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Trebel confidentiel

Thomas Bricmont

Reconstruction d’un transfert qui a fait couler beaucoup d’encre durant ce mercato. Et pourquoi sa conclusion en mauve devrait avoir des conséquences sur tout le football belge.

Lundi 26 décembre, veille de match face à Saint-Trond. Aleksandar Jankovic a le visage fermé. Il entre dans le vestiaire et pointe le fautif du jour. Le coach serbe n’a pas pour habitude d’y aller par quatre chemins, son discours dans le vestiaire de l’Académie est souvent cash et direct, Matthieu Dossevi ou Jean-Luc Dompé peuvent en témoigner. Cette fois, c’est Adrien Trebel qui en fait les frais.  » Tu irrites tout le monde à parler tout le temps de ton transfert, ton absence lors du repas de fin d’année est la preuve que tu n’es plus digne de porter le brassard de capitaine.  » Cette mise au point plutôt salée sonne comme une fin de parcours pour le rouquin du Standard.

Les débuts d’un clash

Le samedi 7 janvier, le staff des Rouches embarque pour le stage à Marbella sans Adrien Trebel. La direction n’avait évidemment pas vu venir cette volte-face. Bruno Venanzi prend son téléphone et joint l’agent du joueur, Nicolas Onissé (qui s’occupe entre autres des intérêts de Samatta à Genk). Mais la discussion tourne court car l’agent rappelle au président du Standard qu’il a mangé sa parole et qu’il veut une confirmation par mail de ce qui avait été négocié.

Contacté par téléphone, son agent, Nicolas Onissé se fait bref :  » Quand Adri a vu qu’on lui refusait à nouveau un transfert alors qu’une nouvelle fois le montant demandé est arrivé sur le bureau du Standard, il m’a dit : on se fout vraiment de ma gueule. On l’a pris pour un dauphin, il leur a montré qu’il savait être un requin. « 

Bayat vs Henrotay

Gand est insistant depuis plusieurs semaines. Hein Vanhaezebrouck appelle à plusieurs reprises le joueur français et lui explique comment il voudrait l’utiliser et pourquoi il veut en faire le successeur de Sven Kums, qui n’a pas su être remplacé l’été dernier. Trebel est séduit par le discours et l’approche du coach gantois et clame à ses proches que s’il signe à Gand, la présence de Vanhaezebrouck est déterminante. Vers la fin du mois de décembre, Patrick Turcq, manager sportif des Buffalos, contacte l’agent de Trebel. Ce dernier s’entretient par la suite avec Mogi Bayat qui avait déjà tenté de diriger le milieu de terrain français vers Gand et la Ligue des Champions à l’été 2015.  » Mister deals  » reste un personnage central du côté de Gand, lors de l’entrée d’un joueur mais aussi à sa sortie. Ces différents intervenants passent à table et tombent d’accord ou presque, il reste à trouver un prix qui puisse convenir au Standard. Quelques jours plus tôt, Michel Louwagie reçoit un message de Christophe Henrotay : Trebel c’est trois millions pour 100% du joueur, Jean-Luc Dompé 2 millions d’euros pour 80% du joueur et Ryan Mmaee 500.000 pour 50% du joueur.

Vendredi 13 janvier, la direction de Gand pense enfin être arrivée à ses fins. Le joueur et son agent semblent s’accorder sur l’offre gantoise tandis que le club est prêt à payer les 3 millions demandés par le Standard. Le joueur repart pourtant de la Ghelamco Arena sans avoir signé de document.

 » J’ai appris une chose, un deal n’est fait que quand les documents sont signés « , nous explique Herman Van Holsbeeck.  » Quand j’ai vu que ça traînait, je me suis dit qu’il y avait un coup à réaliser. Et quand le joueur m’a dit: – Monsieur Van Holsbeeck, si vous voulez de moi, il n’y a qu’un club où je veux jouer, c’est chez vous, j’ai pris mon téléphone et j’ai appelé directement Bruno Venanzi sans passer par des intermédiaires. « 

A Gand, on se sent évidemment floué. On pense que c’est Mogi Bayat, grand ami également de la maison mauve, qui a tuyauté Van Holsbeeck sur le dossier Trebel. Et pourtant, plus d’une semaine avant l’officialisation du transfert, c’est Christophe Henrotay qui avait contacté Herman Van Holsbeeck pour lui donner les informations sur sa possible venue tout en lui conseillant d’échanger en direct avec Bruno Venanzi

Ce transfert aura rouvert les tensions entre Gand et Anderlecht et montré publiquement que le Standard est prêt à pactiser avec l’ennemi.

Par Thomas Bricmont

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