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Qui croit encore au stade national ?

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Même Alain Courtois ne veut plus en parler. Tout un symbole.

Le dossier du stade national sent de plus en plus mauvais. Chaque fois qu’on a des nouvelles, elles ne sont pas bonnes. Et le rythme de ces mauvaises nouvelles s’est accéléré ces dernières semaines. Donc, il est logique que l’on contacte Alain Courtois pour faire le point. L’homme qui porte le projet à bout de bras et a toujours martelé son optimisme.

Et là, surprise. Première réponse par SMS de l’échevin bruxellois :  » Si c’est pour parler du stade, c’est inutile car je ne fais plus de commentaires sur le sujet.  » On insiste. Il persiste :  » Je ne fais pas de commentaires sur un dossier qui n’est plus entre les mains de la Ville de Bruxelles mais de la députation permanente du Brabant flamand. Tout a déjà été dit et je ne rentre pas dans les querelles actuelles entre machin et machin. Il faut attendre la réponse de la députation. Tout le reste est superfétatoire.  » Et un smiley sympa pour conclure…

Des réponses qui intriguent. C’est clair que la composition actuelle du top de l’Union Belge ne doit pas trop plaire du côté de l’hôtel de ville de Bruxelles. La position exacte de la Fédération sur le dossier ? Il nous revient qu’elle communiquera durant la deuxième quinzaine d’août. Et on semble penser, là-bas, que de nouveaux faits pourraient survenir durant les prochains jours.

Retour en avril 2015. Gérard Linard, président aujourd’hui, remplaçait alors Steven Martens par intérim au poste de CEO. Il nous déclarait :  » Sur le dossier du stade national, on est tranquilles. Une fois qu’il sera construit, le consortium qui l’exploitera nous dira quel loyer il réclame pour que les Diables y jouent. Si c’est trop cher, si ça nous rapporte moins que l’organisation des matches dans une autre ville, l’équipe nationale ne jouera pas à Bruxelles, point à la ligne. Ce sera un calcul purement économique. Ça pourrait paraître incompréhensible dans le public si les Diables s’exilaient, mais c’est le seul raisonnement qui guidera notre choix.  »

Donc, on ne doit pas être surpris aujourd’hui quand le nouveau président affirme que s’il le faut, l’équipe nationale jouera ses matches… à domicile… à l’étranger. Trois mots de l’interview qu’il nous a accordée il y a deux ans ont tout leur sens : calcul purement économique. Gérard Linard est au poste de président pour faire de l’UB une entreprise rentable, pas pour la frime.

Retour sur une autre interview qui indique elle aussi que ce sera compliqué. En juin 2015, Alain Courtois nous disait :  » L’important, c’est que la Fédération retrouve très vite une stabilité. Depuis six mois, c’est instable parce qu’il n’y a plus personne pour gouverner. Il n’y a plus de secrétaire général et le président est en campagne électorale. A la Ville, ça nous pose un problème. On doit négocier avec des gens qui n’ont pas le pouvoir d’engager l’Union Belge, donc on tourne dans le vide.  »

Aujourd’hui, on sait qui fait quoi à l’UB. Deux personnes ont beaucoup à dire sur la question du stade, en tout cas sur le soutien (ou pas) de la fédé au projet : Gérard Linard et Bart Verhaeghe. On a compris que le premier ne ferait jamais de folies financières. Et on sait depuis longtemps que le second ne poussera jamais la charrette. Encore ceci : la semaine dernière, Herman Van Holsbeeck confirmait :  » Avec le dossier actuel, Anderlecht ne jouera pas dans le nouveau stade.  » Finalement, on le comprend, le silence d’Alain Courtois. Résignation ?

PIERRE DANVOYE

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