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Wilmots : « Sous pression, moi ? Vous êtes fous ? »

Le match contre le Portugal lance la préparation des Diables pour l’EURO. Au crachoir, Marc Wilmots, un coach qui ne craint rien. Mais alors rien du tout ! Extraits.

Plus l’EURO approche, plus tu te sens sous pression ?

WILMOTS : Vous êtes fous ? Sous pression, moi ? Qu’est-ce que vous voulez qu’il m’arrive encore ? Sincèrement… A part perdre, je ne risque rien d’autre.

Imagine le pire scénario : vous ne passez pas le premier tour. Tu passes de Wilmots le héros à Wilmots le banni. Tu restes dans ta maison de Bordeaux ?

WILMOTS : Oh non, vous me connaissez mal. Je reviendrai, j’assumerai. Je sais qu’il va y avoir une médiatisation exceptionnelle. Mais tout ce qu’on a fait depuis que j’ai repris l’équipe, ça ne peut pas être balayé en trois semaines de tournoi. Malheureusement, c’est comme ça que ça fonctionne. Regardez Vicente Del Bosque. Grâce à lui, l’Espagne est championne du monde et championne d’Europe. Ils vont au Brésil, ils se font taper dehors, et lui il se fait tuer. C’est un métier où on a très peu de respect pour ce qui a été fait. Mais bon, quand j’ai pris le poste, je le savais. Jusqu’ici, mon équipe n’a pas encore pris de coup de barre. On va essayer de ne pas en prendre.

(…)

Tu te sens matraqué par moments ? Quand on critique le manque de jeu, tu es fâché ?

WILMOTS : Les critiques sur le jeu… On revient toujours avec le match contre Chypre. On n’a pas été bons mais je l’ai dit moi-même. Les joueurs étaient cuits. C’est une des premières fois où je les ai vus dans un état physique pareil. Mais ils se sont arrachés pour aller chercher la victoire. Je préfère qu’on regarde d’où on est partis, qu’on voie le nombre de buts marqués et encaissés. Le problème, s’il y a 95 % de positif, c’est qu’on préfère se focaliser sur les 5 % de négatif. On regarde les matches qui ont été un peu moins. Mais je crois que pendant des années, avant moi, vous en avez eu, des matches un peu moins, non ? J’espère juste que le prochain coach qui viendra, on le jugera comme on me juge.

(…)

Avoir des joueurs importants qui sont blessés maintenant, c’est peut-être une chance ? Ils auront dépensé moins d’énergie au moment de l’EURO.

WILMOTS : Ce n’est pas du tout une chance. Je préférerais avoir tous des joueurs qui restent dans le rythme. On peut toujours les laisser souffler pendant la première semaine de la préparation. Tu les régénères pendant quelques jours, puis tu reprends le boulot et les gars sont à nouveau frais.

Vincent Kompany est à nouveau blessé…

WILMOTS : Il avait pris le temps de bien se soigner, il avait recommencé à enchaîner les matches, il était scherp. Il a une envie d’aller à l’EURO grosse comme une montagne. On espère qu’il viendra. Mais ce n’est que du foot, hein ! S’il ne peut pas venir, qu’est-ce que vous voulez qu’il fasse ? Qu’il se jette d’un pont ? Des blessures, j’en ai eu assez, je connais le système, il faut pouvoir relativiser.

Par Thomas Bricmont, Pierre Danvoye et Peter T’kint

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