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Van Der Elst : « Le Dembélé actuel doit être titulaire chez les Diables, sans discussion »

Franky Van Der Elst, le sélectionneur-adjoint des U19 et consultant revient sur l’actualité footballistique.

Qui va monter : le Cercle Bruges ou le Beerschot ?

Je ne sais pas. Le Cercle a gagné trois de ses quatre duels. Le passé récent nous a appris qu’il était difficile pour l’équipe victorieuse de la première période de continuer sur sa lancée. La saison dernière, l’Antwerp a surfé sur l’élan de la deuxième période. De ce point de vue, je dirais donc le Cercle. D’un autre côté, le Beerschot effectue un stage d’une semaine, il se prépare bien. Ce seront deux matches intéressants, avec de part et d’autre de bons entraîneurs. Pour le Beerschot, reste à voir l’apport du prince saoudien à terme. La reprise du Cercle par Monaco a eu un impact rapide, assorti d’un changement d’entraîneur. Le processus n’est pas toujours aussi rapide.

Les présidents des clubs professionnels se penchent aujourd’hui sur la formule du championnat. Tu es pour la disparition des play-offs ?

Non, il n’est pas nécessaire de les supprimer. Je voudrais essayer de les garder sans division des points. Le Club est alors champion avant même leur début, me dira-t-on. Oui, mais les saisons passées, les PO1 auraient été passionnants sans division des points aussi. Je pense que les équipes seraient plus attentives dès le début. Maintenant, on a l’impression qu’elles se prélassent en août et en septembre. La qualité est très faible les premiers mois. Les équipes ne sont pas prêtes. Ce serait aussi plus correct. Par contre, qu’on ne jongle pas avec les autres formules, style éliminer quatre clubs ou deux séries de douze, trois de huit…

En tant qu’ancien numéro six de l’équipe nationale, qui alignerais-tu au Mondial : Dembélé ou Witsel ?

Si nous pouvons disposer au Mondial du Dembélé des dernières semaines, c’est une évidence. Il a toujours été un formidable joueur mais il m’a déjà déçu parce qu’il allait trop peu de l’avant. Il joue trop latéralement, trop peu en profondeur. Pas seulement dans son passing mais aussi sans ballon. De ce point de vue, ses derniers matches avec Tottenham ont été impressionnants. À la Juventus, il a distribué une série de ballons dans l’axe, vers Kane, Dele Alli. Il est impossible de lui prendre le ballon, il passe des gars comme s’ils n’existaient pas. Il a été aussi bon contre Arsenal. Ce Dembélé-là doit jouer, sans discussion. Mais il souffre parfois de la cheville. Il faut donc qu’il soit en forme.

Jets de bière, chants racistes : ces dernières semaines, le public du Club Bruges a montré un autre visage. Comment le leader doit-il gérer ça ?

Je ne parlerais pas du public brugeois mais d’une partie du public brugeois. J’ai vu un gobelet de bière fuser samedi quand les Genkois tiraient un corner… J’ai l’impression qu’on ne voit ça qu’en Belgique mais j’exagère peut-être. C’est le vilain côté du public. Le Club doit tenter d’intervenir. Ce ne sont pas des racistes, soyons clairs, mais certains vont trop loin, entraînés par leur passion. Il faut essayer d’y mettre un terme en les identifiant et en les bannissant. Pourquoi jeter de la bière sur les joueurs ? Pourquoi utiliser des fumigènes comme à Saint-Trond ? Nous nous croyions débarrassés des cris de singe et de ces comportements arriérés et il ne faudrait pas qu’ils refassent surface.

La lutte pour les PO1 approche du dénouement, apparemment au détriment de l’Antwerp et de Saint-Trond. Les Pays-Bas remettent les pelouses artificielles en question, la Belgique aussi. Faut-il enlever celle du Stayen ?

Je suis contre, en général, mais il ne faut pas viser Saint-Trond. J’ai dirigé des matches sur ce terrain. Ça ne donnait pas d’avantage, puisque nous perdions. Mais globalement, les Trudonnaires y sont habitués, ils s’entraînent dessus et en tirent donc un avantage. La vitesse du ballon et le football sont différents. Le jeu est plus clean. Plusieurs clubs jouent sur une pelouse artificielle aux Pays-Bas et la discussion y est très vive. Car quelqu’un qui n’a pas l’habitude de jouer là-dessus est beaucoup plus courbaturé le lendemain qu’après un match sur une surface normale.

Par Peter t’Kint

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