QUAND DE WITTE OUVRE SON PORTEFEUILLE, ÇA DONNE ÇA : LE GAND NOUVEAU EST ARRIVÉ

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Ivan De Witte et Michel Louwagie se sont dit ceci :  » On en a assez d’être redevenus un club de suiveurs derrière Bruges et Anderlecht, on va ré-attaquer pour refaire de Gand une place forte du foot belge.  »

Il faut bien avouer que depuis le titre et le parcours en Ligue des Champions, les campagnes de transfert n’avaient pas été caractérisées par des ambitions sportives démesurées. Gand a fait pas mal d’opérations entrantes mais il y a eu beaucoup de déchet. Inévitable quand on n’y met pas le prix, quand on choisit de miser sur la quantité en espérant faire des coups, plutôt que sur la qualité. Pendant la même période, plusieurs cadors ont quitté le club, donc ça ne pouvait provoquer qu’un recul dans la hiérarchie. C’est implacable et ça a fait très mal là-bas.

C’est comme s’il y avait eu une bonne prise de conscience dans ce club, depuis quelques semaines. La victoire de dimanche contre Bruges vaut plus que trois points, elle illustre les nouvelles ambitions de la direction. Gand a mis 3 millions sur la table pour attirer un gardien de très haut niveau, LovreKalinic. Il a tout : présence, art de donner confiance à sa défense, souplesse, rapidité à se coucher, placement, leadership. Et on a dépensé la même chose pour prendre Yuya Kubo. Deux gars qui ont fait la différence contre le Club, ben oui ! Le foot, ce n’est pas toujours un jeu de hasard, ce n’est pas toujours du vogelpik dans les transferts. De Witte et Louwagie sont connus comme deux gars qui comptent et recomptent leurs sous, qui réfléchissent beaucoup avant de dépouiller le compte en banque du club. Cette fois, ils ont accepté d’être audacieux.

Jusqu’à la trêve, on n’arrêtait pas de dire que le départ de Sven Kums laissait un vide énorme, que personne n’arrivait à le remplacer. La Gantoise n’était même plus une équipe du Top 6, et ça, ça piquait un peu aux yeux après les succès des dernières saisons. On pouvait quand même se poser une question :  » Où était l’argent récolté en Champions League ?  »

Contre le Club, il y avait cinq nouveaux joueurs sur la pelouse. Et ils ont été bons, preuve que le recrutement a été bien pensé. Gand en a fait venir huit cet hiver, et rien que ça, ça montre l’ambition retrouvée. C’est aussi une façon de montrer que Hein Vanhaezebrouck garde la confiance totale de la direction. Il y a quand même eu l’un ou l’autre clash entre les patrons et lui, sur certains transferts. Quand il veut absolument Benoît Poulain et que ce joueur file à Bruges, ça montre qu’on n’a pas tout fait pour satisfaire le coach. Quand on lui amène Mbark Boussoufa alors qu’il n’en veut pas, ça prouve encore qu’on ne lui donne pas les commandes du noyau. Quand il prie pour avoir AdrienTrebel et que ce Trebel choisit Anderlecht, c’est une nouvelle illustration de la frilosité relative de la direction. Mais donc, sur pas mal d’autres transferts récents, on lui a fait confiance, on lui a donné satisfaction.

Fin décembre, on pensait que Gand aurait du mal à se qualifier pour les play-offs. Avec ce qu’on voit depuis trois matches, on ne doit plus s’inquiéter. Je ne pense pas que l’équipe arrivera à compliquer la vie de Bruges et d’Anderlecht, mais la participation aux PO, ça me semble déjà une quasi-certitude. On peut maintenant arrêter de dire que Matz Sels et Sven Kums n’ont pas été remplacés. Lovre Kalinic, Yuya Kubo, Samuel Gigot, Birger Verstraete, Samuel Kalu, c’est tout bon.

PIERRE DANVOYE

 » Après les couacs Poulain, Boussoufa et Trebel, il était temps que la direction gantoise montre à nouveau une confiance totale envers Vanhaezebrouck dans le recrutement.  »

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