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Un nouveau défi attend Luciano D’Onofrio à l’Antwerp

Luciano D’Onofrio, l’homme qui a conduit le Standard vers le titre de champion de Belgique il y a dix ans, a relevé un nouveau défi : à l’Antwerp. Son objectif : en faire un grand club.

Un lundi midi, dans le centre de Liège. Les étudiants profitent de l’été indien et déjeunent dans le parc. Pour l’instant, le quartier général de Luciano D’Onofrio se situe toujours dans la Cité Ardente, mais plus pour longtemps. Il a découvert un petit appartement qui lui plaît dans le centre d’Anvers et qu’il investira début décembre. Avec vue sur le MAS (Museum aan de stroom, un musée ethnographique, anthropologique et maritime situé le long de l’Escaut). D’Onofrio est un citadin. À Liège, il avait vue sur la place Saint-Lambert, jadis.

Lorsque nous le rencontrons dans un restaurant italien des environs, nous croisons par hasard Ricardo Sá Pinto. C’est la première fois, affirme D’Onofrio, qu’il croise le Portugais depuis que celui-ci est l’entraîneur des Rouches. Mais, pour D’Onofrio, le chapitre Standard est clos. Depuis la reprise du club par Roland Duchâtelet, il n’a plus mis les pieds à Sclessin. Il ne va d’ailleurs plus que très rarement au football en Belgique. Il parcourt l’Europe. Mi-septembre par exemple, il a assisté à PSG-Lyon. « Et là, c’est plutôt l’avant-match et l’après-match qui comptent. Il faut entretenir ses relations. »

Le feu de la passion l’anime toujours. Ses yeux s’illuminent lorsque l’on évoque le nom de Tomislav Ivic. D’Onofrio : « Tactiquement, il est l’un des meilleurs entraîneurs avec lesquels j’ai travaillé. À Porto, il habitait dans l’appartement juste en dessous du mien. Un jour, Johan Cruijff a débarqué. Il aurait aimé avoir Rabah Madjer. Peine perdue : notre président refusait de le vendre. J’ai invité Johan et Tomislav chez moi. Savez-vous jusqu’à quelle heure la discussion, tournant autour du football, s’est poursuivie ? Six heures du matin ! » C’est aussi la passion qui l’a amené à Anvers.

Que connaissiez-vous de la Métropole avant de débarquer à l’Antwerp ?

LUCIANO D’ONOFRIO : (il rit) Rien. En juin, j’ai débarqué dans un nouveau monde !

Avec tout le respect que nous vous devons : qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans une nouvelle aventure, à 62 ans ?

Ma vie, c’est le football. Je ne vous apprends rien en disant cela. Ces derniers temps, j’étais moins impliqué dans les transferts. Je me contentais, la plupart du temps, de conseiller quelques présidents. J’assistais à certains matches, à leur demande. C’est alors que ce challenge s’est présenté. Après avoir joué un rôle important au Standard pendant 13 ans et avoir également vécu de beaux moments avec Porto, c’était un nouveau challenge qui m’intéressait.

Ce challenge satisfait votre fierté, également ?

Tout le monde a un peu d’ego. S’il n’est pas trop important, c’est une qualité. En cas d’ego surdimensionné, en revanche, c’est un défaut. Je pense que mon ego n’est pas surdimensionné. J’aime relever ce genre de défi : construire quelque chose dans le football, c’est ce qui m’attire. À certaines conditions. Je ne serais jamais allé au Standard si Robert Louis-Dreyfus ne m’avait pas sollicité. Quant à l’Antwerp, j’aimerais qu’on me dise, le jour où je partirai, que j’ai laissé un bel héritage. Au niveau d’un club, ce sera sans doute mon dernier défi.

Sans homme fort, et sans ambition, vous n’auriez jamais relevé ce défi ?

Ah, non, ça non. Plusieurs clubs m’ont approché, tant en Belgique qu’à l’étranger, mais ces clubs ne m’intéressaient pas.

Y compris en Italie ?

Oui.

Mais pas à Rome ?

