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Les températures glaciales inquiètent et jettent un froid sur Pyeongchang

-22°C ! Le froid et le vent glacial qui règnent actuellement sur Pyeongchang, en Corée du Sud, commencent à inquiéter les acteurs des prochains jeux Olympiques d’hiver de Pyeongchang, pourtant habitués aux températures hivernales, alors que s’approche la cérémonie d’ouverture vendredi en plein air.

Enseveli le dopage russe, au frigo la participation de la Corée du Nord: la plupart des conversations tournaient lundi autour du grand froid qui touche cette région de Corée du Sud, surnommée les Alpes Coréennes.

Au regard des prévisions, ces JO-2018 pourraient bien être les plus froids de l’histoire.

En attendant, les conditions dans lesquelles la prochaine cérémonie d’ouverture va se tenir amènent certaines nations à réfléchir au fait d’envoyer ou non leurs représentants au stade olympique, en plein air, pour la cérémonie d’ouverture.

« Nous sommes un peu nerveux à propos de la cérémonie, qui va se dérouler le soir (20h00 locales, 12h00 en France), et de la façon dont nous allons pouvoir rester chauds si ces températures se maintiennent », a expliqué lundi Peter Wardell, chef de mission de la Nouvelle-Zélande en Corée du sud.

« Ils nous ont dit qu’il allait faire quelque chose comme -8°C, -10°C, ce qui est presque chaud en comparaison (avec maintenant) ».

« Mais c’est toujours délicat d’avoir des sportifs qui se tiennent dehors puis s’assoient pendant une heure et demie dans le froid », a-t-il ajouté.

L’équipe italienne également a émis quelques doutes lundi, ses médecins avouant de manière informelle qu’ils avaient conseillé aux entraîneurs et encadrants souffrant de diabète ou de problèmes cardiaques de rester au chaud.

Les athlètes des sports d’hiver sont habitués à être exposés au froid, mais certains d’entre eux disent déjà ressentir en particulier les effets vicieux du vent, particulièrement glaçant.

« Je ne pense pas que le froid sera un problème quand je sauterai, parce que c’est pour un temps très court », explique Noriaki Kasai, le sauteur à ski japonais. « La chose la plus effrayante sera peut-être la cérémonie d’ouverture. Je devrais me coller des patchs chauffants partout sur le corps ».

– Chauffages et bouillottes –

Les organisateurs sont en train de prendre des mesures afin de s’assurer que les sportifs, mais aussi les 35.000 spectateurs attendus ne gèlent pas.

Ils construisent une barrière destinée à bloquer les vents puissants et installent 40 appareils de chauffage extérieur – similaires à ceux des terrasses de cafés – de même que 27 zones de répit chauffées.

Ils fourniront également un kit de survie qui comprend: une couverture, des packs chauffants pour les mains et les pieds, et un coussin chauffant sur lequel les spectateurs pourront s’assoir.

Ian Chesterman, le chef de mission de l’Australie, a confié être en discussions avec leur équipementier depuis plus de trois ans pour savoir comment garder ses athlètes au chaud.

« Bien que ce soient les JO les plus froids depuis longtemps, les sportifs australiens s’entraînent et concourent régulièrement dans des conditions similaires », se veut-il toutefois rassurant.

« De mémoire, Lillehammer (Norvège) en 1994 reste le rendez-vous le plus froid avec des moyennes régulièrement autour de -25°C. »

Mais tout le monde ne souffre pas de ces conditions. Certains soulignent que, après tout, il s’agit bien de JO d’hiver alors que d’autres savourent le froid.

Bryce Bennett, skieur alpin américain l’affirme: « On est des skieurs de compétition, on compose beaucoup avec le froid. Ce sera intéressant de voir comment chacun s’adapte ».

Park Hyun-Joo, un volontaire sud-coréen de 18 ans qui aide sur le parc olympique, se montre philosophe, les oreilles protégées, écharpe accrochée, gants et plusieurs couches de vêtements sur lui: « Il fait froid, en particulier la nuit, mais je peux le supporter et c’est notre devoir de volontaire pour les Jeux », affirme-t-il stoïquement.

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