Marc Degryse

Standard, compo mystérieuse et tragédie

Marc Degryse, le chroniqueur de Sport/Foot Magazine, s’interroge sur les choix opérés par Yannick Ferrera face à Westerlo.

Charleroi, Malines, Saint-Trond, Anderlecht : un dur programme dans les prochaines semaines pour le Standard parce que, de toute façon, n’importe quel match est maintenant difficile pour cette équipe. Après ces quatre matches, on sera à la moitié de la phase classique et je ne suis pas certain que les Liégeois seront beaucoup mieux classés que pour le moment. Parce que je vois peu de vraies raisons d’y croire. Ce qui se produit pour le moment à Sclessin a tous les contours d’une tragédie. Et je suis interpellé par le calme des supporters. Ils n’ont pas trop réagi après la défaite contre Westerlo, comme s’ils étaient fatigués de s’être déjà trop fait entendre, comme s’ils étaient résignés.

Je ne comprends vraiment pas à quoi Yannick Ferrera a voulu en venir le week-end dernier. Je ne comprends toujours pas sa composition d’équipe. Qui sont les joueurs qui ont montré depuis le début de la saison qu’ils étaient capables de marquer un but ? Ivan Santini, Renaud Emond et Anthony Knockaert. Le premier était en tribune, les deux autres ont commencé sur le banc. Le Standard peut aussi être dangereux sur l’un ou l’autre corner si Jelle Van Damme est bien positionné pour reprendre le ballon de la tête. Lui aussi était sur le banc et il n’est même pas monté. Il y a clairement un problème Van Damme, mais une équipe aussi malade peut-elle se passer de lui ? Quand je vois une défense avec Martin Milec, Dino Arslanagic et Darwin Andrade, je me pose des questions. Pour moi, certains choix se font dans les coulisses et ne sont pas purement sportifs. Et ça dure depuis quelques semaines. Je trouve que Yannick Ferrera ne se protège pas en faisant des choix étonnants.

J’ai lu que le Standard avait été victime de la pression. Et à Westerlo, il n’y avait pas de pression ?

On peut dire beaucoup, aussi, sur le problème du gardien de but. On voit quand même bien, depuis un bon moment, que Yohann Thuram n’est pas dans le coup, qu’il a des gants qui glissent ! Maintenant, le public le prend en grippe. Samedi, il a réclamé le numéro 2, Guillaume Hubert. On peut toujours dire que c’est dangereux de lancer un jeune gardien dans une situation aussi délicate. OK, mais alors, il faut ajouter que ce n’est pas normal pour un club comme le Standard de ne pas avoir un deuxième gardien avec une certaine expérience.

J’ai lu que le Standard avait été victime de la pression face à Westerlo. La pression du bas de classement, c’est ça ! Mais alors, elle était aussi forte dans le camp d’en face et ça ne les a pas empêchés de faire leur match. Et si la pression était vraiment un problème, j’en reviens à la composition de départ. Benjamin Tetteh a été une éclaircie, mais pourquoi préférer un gamin comme Beni Badibanga à un gars comme Knockaert qui a quand même un autre vécu ? Même chose avec Santini, Emond et Van Damme : ils connaissent la musique, ils savent à quoi ressemble un match avec plein d’enjeu. Ferrera a fait des choix surprenants, le genre d’options qui peuvent servir un coach quand elles marchent mais qui se retournent contre lui si le résultat est négatif. Son raisonnement selon lequel il n’a pas pu faire la préparation avec cette équipe, il commence à ne plus tenir la route parce que maintenant, il a déjà coaché le Standard dans six matches. Et on ne voit pas de progrès. Sur lui aussi, la pression va s’intensifier s’il n’y a pas très vite une amélioration. Il doit maintenant faire jouer des gars qui ont de la personnalité et qui n’ont pas peur. La jeunesse et l’enthousiasme, c’est beau mais ça ne suffira pas pour sortir cette équipe du pétrin.

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