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Rodrigo Beenkens : « J’ai toujours la même énergie qu’à mes débuts »

Vous ne vous souvenez pas de ce que vous faisiez il y a 30 ans, en mars 1988 ? Rodrigo Beenkens, si : il débutait sa carrière de journaliste !

Vous qui aimez les citations, voici ce que l’écrivain Gustave Flaubert disait:  » Ah ! je ne suis plus ce magnifique jouvencel d’il y a dix ans. Dans onze mois, j’aurai 30 ans. 30 ans, c’est l’âge de raison. Je n’en ai guère pourtant. « 

RODRIGO BEENKENS :Oui mais mes 30 ans, je les ai eus au Mondial 94, aux États-Unis ! (il rit) Ce qui est intéressant dans cette citation, c’est qu’elle mélange enthousiasme/passion et raison. C’est inhérent à notre métier de journaliste qui est complexe, notamment dans l’exercice du direct. Je reste journaliste tout en étant commentateur. L’énergie est la même qu’au premier jour mais ma façon de travailler, de sentir les choses a évolué avec l’expérience. Est-ce dû à la raison ? Je laisse aux autres le soin de juger. Je n’ai plus la même approche et le travail a pris de l’importance : plus j’apprends, plus je prends du plaisir. La lecture m’apporte énormément et il y a une forme d’équilibre entre corps et esprit à laquelle on peut arriver. La connexion entre les deux m’intéresse beaucoup.

Il paraît que vous apprenez le russe en vue du Mondial…

BEENKENS :J’ai commencé par étudier l’alphabet et mon but est d’arriver à Moscou en sachant lire l’essentiel dans des lieux publics : gare, réception hôtel, stade, etc. À l’EURO en Ukraine, j’avais été frustré de ne pas avoir de connaissance de la langue. Dans un second temps, je voudrais parvenir à écrire quelques phrases et me faire comprendre oralement. Une fois l’alphabet maîtrisé, c’est plus simple. Pour l’instant, je suis en train de mémoriser 300/400 mots de vocabulaire.

Vous vous êtes occupé de la répartition des commentateurs de la RTBF en Russie. Comment voyez-vous le Mondial ?

BEENKENS :Des villes semblent proches mais on se rend compte qu’elles ne sont pas desservies directement et qu’un passage par Moscou ou Saint-Pétersbourg est nécessaire. Bref, les jours entre les matches commentés serviront aux journalistes pour voyager et pas pour se reposer. Pour le reste, la Russie est une inconnue. Ce n’est ni l’Afrique du Sud, ni le Brésil. Mais il y a autant d’interrogations économiques et sociales, avec des questions qu’on ne pourra pas éluder. J’espère juste qu’on nous laissera sortir du pays ! (il rit) Quant à la Belgique, j’ai l’impression qu’on banalise ses résultats et qu’on retient davantage le négatif. S’est-on habitué au succès ? Pour en revenir à la phrase de Flaubert, j’espère qu’on parlera avec sa raison mais aussi avec son coeur. Beaucoup de scientifiques affirment que le coeur a un cerveau…

Par Simon Barzyczak

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