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Soulier d’or : les Poulidor du foot belge

Chaque année, toute l’attention du public et des médias se focalise sur le Soulier d’Or. Mais que se passe-t-il pour le joueur qui termine à la deuxième place ? Témoignages de ceux qui y étaient presque.

1995

1. Paul Okon – Club Bruges – 243 points

2. Gilbert Bodart – Standard – 213 points

La soirée est un petit séisme. Après la divulgation des votes du premier tour, on est sûr que le trophée ne peut pas échapper à Gilbert Bodart. « Je n’espérais rien avant la cérémonie, j’étais persuadé que le Soulier d’Or serait pour un joueur flamand, ou pour un joueur d’un club flamand. Mais après ces premiers résultats, je me suis dit qu’il était pour moi. » Raté ! Paul Okon refait tout son retard et devient le premier footballeur non-européen à décrocher la timbale. « Tu sais que c’est un match qui m’a fait rater la victoire ? », nous dit Bodart. Son tout dernier en équipe nationale. « C’était contre le Danemark. Gunther Schepens m’enlève le ballon des mains, Michael Laudrup marque. On perd, ça nous fait rater la qualification pour l’EURO. Ce but, on me l’a fait payer au Soulier d’Or. »

Quelques heures après la cérémonie, le Standard va jouer au Cercle. « On gagne 0-1 et j’arrête un penalty à la dernière minute. Si je dois aujourd’hui choisir entre ce match et le Soulier d’Or, je prends ce match ! J’avais cassé la baraque pendant une année complète, on n’a pas voulu me donner la récompense, j’en tire les conclusions que je veux. Et rien n’aurait changé dans la suite de ma carrière si j’avais gagné. Il ne faut pas surestimer l’importance du Soulier d’Or. »

2006

1. Mbark Boussoufa – La Gantoise/Anderlecht – 283 points

2. Mémé Tchité – Standard/Anderlecht – 201 points

Mbark Boussoufa gagne le trophée en janvier 2007 avec 283 points, pour 201 à Mémé Tchité. Une cuvée particulière puisqu’ils ont tous deux joué dans deux clubs en 2006, Boussoufa à Gand et Anderlecht; Tchité au Standard et chez les Mauves. « Les points que j’ai pris au premier tour du vote récompensaient ma saison de feu au Standard, j’avais mis plus de 20 buts et terminé deuxième meilleur buteur », se souvient Tchité. « Franchement, j’étais sûr que j’allais avoir ce Soulier d’Or. J’ai été fort étonné et très déçu. Dix ans plus tard, je continue à dire que je le méritais autant que Boussoufa. Mais je ne me suis pas renfermé sur moi-même. Dès l’entraînement du lendemain, Frankie Vercauteren m’a regonflé, puis j’ai tout gagné : le titre, le Soulier d’Ebène, le trophée du Footballeur Pro. La preuve que, mentalement, je n’ai pas accusé le coup. »

Cette année-là, le top 10 était très mauve puisqu’on y trouvait aussi Nicolas Frutos (3e), Lucas Biglia (4e), Daniel Zitka (6e) et Pär Zetterberg (9e). « C’est beau mais ça ne reste qu’un prix individuel », conclut Tchité. « Je n’ai pas eu le Soulier d’Or mais ça ne m’a pas empêché de partir très vite en Liga. Ma carrière n’aurait pas été différente si je l’avais eu. Par contre, elle aurait certainement tourné autrement si j’avais pu jouer avec les Diables. »

Par Pierre Danvoye, Kristof De Ryck, Frédéric Vanheule, Matthias Stockmans, Peter t’Kint & Christian Vandenabeele

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