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Pourquoi la commune d’Anderlecht tire la langue

Bruno Govers

Le déménagement du Sporting vers le plateau du Heysel représentera un manque à gagner de 2 millions d’euros par an pour la commune.

A présent qu’il est acquis que le RSCA délaissera le Parc Astrid pour prendre ses quartiers, à terme, dans le futur Eurostadium, les critiques se font jour, de toutes parts, dans la commune. Si on peut légitimement comprendre les doléances de certaines enseignes commerciales avoisinantes (tels les établissements le Green Park ou encore La Coupe), dont les chiffres d’affaires sont étroitement liés à la vie du Sporting, on comprend nettement moins, en revanche, celles des pontes de la commune. Car ceux-là n’ont strictement rien fait, ces dernières années, pour fidéliser les Mauves au stade Constant Vanden Stock.

De l’élévation des bordures le long de la berme centrale du boulevard Groeninckx-De May, histoire d’y éviter tout parking sur l’aire gazonnée, jusqu’au stationnement payant imposé lors des rencontres à domicile (dont coût 60 euros pour les contrevenants), en passant par les interminables négociations en vue de l’agrandissement de l’enceinte (avec feu vert subitement accordé au moment où le déménagement du club était dans l’air), on ne peut se départir de l’impression que tout a, au contraire, été mis en oeuvre pour dégoûter et chasser le porte-drapeau du football belge du sol anderlechtois.

Mais à force de jouer les enquiquineurs, la commune risque de s’en mordre les doigts. Car le RSCA, c’est l’une des vaches à lait de la trésorerie locale, compte tenu, d’une part, de la taxe sur les spectacles (qui rapporte 1 million d’euros par an) et, de l’autre, des amendes liées aux infractions dans le cadre des matches. Un pactole qui se chiffre parfois entre 30 et 36.000 euros par rencontre. Soit près d’un million d’euros par saison, toutes compétitions confondues.

Une manne non négligeable pour une administration dont la situation financière n’est guère florissante et qui rogne déjà tous azimuts sur les dépenses. Rayon sportif, on préfère par exemple acheter des ballons de basket à 10 euros pièce au lieu de 60, ce qui constitue le prix pour un exemplaire de qualité. En athlétisme aussi, on jette plutôt son dévolu sur des javelots à 30 euros, alors que pour un lancer idéal, un exemplaire de 150 euros s’impose. Dans ces conditions, une vie sans le RSCA s’annonce encore plus ardue pour les finances communales…

Par Bruno Govers

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