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« Quand Renard m’adressait la parole, c’était pour critiquer mes méthodes ou donner son avis sur des choses qu’il ne connaît pas »

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Yannick Ferrera a toujours refusé de détailler lui-même l’ambiance de ses derniers mois au Standard, qu’il affronte ce week-end. Cette fois, c’est fait ! Dehors, la langue de bois !

Le timing est nickel ! Obtenir une discussion XXL avec Yannick Ferrera à quelques jours de Malines – Standard, y’a pas mieux. Il prévient par sms : Je parlerai du Standard si tu veux, c’est normal après tout. Mais je ne viderai pas mon sac. Pourtant, on aimerait bien tout connaître sur la façon dont ça s’est terminé pour lui là-bas. On aimerait savoir s’il est, aujourd’hui, plus dans la rancoeur, la fierté, la frustration ou autre chose. Au final, le jeune premier bruxellois va tout nous dire. Avec une immense sincérité. A la Yannick Ferrera – soit débit, intonation, contenu, conviction ! Extrait

Tu penses que tu avais toujours le soutien du groupe au moment de ton licenciement ?

FERRERA : Si tu parles aux joueurs en off, je suis persuadé qu’ils te diront qu’ils étaient toujours derrière moi. En off, parce que si la discussion devient officielle, ils risquent évidemment de ne plus dire la même chose. Ils doivent se protéger, c’est normal. Il y en a qui se confiaient à moi quand j’étais encore là-bas. On m’a par exemple dit : -Mon agent m’a dit que vous alliez être très vite viré. Ils ne l’inventaient pas, quand même ! Tu imagines ? Cela n’aide pas dans la gestion d’un vestiaire quand tes propres dirigeants crient sur tous les toits qu’ils vont te virer. Pour résumer : déforce ton équipe, affaiblis la position de ton coach dans le groupe et dans la presse, vire-le s’il ne prend pas 15 points sur 15, renforce ensuite l’équipe et le prochain coach en profitera bien.

Comment tu expliques que ta relation avec Daniel Van Buyten se soit subitement dégradée ? Pendant tes premiers mois, tu disais qu’il t’apprenait plein de choses.

FERRERA : Je confirme ! Nos discussions étaient super intéressantes. On parlait de tactique, d’organisation, d’un tas de choses. Il m’apportait vraiment. Il avait vu en arrivant qu’il y avait un terrible laisser-aller, aucune discipline. Des joueurs arrivaient au tout dernier moment pour l’entraînement, il y en a qui avalaient une tartine au choco dix minutes avant d’aller sur le terrain. On avait un règlement mais il tenait sur une feuille volante, ça ne ressemblait à rien. J’ai remis de l’ordre, j’en parlais avec Van Buyten. Puis, ça s’est dégradé vers février, quand on a connu un coup de moins bien. J’ai senti une cassure, notre relation n’avait plus rien à voir avec ce qu’elle était en décembre quand on avait balayé Bruges, quand on avait aussi battu Anderlecht.

Olivier Renard nous a dit qu’il t’avait prévenu que tu devais absolument changer ton approche humaine, sans quoi tu ne deviendrais jamais un grand entraîneur.

FERRERA : C’est faux. Quand il m’adressait la parole, c’était pour critiquer certaines de mes méthodes ou donner son avis sur des choses qu’il ne connaît pas. Mais il ne m’a jamais donné le moindre conseil. J’ai essayé une fois pour toutes d’aplanir nos différends un mois avant mon renvoi, mais il m’avait déjà catalogué et condamné bien avant cela.

Par Pierre Danvoye

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Yannick Ferrera dans votre Sport/Foot Magazine

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