© Koen Bauters

Wilfried Van Moer: « J’étais un BOX-TO-BOX avant la lettre »

Dimanche, celui que l’on surnommait Kitchie (Wilfried Van Moer), ancienne icône du Standard, sera septuagénaire. L’occase était donc belle de jeter un coup d’oeil dans le rétro avec celui qui fut l’un des meilleurs footballeurs belges de tous les temps.

Dans son living, rien ne trahit la présence en ces murs d’un ancien grand footballeur. Au faîte de sa carrière, de 1965 à 1982, Wilfried Van Moer a participé à deux Coupes du Monde, il a disputé la finale d’un EURO, remporté des titres, trois Souliers d’Or. Seule une expérience à l’étranger fait défaut à son palmarès.

Que seriez-vous devenu si vous n’étiez pas devenu footballeur professionnel ?

Wilfried Van Moer : Electricien. J’ai exercé ce métier cinq ans, jusqu’à mon transfert au Standard. Le patron de l’Antwerp possédait quelques magasins. Je réparais des ustensiles ménagers. En revanche, placer des antennes sur les toits était trop risqué, compte tenu du football. Les entraînements de l’Antwerp débutaient à 18 h 30. Je ne suis vraiment devenu pro qu’au Standard. Nous menions une vie meilleure que les ouvriers mais à cette époque, nous ne tenions pas jusqu’à 35 ans.

A combien s’élevait votre première fiche de paie à l’Antwerp ?

Je gagnais un peu plus que les autres car après un an, j’aurais pu rejoindre le FC Cologne. En guise de compensation, on m’a augmenté. Je gagnais l’équivalent de 4.500 euros par an. Un ouvrier gagnait 200 euros par mois.

Qu’en pensait votre père ?

Il exploitait un café de village à Beveren. Il a tout fait dans sa vie : il a tenu un cinéma, ouvert un salon de danse. Il voulait que je tire mon plan. Jusqu’à mes seize ans, il n’est venu me voir qu’une seule fois à Beveren. A la maison, ensuite, il m’a dit : « Tu tombes trop souvent. »

Vous avez été élu Soulier d’Or avec le Standard mais aussi avec l’Antwerp.

Je l’ai reçu avant un match à Anderlecht. On m’a donné le soulier de Van Himst, pointure 45, alors que je faisais du 39. Je n’étais pas content que ça se passe avant le match car j’étais toujours très nerveux à ce moment. C’est pour ça que j’ai toujours détesté les hymnes nationaux. Je devais rester planté à trembler de froid pendant cinq minutes alors que j’avais envie de sprinter.

Les Souliers d’Or actuels gagnent beaucoup plus. Etes-vous jaloux d’Eden Hazard ?

Non. C’est un superbe footballeur. Moi aussi, j’ai bien gagné ma vie. J’étais un peu lourd, je sortais beaucoup mais sans aller trop loin.

Interview complète dans le Sport/Foot Magazine de cette semaine.

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