monde qu’il allait entraîner Manchester United.

Outre ces treize sélectionneurs, cinq autres n’ont pas achevé l’année 2014 à leur poste, en comptant Jorge Luis Pinto. En décembre, le sélectionneur colombien du Costa Rica a préféré le Honduras. Des quatre coaches renvoyés dans les six mois suivant le Mondial, Paulo Bento (Portugal) a été le premier à prendre la porte : un revers dans le premier match de qualification pour l’EURO, en septembre, lui a été fatal. Son successeur, Fernando Santos, a été bon. Il est devenu champion d’Europe en France, avec Cristiano Ronaldo et Cie.

La Russie a engagé Fabio Capello avec beaucoup d’égards en 2012 et deux ans plus tard, il était de loin le sélectionneur le mieux rémunéré, avec un salaire astronomique de 8,3 millions d’euros, même si les grands entraîneurs de clubs, comme Pep Guardiola ou José Mourinho, gagnent deux fois plus encore.

Ses prestations n’ont pas été à la hauteur de ses émoluments et de son palmarès. Malgré une élimination sans gloire au premier tour, avec une troisième place dans sa poule, l’Italien a survécu au tournoi mais il a été limogé suite au début catastrophique de la Russie dans les qualifications pour l’EURO.

Le 13 juillet 2015, la Russie s’est lassée de l’homme auquel elle avait offert un contrat stipulant qu’il dirigerait l’équipe durant le Mondial disputé sur ses terres. Elle avait glissé à la 28e place du classement mondial et ne pouvait prévoir qu’elle tomberait encore plus bas, pour occuper la 70e place au début du tournoi en cours. En début d’année, Capello a mis un terme à sa carrière.

Cuper, premier remballé

L’actuel sélectionneur de la Russie, Stanislav Cherchesov, doit se contenter de 2,6 millions, un tiers de ce que gagnait Capello. Il n’en est pas moins quatrième au classement des salaires des entraîneurs actifs au Mondial.

Tous les favoris rapidement éliminés ne sacrifient pas leur entraîneur. Par exemple, en 2014, l’Espagne a fait preuve de respect envers Vincente del Bosque, qui lui avait offert son premier titre mondial en 2010 et avait gagné l’EURO dans la foulée, même si tout le pays s’est demandé ce qui se passait quand les Pays-Bas, nettement moins bien cotés, l’ont battue et qu’elle a été éliminée au terme du premier tour. Son contrat n’a été rompu que deux ans plus tard, après une nouvelle prestation décevante en France, où l’Espagne n’a atteint que les huitièmes de finale.

Savez-vous combien de sélectionneurs, parmi les 32 actifs il y a quatre ans, étaient encore en poste au début de cette Coupe du Monde ?

Cinq.

Joachim Löw était toujours sélectionneur de l’Allemagne, Didier Deschamps de la France, José Pekermann de la Colombie, Carlos Queiroz de l’Iran et Oscar Tabarez de l’Uruguay. Jorge Sampaoli est également en Russie mais il a changé d’employeur. Il y a quatre ans, il dirigeait le Chili alors que cette fois, il dirige son propre pays, l’Argentine.

Suite aux deux premiers matches, désastreux, il semblait devoir être le premier à prendre la porte mais sa qualification pour le deuxième tour lui a accordé un peu de répit.

De fait, le premier sélectionneur à avoir pris congé de son équipe durant ce tournoi est un de ses compatriotes. Avec un salaire d’un million d’euros, Héctor Cúper était dixième de ce classement mais l’Égypte n’imaginait pas vraiment se faire battre à trois reprises et l’Argentin, dont c’était la première expérience en équipe nationale, a dû faire ses bagages, bien que les Pharaons lui doivent leur première qualification depuis 32 ans.

À qui le tour ?

On peut s’attendre à ce que plusieurs de ses 31 collègues suivent le même chemin dans les prochaines semaines. Joachim Löw, le sélectionneur de l’Allemagne, qui gagne moitié moins que Capello (3,8 millions) il y a quatre ans, est le gros salaire de ce tournoi, devant le Brésilien Tite (3,5 millions) et le Français Didier Deschamps (3,5 millions).

Löw a prolongé son contrat jusqu’en 2022, juste avant le début de la Coupe du Monde, comme le sélectionneur de la Belgique, Roberto Martinez, mais ça ne pèse pas lourd quand les émotions prennent le dessus.

Donc, la question, c’est :

Who’s next, et qui tiendra jusqu’en fin d’année ?

Jorge Sampaoli, un véritable volcan devant son banc de touche.
Jorge Sampaoli, un véritable volcan devant son banc de touche.© BELGAIMAGE
Jorge Sampaoli, un véritable volcan devant son banc de touche.
Jorge Sampaoli, un véritable volcan devant son banc de touche.© BELGAIMAGE
Jorge Sampaoli, un véritable volcan devant son banc de touche.
Jorge Sampaoli, un véritable volcan devant son banc de touche.© BELGAIMAGE
Jorge Sampaoli, un véritable volcan devant son banc de touche.
Jorge Sampaoli, un véritable volcan devant son banc de touche.© BELGAIMAGE
Jorge Sampaoli, un véritable volcan devant son banc de touche.
Jorge Sampaoli, un véritable volcan devant son banc de touche.© BELGAIMAGE
Jorge Sampaoli, un véritable volcan devant son banc de touche.
Jorge Sampaoli, un véritable volcan devant son banc de touche.© BELGAIMAGE
Joachim Löw est allé de déception en déception en Russie.
Joachim Löw est allé de déception en déception en Russie.© BELGAIMAGE
Joachim Löw est allé de déception en déception en Russie.
Joachim Löw est allé de déception en déception en Russie.© BELGAIMAGE
Joachim Löw est allé de déception en déception en Russie.
Joachim Löw est allé de déception en déception en Russie.© BELGAIMAGE
Joachim Löw est allé de déception en déception en Russie.
Joachim Löw est allé de déception en déception en Russie.© BELGAIMAGE
Joachim Löw est allé de déception en déception en Russie.
Joachim Löw est allé de déception en déception en Russie.© BELGAIMAGE

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire