Marc Degryse

Quand Sa Pinto et Stuivenberg donnent la leçon

Pour Marc Degryse, le chroniqueur de Sport/Foot Magazine, les coaches du Standard et de Genk sont les grands vainqueurs du week-end.

Après avoir vu le Standard sur le terrain miné de Mouscron, on se fait la réflexion que cette équipe a clairement sa place dans le Top 6. Dès que le calme revient là-bas, et aussi à partir du moment où le Standard peut compter sur un Orlando Sá qui n’est plus suspendu et sur un Edmilson qui n’est plus malade, ça tourne. Il faut maintenant que le calme reste dans la boutique. Il faut arrêter avec les réactions émotionnelles du côté de la direction, il faut laisser du temps et donner une ambiance de travail sereine au staff et au groupe.

Que ce soit avec René Weiler ou avec Hein Vanhaezebrouck, ça reste compliqué pour Sofiane Hanni, Leander Dendoncker, Sven Kums et Lukasz Teodorczyk.

Si ça ne sautait pas encore aux yeux dans le match précédent, contre Courtrai, cette fois le Standard a montré de très bonnes choses. Ce n’était évidemment pas encore parfait dans tous les compartiments de l’équipe. Par exemple, ça reste insuffisant dans le coeur du jeu avec Uche Agbo et Razvan Marin. Dans l’aspect construction, ils doivent mieux faire. Mais globalement, il y a du foot dans cette équipe.

Maintenant, c’est un nouveau gros test qui attend les Liégeois, ce jeudi sur le terrain de l’Antwerp. Dimanche, à Bruges, les hommes de Laszlo Bölöni ont bien montré de quels bois ils se chauffent, ils ont encore bien exposé les armes qui doivent leur permettre de vivre une saison tranquille. Avec cet Antwerp, c’est du rentre-dedans, de la première à la nonante-cinquième minute. Pas de cadeaux, un engagement physique permanent. Bölöni a transformé ses joueurs en machines. L’Antwerp aurait même pu quitter Bruges avec quelque chose en poche, il aurait fallu que les joueurs croient un peu plus en leurs chances. À certains moments, ils ont trop joué en underdogs, en victimes consentantes, comme s’ils s’étaient faits à l’idée qu’il était de toute façon impossible de prendre l’un ou l’autre point là-bas.

À l’inverse, Genk a cru en ses chances à Anderlecht. Le vainqueur de l’affrontement tactique du week-end, c’est Albert Stuivenberg. Il était sous pression, on lui avait fait comprendre que c’était peut-être son dernier match s’il y avait une nouvelle contre-performance au bout de la route, mais il a osé. Il a préparé ce match d’une façon particulière, il a adapté son concept pour contrarier les Anderlechtois et ça a marché. Il a parfaitement empêché les latéraux mauves d’apporter du danger. C’était un bon plan. En plaçant Ruslan Malinovskyi et Siebe Schrijvers sur Adrien Trebel et SvenKums, il a aussi empêché le poumon mauve de respirer. Évidemment, la victoire est un peu flattée. Anderlecht aurait dû marquer et le but de Genk n’aurait pas dû être validé. Mais ce n’est pas un hold-up non plus. Et je ne pense pas que Stuivenberg se préoccupe des circonstances du match, de la chance que son équipe a eue, de la malchance que l’adversaire a eue ou d’une mauvaise décision de l’arbitre.

Il y a plus de dix ans qu’on n’a plus eu un écart pareil entre Bruges et Anderlecht après aussi peu de journées de championnat. On a beau dire que les points seront divisés par deux, ça commence vraiment à compter. La contre-performance bruxelloise de dimanche s’explique-t-elle par un manque de fraîcheur après la grosse débauche d’énergie contre le Paris Saint-Germain ? Sans doute un peu mais il n’y a pas que ça. Que ce soit avec René Weiler ou avec Hein Vanhaezebrouck, il y a une constante dans l’équipe cette saison : quatre joueurs importants, censés élever le niveau de jeu, continuent à rechercher leurs bonnes sensations. Pour Sofiane Hanni, Leander Dendoncker, Sven Kums et Lukasz Teodorczyk, ça reste quand même compliqué. On sait évidemment qu’ils ont les qualités pour briller dans une équipe d’Anderlecht à un haut niveau mais ils restent un gros cran en dessous d’Adrien Trebel et Henry Onyekuru.

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