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Tifo anti-Defour: « Si on n’intervient pas maintenant, quand le fera-t-on? »

Jacques Sys, rédacteur en chef de Sport/Foot Magazine, revient sur le week-end sportif écoulé. Trois questions, trois réponses pertinentes. Et bien sûr, il revient également sur la polémique du tifo lors de Standard – Anderlecht.

S/FM: Presque tout le monde s’accorde à dire que le tifo déroulé lors du match Standard – Anderlecht est du plus du mauvais goût. Quelle est cependant la responsabilité de la direction du Standard dans cette affaire ?

Jacques Sys: « Il avait été annoncé que quelque chose était sur le point de se produire, donc on peut attendre du club qu’il contrôle plus que jamais. Dans ce sens, il est incompréhensible qu’une telle banderole se retrouve dans un stade. Les médias sont également responsables, car en montrant ce tifo partout, on donne à ces hommes ce qu’ils recherchent : de l’attention. En leur donnant ce podium mondial, ils atteignent leur but ».

« Il faut se demander ce qu’on en fait. Si on n’intervient pas maintenant, quand le fera-t-on ? Ce tifo prouve une nouvelle fois qu’il n’y a plus de normes et de valeurs dans le football. C’est le travail d’esprits malades. On pensait avoir atteint le summum du mauvais goût il y a cinq ans lors de l’affaire Wasilewski – Witsel… Là aussi, on a crié fort et promis la fondation de commissions et d’autres initiatives du même type. Rien n’a été fait, l’agitation s’est rapidement calmée. Je ne peux qu’espérer que ce ne sera pas le cas cette fois et qu’il y aura des mesures dures. Par le Standard en premier lieu, ils doivent imposer une interdiction de stade à vie aux supporters qui ont participé et aucun cas essayer de nuancer l’affaire ».

S/FM: Qu’avez-vous pensé des prestations et de l’attitude de Steven Defour dans le Clásico ? Il a bien joué, mais il a dû quitter le terrain après deux cartes jaunes.

Jacques Sys: « Même si Defour déclare que ce genre de choses ne le touchent pas, il est humain. Une image sur laquelle on se voit décapité, ne peut qu’impressionner. Il a bien géré cette affaire, il a bien joué, mais il est malheureux qu’il ait eu deux cartes jaunes pour avoir shooté dans le ballon ».

« L’arbitre Alexandre Boucaut a fait preuve de peu de délicatesse : pour le même prix, le match aurait tout à fait dégénéré après cette seconde carte jaune. Il aurait peut-être pu tenir compte un peu plus de ces circonstances spéciales et de l’atmosphère infernale. Je constate que les arbitres manquent tout de même souvent de perspicacité psychologique ».

S/FM: le Club a facilement battu Cercle à 0-3 au derby brugeois. S’agit-il d’un signe avant-coureur de la double confrontation prévue dans les demi-finales de la Coupe ?

Jacques Sys: « Le Cercle n’était pas mauvais, mais le Club redevient progressivement une machine bien huilée après un début d’année difficile. Le Club joue du bon football, il est capable d’opérer des changements sans s’affaiblir et surtout il joue à nouveau d’un bloc. Sur ce plan, ils sont meilleurs qu’Anderlecht et on peut donc dire qu’ils sont bien partis pour remporter le titre national ».

« Pour les duels de Coupe, je m’attends à peu de surprises – je suis simplement curieux de voir l’affluence publique à ces demi-finales. En deux matches le Cercle ne dépassera jamais le Club. Si l’équipe a été renforcée par la venue de Maarten Martens et Faris Haroun – le week-end dernier il était absent -, il reste un problème gigantesque à l’avant. Pour moi, Sukuta-Pasu est le transfert le plus raté de la saison, je ne comprends pas qu’on le laisse continuer à patauger ».

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