Non. (il rit) Notre famille vient du Latium. Si la Lazio ou l’AS Rome m’avaient approché, qui sait ? Mais…

Parallèles avec Liège

Comment ce projet a-t-il vu le jour ?

Il faut remonter au mois de mai. Paul Gheysens m’a contacté. Il voulait me parler de football et plus précisément de l’Antwerp. Nous nous sommes vus deux ou trois fois, nous avons exposé nos idées et nous nous sommes donné le temps de la réflexion. Puis, nous sommes arrivés à un accord.

Quels sont les objectifs ?

Il veut tout reconstruire et faire de l’Antwerp un grand club. Je suis chargé de réaliser le projet. Cela ne doit pas se faire du jour au lendemain, je compte me donner trois à cinq ans pour réussir. Le stade est en phase de rénovation. Bientôt, nous nous attaquerons au centre d’entraînement, qui doit être digne d’un club de ce standing. L’école des jeunes doit également être restructurée.

Quels sont les atouts dont dispose Anvers ?

Anvers a le potentiel pour accueillir un grand club, peut-être deux. C’est une ville très peuplée, qui possède une puissance financière importante, quasiment du niveau de Bruxelles. La ferveur des supporters constitue aussi un atout. Ils viennent déjà au stade en grand nombre, mais il y a encore un potentiel à exploiter.

Le fait que vous ne connaissiez personne à Anvers, au contraire de Liège où vous connaissiez tout le monde, peut-il constituer un handicap ?

À Liège, j’étais entouré de gens compétents. Je dois veiller à m’entourer de personnes tout aussi compétentes à Anvers. Aujourd’hui, le football a acquis une telle importance qu’il touche à tous les domaines : le commercial, le financier, le politique… J’ai déjà parlé de Monsieur Gheysens. Mais il faut construire une pyramide solide, si nous voulons pérenniser le club au plus haut niveau.

Est-ce pour cela que vous allez vous établir à Anvers : pour prendre régulièrement le pouls de la ville et du club ?

Pas seulement pour cela, mais c’est difficile de tout diriger à distance. On ne doit pas toujours se retrancher derrière un bureau, il faut aussi humer l’air des pelouses, assister aux entraînements. Je dois être présent sept jours sur sept à Anvers. Tout le monde – directeurs, entraîneurs, joueurs – doit sentir que la direction est présente et s’intéresse à eux.

Luciano D'Onofrio :
Luciano D’Onofrio :  » À la mort de Dominique, j’ai traversé une période très difficile. J’ai eu besoin de temps pour digérer cette perte et reprendre goût à un nouveau défi. « © koen bauters

Le choix de l’entraîneur

Vous voyez souvent Paul Gheysens ?

Une fois par semaine. Si j’ai besoin de quelque chose, je lui téléphone. Nous entretenons des liens très étroits.

En mai, lorsque vous avez dû composer l’équipe, vous vous êtes retrouvé devant une feuille blanche ?

C’eût été stupide de tout jeter et de recommencer de zéro. Nous avons écouté, nous avons observé. Nous avons d’abord écouté les collaborateurs. Puis, László Bölöni et moi, avons vérifié si les renseignements qu’ils nous donnaient correspondaient à la réalité.

Pourquoi avez-vous placé Bölöni devant un ultimatum, lorsque vous lui avez proposé le poste d’entraîneur ?

Nous accusions déjà un certain retard et nous devions composer un noyau de 23 ou 24 joueurs. Mais nous avons aussi voulu conserver ce qui était bon.

Pourquoi avez-vous opté pour Bölöni ?

Je voulais un homme d’expérience, que je connaissais personnellement, car je prévoyais les difficultés que nous allions rencontrer. Je voulais aussi quelqu’un qui ne se laisse pas influencer, afin d’éviter les problèmes.

De quelles influences parlez-vous ?

L’entourage. Il y a les journalistes, les figures connues… Des gens dont vous êtes enclins à penser : hmmm, ils ont peut-être raison, après tout. J’avais déjà vu comment Bölöni travaillait au Sporting Lisbonne, et au Standard. J’ai besoin d’un bon entraîneur et d’un bon staff. Et de bons propriétaires, aussi. Des gens qui ont envie d’investir et qui sont passionnés. Je ne suis pas un magicien. À chacun son domaine. Gheysens l’a très bien compris.

