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Anderlecht a un besoin urgent d’argent

Le modèle d’Anderlecht, basé sur le commerce des joueurs, n’est pas dénué de risques. C’est ce qui ressort d’un reportage qui paraît cette semaine dans Trends/Tendances.

Les actionnaires du RSC Anderlecht ont mis le club en vente en septembre. Trois mois plus tard, les intéressés ont pu découvrir les comptes.  » Le club a mené une gestion dramatique ces dernières années, une combinaison de folie financière et d’ambition sportive « , dit un des candidats.  » Anderlecht a placé son sort entre les mains de managers, qui ont pris possession du club sur le plan sportif.  »

Marc Coucke n’a pas reculé devant cette situation mais il a du pain sur la planche. Il doit passer en revue le noyau mais aussi le modèle financier d’Anderlecht, qui est très différent de celui du Club Bruges et de Gand, par exemple. À première vue, le bilan du RSCA semble être un succès. En 2016-2017, la société a enregistré un montant-record de rentrées. Mais pas grâce aux revenus du football. Il doit cette injection au poste  » autres rentrées « , essentiellement alimenté par le commerce des joueurs. Durant l’année comptable 2010-2011, le football représentait encore 81 % des revenus contre 42 % à l’heure actuelle, le reste venant de la vente de joueurs.

En 2016-2017, la valeur des joueurs représentait environ quatre cinquièmes du bilan total d’Anderlecht. Pour le CEO Jo Van Biesbroeck, la vente des joueurs est le modèle de croissance du club.  » Nous voulons générer de nouveaux flux via les transferts sortants. Mais ça a des conséquences : la masse salariale et les risques sont plus élevés. Il faut mettre en place toute une organisation pour le développement des talents.  »

 » Pour moi, c’est de la spéculation « , rétorque un critique.  » Le bilan évolue comme un stick de hockey. Ce n’est pas une formule pour le long terme.  » Anderlecht n’est pas devenu plus rentable, en tout cas. La forte hausse des rentrées ne se traduit pas en augmentation parallèle des bénéfices mais plutôt en hausse des frais, à cause des sommes payées aux managers qui s’occupent des transferts. Mogi Bayat, le principal agent du Parc Astrid, est clairement le grand gagnant. Sa société de management atteint même des bénéfices supérieurs à ceux du Sporting.

Contrairement au Club Bruges ou à Gand, Anderlecht a fort peu de liquidités. À la fin de l’année comptable 2016-2017, il avait un peu plus de 390.000 euros en caisse alors qu’il claque en moyenne deux millions d’euros par semaine. Les actionnaires ont soutenu financièrement le club ces dernières années. Le dernier bilan faisait état de prêts d’un montant de 8,4 millions. Alexandre Van Damme a prêté six millions, la famille Vanden Stock a mis le reste.

Bien que d’autres clubs vivent sur le compte de leurs patrons, les observateurs s’inquiètent du manque de liquidités d’Anderlecht.  » Ce club a un besoin urgent d’argent « , a remarqué un des candidats en décembre.  » Il doit investir mais pas en joueurs qu’il compte revendre.  »

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