Thomas Bricmont

Standard: la fin de la guerre des clans

Les rôles sont désormais bien définis du côté de Sclessin.

Il faut bien le reconnaître, on n’a pas toujours tout compris au Standard de Bruno Venanzi (vous me direz celui de Roland Duchâtelet encore moins). Mais, aujourd’hui, le ciel semble s’être éclairci du côté de Sclessin. Ou, du moins, tout semble déjà plus clair dans les esprits de ses nombreux suiveurs. Gare toutefois à l’excès de confiance, car si le triptyque Genk-Celta-Lokeren a été parfaitement négocié, le passé pas si lointain invite à la prudence. L’an dernier aussi, vers la fin 2015, on pensait le Standard lancé sur les bons rails suite, notamment, à une victoire écrasante dans la manière face au futur champion brugeois (2-0). Arriva ensuite un mercato hivernal à la balance négative après le départ de plusieurs joueurs de poids (Van Damme, Yatabaré, Knockaert), un mercato tronqué par ce succès à Lokeren en sortie de stage où les Rouches avaient bouffé des Waeslandiens complètement à côté de leurs pompes à l’image de leur sortie de dimanche dernier.

Cette fois encore, le mercato rouche fut à nouveau tortueux: de nombreuses arrivées, de rares départs, la trop tardive nomination d’Aleksandar Jankovic qui mettait enfin un terme au calvaire de Yannick Ferrera, un noyau pléthorique et donc difficilement gérable, des arrivées monégasques dont on doute de l’utilité et qui rappellent celle de l’inefficace Boschilia, et une multitude de questions qui restent en suspens. S’il est donc bien trop tôt pour crier victoire à Sclessin, les échos qui nous parviennent, que ce soit des joueurs ou de la direction, quant à la gestion du noyau par Jankovic ou son travail quotidien, sont jusqu’ici très positifs. Une nomination à mettre évidemment au crédit d’Olivier Renard, premier supporter de la cause serbe, et très tôt favorable au départ de Ferrera avec qui les relations devenaient de plus en plus houleuses et insoutenables pour les deux parties.

D’autres têtes devraient encore tomber prochainement du côté de Sclessin.

Mais si changement véritable il y a à Sclessin, il s’inscrit davantage en haut lieu. Les dernières semaines ont mis un terme à cette guerre quasi clanique entres différents pans de la direction, symbolisée par les inimitiés ouvertement déclarées (il suffisait de lire entre les lignes pour s’en rendre compte) entre d’un côté Daniel Van Buyten et Bob Claes de l’autre. Lors de notre dernière rencontre, peu avant la fin du mercato, Big Dan nous avait assuré  » qu’il y aurait du changement à tous les étages et très vite.  » Ce n’était effectivement pas des paroles en l’air. Exit Ferrera, exit Claes, alors que d’autres têtes devraient encore tomber prochainement, notamment du côté du centre de formation là où Thierry Verjans, désormais au four et au moulin chez les pros et chez les jeunes, et fidèle bras droit de Van Buyten, prend « à tous les étages » de plus en plus d’importance.

Le scénario actuel est, enfin, celui désiré par le « conseiller du président » depuis son arrivée à la fin de l’été dernier. Van Buyten occupe enfin ce poste de numéro un au niveau sportif, tant au niveau du noyau pro que de l’Académie. Une prise de pouvoir qui aura mis un an à se dessiner alors que les critiques sur son travail et sur l’efficacité de celui-ci ont été nombreuses. Toutefois, Daniel Van Buyten n’a pas encore totalement les coudées franches car la mise à pied de Bob Claes signifie aussi le retour aux affaires de Bruno Venanzi, devenu président exécutif et désormais véritable maître à bord du bateau liégeois.

Par Thomas Bricmont

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