Pourquoi n’avez-vous pas fait confiance à Wim De Decker ?

Chapeau pour la promotion qu’il a conquise, et je suis content que Wim ait accepté de rester T2. C’est un passionné. Mais il n’a pas encore l’expérience d’un coach de D1, au contraire de Bölöni. László est très exigeant et sait comment diriger un groupe. J’espère que nous pourrons parcourir un bon bout de chemin ensemble, si les résultats le permettent. Car en football, les résultats sont à la base de tout.

ADN

Quel devait être l’ADN des joueurs que vous recherchiez ?

J’ai recruté en fonction de ce que l’entraîneur demandait. Nous avons discuté. Il a ses idées, j’ai les miennes. Notre équipe est très athlétique, c’est exact.

Le grand Standard l’était aussi : Dante, Oguchi Onyewu, Marouane Fellaini, Dieumerci Mbokani…

Il le faut ! Il existe aussi des joueurs qui sont moins athlétiques, mais qui ont des qualités techniques au-dessus de la moyenne. Barcelone, par exemple, n’est pas une équipe athlétique.

Et parfois, cela lui joue des tours.

Oh, je veux bien avoir ce genre de problème, si je remporte quatre ou cinq fois la Ligue des Champions. Dans un groupe, il faut trouver le juste équilibre : l’un a plus ceci, l’autre a plus cela… Je commets aussi des erreurs. Et j’en ai commises cette saison aussi, je le constate. Cet effectif n’est pas encore tout à fait équilibré, il faut encore apporter des ajustements à deux ou trois places.

Actuellement : vous préférez le Real Madrid ou le FC Barcelone ?

J’adorais le Barça d’il y a quelques années, mais aujourd’hui, je préfère la verticalité du Real. Pas parce qu’il a remporté le titre. Simplement : le football moderne est athlétique, direct. Le football évolue, mais le résultat reste le facteur le plus important. En cas de résultats positifs, vous avez le temps de construire. De mauvais résultats ralentissent le processus.

En 2017, cela paraît évident en Belgique.

Pas seulement en Belgique. Partout. Il faut être costaud pour résister.

Indépendance

Les bons résultats de ce début de saison vous ont-ils surpris ?

Un peu, je l’admets. Nous avons traversé des moments difficiles, mais nous avons marqué au bon moment et le gardien a réalisé quelques parades au bon moment également. Ça aussi, c’est le football. Il ne faut pas être aveuglé par le résultat. Il faut toujours rester lucide. Bölöni l’a très bien compris. C’est un groupe très intéressant, mais nous devons rester concentrés et disciplinés. Si nous nous relâchons, nous encaissons directement deux ou trois buts. Certains joueurs ont retrouvé leur meilleur niveau un peu plus tard que les autres, d’autres reviennent de blessure ou ont repris la préparation tardivement. Si l’on reprend les entraînements avec cinq ou sept kilos de trop, il faut un certain temps avant de retrouver son poids de forme.

Tout compte fait, vous avez dépensé peu d’argent pour reconstruire l’équipe. Visiblement, la manne céleste n’est pas inépuisable à Anvers.

Au Standard non plus, je n’aimais pas demander de l’argent à Robert Louis-Dreyfus. Cet été, nous nous sommes peut-être trompés pour l’un ou l’autre poste, mais nous avons su limiter les frais. L’argent était disponible, mais je tenais à ce que nous restions les pieds sur terre. Ce n’est pas parce que l’on dépense beaucoup d’argent que l’on aura nécessairement une meilleure équipe. Gheysens m’a demandé si je voulais un budget pour les transferts. J’ai refusé et je lui ai dit de ne pas se faire de soucis. Je crois qu’il m’en est reconnaissant, aujourd’hui. L’Antwerp ne se porte pas mal, mais je sais par expérience que tout peut changer très vite en football.

Quelques joueurs transférés ne vous étaient pas inconnus : Sinan Bolat, Dino Arslanagic, Jelle Van Damme.

