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Rezaei: « Jouer au Qatar ou en Chine, ça ne m’a jamais vraiment intéressé… »

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Cinq mois après avoir atterri au Sporting dans le costume d’un inconnu, Kaveh Rezaei a revêtu celui de terreur des défenses. L’Iranien s’est déjà installé parmi les meilleurs attaquants du championnat. Rencontre.

Kaveh Rezaei à propos…

…du changement Iran-Belgique : « Passer de l’Iran à la Belgique, c’est tout de même assez différent. Vous savez, changer d’équipe au sein d’un même championnat, c’est déjà difficile parfois, ça demande une période d’adaptation. Et moi, j’ai carrément changé de continent. Au début, j’ai eu quelques difficultés, mais le club m’a permis de m’adapter, petit à petit. Je suis parvenu à m’intégrer assez rapidement, et à me mettre à niveau afin de pouvoir aider au mieux mon équipe. (…) La Belgique, c’est très physique ! Tu dois être prêt à disputer trois matches en six jours et dans chacun de ces matches, je cours douze ou treize kilomètres. Mais je suis très heureux d’avoir choisi le championnat belge, il est vraiment très intéressant. Et puis, c’est un tremplin idéal pour évoluer vers les plus grandes ligues du continent. Le jeu est très tactique ici, et surtout très physique. Si je dois expliquer le football belge à mes amis iraniens, ce sont ces aspects-là que je retiens. »

…du derby de Téhéran Esteghlal – Persepolis :« C’est vraiment un grand derby. Le genre de match qui ne se prépare pas seulement dans les jours qui précèdent. Dès que le calendrier sort, les supporters regardent à quelle date il aura lieu, et ça ne leur sort plus de la tête. On se charrie très tôt, entre supporters des deux équipes, même si ça reste toujours dans une bonne ambiance, sans trop de débordements. C’est difficile pour moi de comparer avec ce qui se fait ailleurs dans le monde, mais c’est sûr que c’est l’un des plus grands derbies du continent asiatique. Il faut se rendre compte qu’il y a parfois plus de 100.000 spectateurs qui trouvent une place dans le stade. »

…de sa volonté de jouer en Europe :« Pendant trois années de suite, j’ai eu des offres du Qatar. Et de Chine, aussi. Mais ça ne m’a jamais vraiment intéressé. Moi, c’était en Europe que je voulais venir pour tenter ma chance. Depuis que je suis tout petit, mon rêve était de jouer en Europe, pour me tester et découvrir quel est mon véritable niveau. Et je ne suis pas le seul dans ce cas : en Iran, beaucoup d’autres joueurs n’attendent que ça. C’est pour ça que je voulais venir ici, même si les offres venues d’autres clubs asiatiques, ou même iraniens, étaient plus élevées. »

…du titre de meilleur buteur :« J’adorerais devenir meilleur buteur, c’est sûr. Mais ce n’est pas le plus important pour moi. En fait, je veux surtout que mon équipe gagne. Je ne voudrais pas être meilleur buteur sans que ça permette à l’équipe d’évoluer. Je pense que ça se voit dans ma manière de jouer : mon objectif, c’est de faire gagner mon équipe. Je ne suis pas là pour gagner individuellement. Si l’équipe gagne, moi je gagne aussi. »

…de la prochaine Coupe du monde avec l’Iran :« On est dans le groupe de la mort. Il y a du bon et du moins bon, dans ce tirage. Le moins bon, c’est évidemment que le groupe est très difficile, avec l’Espagne et le Portugal à affronter. On devra s’entraîner encore plus, et je fais confiance au sélectionneur Carlos Queiroz, qui est capable de nous donner les clés pour briller dans de tels matches. Le côté positif, c’est qu’on va jouer contre les meilleures équipes du monde, et que ça nous donnera à tous des opportunités de nous montrer. Peut-être qu’après cette Coupe du monde, plusieurs joueurs iraniens auront la possibilité de faire le grand saut et de rejoindre l’Europe. »

Par Guillaume Gautier

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Kaveh Rezaei dans votre Sport/Foot Magazine

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