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Ricardo Sa Pinto, le choix de l’émotion

Thomas Bricmont

Si le choix du coach était la priorité de la direction du Standard. Elle s’est rendu compte assez rapidement qu’il lui serait compliqué d’attirer une valeur sûre. Et elle sait pertinemment bien qu’il lui sera à nouveau compliqué de trouver un éventuel remplaçant de renom à Sa Pinto.

Comme si la situation n’était pas assez délicate sportivement pour Ricardo Sa Pinto, Laurent Ciman est venu rajouter son grain de sel la semaine dernière. En expert de la com’ qu’il est devenu, le défenseur de Montréal a informé la presse que son « club de coeur » n’était pas prêt à lui tendre les bras, autrement dit à lui permettre de s’entrainer avec les pros à l’Académie pendant la trêve en MLS. La direction lui a simplement signifié qu’il était le bienvenu mais qu’il aurait dû parfois s’entrainer avec les U21. Axel Witsel s’était fait signifier la même chose suite à pareille demande, sans créer le moindre émoi derrière.

Sa Pinto, lui, n’a jamais été mis au courant d’un éventuel passage de Ciman par l’Académie et est pourtant tenu (en partie) responsable du conflit. Ce qui n’aide pas à remonter une cote qui a fortement baissé auprès des supporters ces dernières semaines. Son arrivée avait pourtant suscité un certain enthousiasme. Cet ancien de la maison (qui n’est resté qu’une seule saison) devait ramener une nouvelle mentalité et cette fameuse dose de grinta.

En avril dernier, Bruno Venanzi, peu de temps avant de se séparer d’Aleksandar Jankovic, nous avait dit que son choix ne serait pas dicté par les supporters. « Je ferai ce choix en fonction de sa qualité de tacticien et sa capacité à insuffler la bonne mentalité au groupe. » On recherchait alors un meneur d’hommes et non « un prof d’unif », nous avait-on soufflé. Au final, après plusieurs refus, c’est une version un peu cheap de Sergio Conceição (qui n’a jamais imaginé revenir au Standard mais qui a plutôt utilisé son ancien club pour forcer son passage vers Porto) qui a débarqué après un entretien express dicté par l’urgence.

Et pourtant, de l’avis de tous, le début de la préparation avait été encourageant. Les entrainements étaient intenses et de haut niveau, jusqu’à ce stage au Touquet, débuté le 15 juillet. Le coach portugais a alors changé son fusil d’épaule, travaillant davantage l’aspect tactique mais sans résultats apparents, car il est difficile de pointer depuis le début de la saison un semblant de système. Le choix du coach était pourtant la priorité d’une direction qui s’est rendu compte assez rapidement qu’il lui serait compliqué d’attirer une valeur sûre. Et la direction sait pertinemment bien qu’il lui sera à nouveau compliqué de trouver un éventuel remplaçant de renom à Sa Pinto.

Bruno Venanzi espérait connaître un été plus reposant avec moins d’allées et venues et pourtant, on a une nouvelle fois assisté à un jeu de chaises musicales dans les dernières heures du mercato. Depuis juin 2015, plus de 120 transferts (!) ont été enregistrés (dont de nombreux départs dus à l’héritage Duchâtelet). La stabilité n’a apparemment plus droit de cité ces dernières années du côté de Sclessin.

Par Thomas Bricmont

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