Jelle m’a lui-même téléphoné, il voulait rentrer en Belgique. Tous ces joueurs sont des battants, je connais leur mentalité. Il y a deux ou trois ans, ces joueurs-là auraient sans doute refusé de signer chez nous. Lorsqu’ils acceptent, il faut les prendre. Ce n’est qu’en fin de saison que nous saurons ce qu’ils ont apporté à l’Antwerp. Nous procéderons alors à une évaluation.

Ivo Rodrigues a été loué au FC Porto, Dylan Batubinsika au PSG. L’Antwerp veut-il conserver son indépendance ou recherchez-vous des collaborations ?

Paul Gheysens et moi – si j’entre dans le capital du club – souhaitons une autonomie totale.

Vous y êtes déjà entré, paraît-il.

Je souhaite devenir actionnaire, à l’avenir, mais je ne suis pas pressé. Mais ce souhait d’autonomie ne nous empêche pas de collaborer avec le PSG ou avec Porto, si les possibilités existent. Ces relations sont basées sur l’amitié. Je pense que nous pouvons continuer dans cette voie, peut-être même plus étroitement. À condition qu’un joueur de ces clubs m’intéresse. Ce n’est pas parce que l’AC Milan ou la Juventus me proposerait un joueur que je suis obligé de le prendre. Son profil doit correspondre à ce que je recherche.

Combien de joueurs vous a-t-on proposés, cet été ?

Je n’ai pas compté, mais… beaucoup.

Comment faites-vous le tri, alors ?

(il sourit) Je garde cela pour moi. On choisit sur base des contacts et des renseignements qu’on peut recueillir.

Vous avez téléphoné à votre bon ami Michel Preud’homme pour Obbi Oularé ?

Non. Quelle réponse m’aurait-il donnée ? Oularé avait 17 ou 18 ans lorsqu’il a travaillé avec Michel. Pour Oularé, j’ai surtout regardé ses qualités. Je n’utilise mon réseau que pour les joueurs que je ne connais pas. Les scouts du PSG, les scouts de Porto… Porto dispose de personnes qui sillonnent le Brésil et l’Argentine à la recherche de talents. Si j’ai besoin d’un renseignement, je peux faire appel à eux. Cela me permet d’économiser de l’argent. À terme, nous devons cependant créer notre propre équipe de scouts, car l’Antwerp doit continuer à exister le jour où je ne serai plus là. J’en ai déjà parlé à Gheysens : un club ne doit pas être dépendant d’une seule personne.

Les autres clubs sont heureux du retour de l’Antwerp en D1. Le Great Old procure une nouvelle dynamique à la compétition : de nombreux supporters, de grandes ambitions. Y a-t-il encore de la place, en Belgique, pour accueillir un nouveau grand club ?

Anvers a besoin d’un tel club. Si notre projet fonctionne bien – et nous avons besoin de temps, car on ne construit pas un grand club en deux ans – ce sera tout profit pour le championnat de Belgique. Tout le pays sera alors couvert. Charleroi a retrouvé de l’enthousiasme aussi. Dommage que le Standard connaisse autant de difficultés. Mais il reviendra. En football, la vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain. Mais, si l’on peut arriver vite au sommet, on peut redescendre encore plus vite. Nous devons veiller à franchir les marches pas à pas. Quand je dis nous, ce sont les supporters également. Ils sont formidables, mais ils doivent comprendre que nous ne voulons pas brûler les étapes.

Dominique

En février de l’an passé, vous avez perdu votre deuxième frère, Dominique. Les gens qui vous connaissent bien affirment que vous vous êtes un moment replié sur vous-même.

J’avais un lien très spécial avec Dominique. Nous étions très proches. J’ai traversé une période très difficile, et j’ai effectivement pris mes distances pendant un moment. J’ai eu besoin de temps pour digérer cette perte et reprendre goût à un nouveau défi. J’ai aussi eu besoin de temps pour délaisser le Standard et chercher une nouvelle équipe.

Composer un bon noyau, c’est plus difficile qu’avant ?

