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Yannick Ferrera explique sa méthode

Thomas Bricmont

Annoncé du côté du Standard, Yannick Ferrera a livré sa vision du foot à Sport/Foot Magazine.

Quelles sont vos influences en matière de coaching?

Ferrera: C’est une question de période. Il y a trois ans j’aimais beaucoup le jeu offensif de Jurgen Klopp. Depuis un an ou deux, j’aime ce que propose Diego Simeone avec l’Atlético. Son ambition, ce n’est pas de casser le jeu d’en face, mais de transcender chaque joueur. Griezmann, qui arrive comme une princesse l’été dernier, il arrive à le transformer en guerrier en quelques mois. Tu peux être le plus grand des tacticiens, être docteur tactique (sic), si tu n’es pas capable de t’adresser à un groupe avec de l’assurance, tu n’arrives à rien. A l’inverse, tu trouveras des coaches qui n’ont pas beaucoup de contenu mais qui dégagent quelque chose de tellement fort qu’ils arriveront à faire des résultats.

Y a-t-il un système de jeu que vous préconisez?

Ferrera: Je pense que c’est un peu dépassé de parler de 4-4-2 ou 4-3-3, l’important c’est ce que tu fais quand tu as le ballon ou quand tu le perds. Je n’irai pas non plus au casse-pipe si je vois qu’un système ne convient pas à mes joueurs. On en a essayé un en préparation et je me suis vite rendu compte que ça n’allait pas. Et on est passé à autre chose.

Vous pensez que le foot prend une bonne direction en terme de jeu?

Ferrera: Il y a beaucoup plus de variété aujourd’hui qu’il y a 10 ans. C’est l’influence du Barça et de l’équipe nationale espagnole qui a tout raflé. Même si l’Espagne joue comme ça depuis des années et des années.

Et même un club comme Saint-Trond essaie de jouer au foot…

Ferrera: Je n’ai pas inventé le pressing haut mais j’ai vu que ça embêtait tout le monde. Il suffit de revoir le match de la dernière Coupe du Monde où le Chili a démonté l’Espagne avec son pressing. Alors, si même l’Espagne a du mal avec le pressing, imaginez les autres. A partir du moment où tu joues sur un terrain synthétique et que tu engages des joueurs techniques, il faut les faire jouer, sinon ils vont se faire chier. Quand t’as des bons joueurs, tu dois produire du jeu. Si j’avais 11 bouchers, on balancerait, ce serait différent.

Vous avez coaché tous les derniers grands talents issus du centre de formation d’Anderlecht. Quel était le plus grand talent?

Ferrera: Charly Musonda, sans hésiter. Je me rappelle d’un entraînement avec lui où j’avais demandé aux joueurs de ne jouer qu’avec leur mauvais pied. A un moment, Mus réalise un crochet du gauche et se retrouve sur son bon pied, le droit. Et bien il a réalisé un coup du foulard du gauche et envoyé le cuir dans la lucarne. Il était aussi très mature, c’était un gars de 30 ans dans un corps d’un enfant de 10 ans. Il ouvrait la bouche, tout le monde écoutait. Ça fait deux ans que j’essaie de l’attirer à Saint-Trond par la voie…non-officielle (il rit). Comme Jean Kindermans (directeur du centre de formation du RSCA) disait: Quand je me dispute avec ma femme, je vais voir jouer Mus’ et ça va mieux.

Par Thomas Bricmont

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Yannick Ferrera dans votre Sport/Foot Magazine

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