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Thuram :  » Quand tu joues au Standard, les attentes sont énormes. Encore plus si tu es gardien « 

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

D’abord barré par Kawashima, le gardien français est finalement parvenu à gagner sa place entre les perches et le cousin de Lilian ne craint pas la pression.

Il t’a fallu une quinzaine de mois avant de t’installer dans le but. Qu’est-ce que tu as ressenti pendant cette période-là ? Du découragement ? De la haine ? Un sentiment d’injustice ? De l’incompréhension ?

Un mélange de tout ça. Eiji Kawashima était bon, je comprenais la situation mais je ne l’admettais pas. Je sortais d’une grosse saison en France et j’étais venu ici pour jouer. Là, subitement, j’étais freiné dans mon élan. Pour x raisons. Bonnes ou pas. Je me suis posé des questions, j’ai même commencé à douter de moi. Je me suis demandé si mon niveau était assez élevé par rapport aux attentes d’un club comme le Standard. Ça a été une période délicate à vivre mais j’en suis sorti plus fort. Parce que, comme d’habitude, j’ai tiré les choses positives.

Tu es bien entré dans l’équipe, avec quelques très bons matches au début, puis tu as commencé à faire quelques petites erreurs… Tu as paniqué, tu as craint de devoir retourner très vite sur le banc ?

Pas du tout. Cette période de moins bien, je l’avais prévue. Je ne savais pas quand j’allais devenir titulaire mais j’étais sûr qu’après plus d’une saison sans jouer, j’aurais des hauts et des bas. J’y étais préparé dans ma tête. Je savais que je n’allais pas être directement au top sur dix matches consécutifs. Il fallait que je prenne mes repères, que je retrouve les automatismes, que la confiance revienne, que je m’habitude à nouveau à la préparation de matches de haut niveau. Il y avait plein de trucs à prendre en compte. L’équipe a retrouvé la forme quand je suis devenu titulaire mais j’étais bien conscient que je n’étais pas encore à 100%. J’ai été critiqué. A juste titre. Tu sais que quand tu joues au Standard, les attentes sont énormes, encore plus si tu es gardien, vu les noms qui ont joué ici. On a une pression. Mais une bonne pression, j’adore, ça me donne des ailes. Plus j’ai des responsabilités, mieux je me porte.

Comment tu as vécu les critiques ?

Ça rentre à gauche, ça sort à droite. Ce n’est pas ça qui va me rendre plus fort, ce n’est pas ça qui va me rendre moins fort… Je m’autocritique après chaque match, ce que les autres disent de moi n’a pas d’importance. Ce n’est pas parce que j’ai joué un bon match que je me crois le plus fort, ce n’est pas parce que j’ai sorti un match de merde que je me dis que c’est la fin des haricots…

Quand on revient sur ton histoire avec le Standard, impossible de ne pas revenir sur ton prêt à Charlton la saison dernière ! Un petit enfer ?

Mais pas du tout ! Malgré une situation que j’ai eu du mal à admettre et à digérer, ça a été une belle expérience.

Ça commençait mal quand le Standard t’y a mis de force…

Non, non, j’étais chaud dès le départ. Si je ne suis pas partant, je n’y vais pas.

On t’a conseillé d’y aller…

On me l’a proposé, j’ai accepté. C’est différent. Je n’étais pas obligé. A nouveau, même si je n’ai pas beaucoup joué, j’ai fait ce que je fais toujours : j’ai tiré le positif. Et avec le recul, je retiens que je suis allé dans le pays où j’ai toujours rêvé d’aller. C’était la D2 mais ça se rapproche largement de la Premier League.

Là-bas, ça ne s’était pas bien passé entre José Riga et toi. Vous en avez parlé dès qu’il est venu au Standard ?

Je n’avais aucun problème avec lui à Charlton, j’avais un problème avec une situation générale. Ce n’était pas une question de coach.

Par Pierre Danvoye

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