Chez les joueurs, des intérêts matériels et personnels interviennent. On peut appeler ça de l’égoïsme. Ça a toujours existé, mais peut-être davantage aujourd’hui qu’autrefois. Il faut en tenir compte lorsqu’on compose un noyau, canaliser les egos. Cela ne se limite pas aux joueurs. D’autres personnes, dans un club, ont aussi leur ego. Il faut le savoir, au moment d’établir des salaires qui sont sans commune mesure avec ceux d’un travailleur lambda dans la société.

À l’Antwerp, ils ne sont pas exagérés, apparemment.

Non, en effet. Mais quand même : quand on les compare avec ceux en vigueur dans la société… La structure du club doit donc être solide, il faut être au courant de tout. Ne pas se dire : je m’y connais un peu en football. Le football, c’est une école de vie, les joueurs doivent être suivis. Ne pas être sur leurs basques 24 heures sur 24, certes, mais être à l’écoute, savoir s’ils se sentent bien…

Vos anciens entraîneurs, et nous en revenons à Ivic, affirment que vous discutez beaucoup avec eux, parfois jusque tard dans la nuit.

(il sourit) Ça arrive, oui. Ça fait aussi partie des relations que j’entretiens avec les gens. L’entraîneur doit être au courant de beaucoup de choses, et moi, j’ai envie de savoir ce qu’il pense.

Pourquoi d’autres clubs ne vous ont-ils pas contacté ?

Vous savez, c’est un monde très spécial. Tout le monde a son ego, et en football il est souvent surdimensionné. Dans d’autres clubs, je dérangerais peut-être. Je ne comprends pas pourquoi, mais les egos n’y sont sûrement pas étrangers.

Antwerp – Standard : même combat

Lorsque vous êtes arrivé au Standard en 1998, le club connaissait des soucis financiers et le centre d’entraînement, sur les hauteurs Sart-Tilman, avait mauvaise mine. Il existe des parallèles entre Liège et Anvers.

Un nouveau défi attend Luciano D'Onofrio à l'Antwerp
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En effet, et ils sont nombreux. Le stade de Sclessin s’apprêtait à accueillir l’EURO 2000, mais n’était pas encore terminé. Quant au centre d’entraînement : j’ai découvert un complexe dans un état lamentable. Les terrains étaient en piteux état, les vestiaires étaient dans un état de délabrement avancé. Aujourd’hui, tout le monde a l’impression que nous sommes allés très vite, mais il a fallu deux ans avant que le club ne soit stabilisé. Le Standard avait 6.800 abonnés, à l’époque. Pour les grands matches, contre Anderlecht ou Bruges, 12.000 ou 13.000 spectateurs se déplaçaient. Les deux premières années, nous avons souffert. Ce n’est que la troisième année que nous sommes parvenus à mettre le budget en équilibre. Après, nous avons pu construire quelque chose de bien. Puis, le centre de formation a vu le jour. Et nous avons obtenu les résultats sportifs que vous connaissez : deux titres et presque un troisième, lorsque nous sommes tombés sur un Racing Genk supérieur. À l’époque, nous étions un club de pointe du niveau d’Anderlecht. Financièrement, nous étions même peut-être celui qui se portait le mieux en Belgique. Lorsque nous avons vendu le club à Monsieur Duchâtelet en 2011, il y avait en moyenne 28.000 spectateurs, dont 25.000 abonnés. Nous allons essayer d’en faire de même à l’Antwerp.

À cette différence près que, lorsque vous avez repris le Standard, c’était déjà un club de D1. L’Antwerp vient de remonter, après 11 ans passés dans l’antichambre de l’élite.

C’est, effectivement, une différence importante. Avant mon arrivée, le Standard luttait encore pour le titre. Sportivement, la base existait déjà, mais au niveau des infrastructures et de la finance, il restait beaucoup de travail à faire. Financièrement, deux hommes forts portaient le club : André Duchêne et Robert Lesman. Mais ils ne voulaient plus combler les trous. À l’Antwerp, on trouve des gens compétents également. Tout n’est pas à jeter. Mais une structure doit être créée. Il faut aussi apporter une mentalité de vainqueur. Pour cela, il faut recruter des joueurs dotés de cette mentalité.

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