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Orlando Sá, les dessous du transfert

Thomas Bricmont

Voici pourquoi le Standard a finalement accepté le départ de son buteur portugais.

On ose imaginer la réaction du public et les critiques qui auraient fusé si le Standard n’avait pas décroché la victoire (heureuse) face à Malines. Quatre jours après l’officialisation du départ de son buteur, Orlanda Sá, la pilule serait difficilement passée auprès des sympathisants.

Mais le Standard pouvait-il faire autrement que laisser partir son artificier vers le club chinois de Henan Jianye pour la somme de huit millions (dont 20% reviennent au Maccabi Tel Aviv, l’ex-club du buteur portugais) ? Au vu des derniers jours, la situation devenait intenable et rappelle l’imbroglio autour du transfert d’Ishak Belfodil, en janvier 2017.

La direction du Standard s’était alors opposée au départ de l’attaquant algérien qui, par la suite, n’avait plus rien fait de bon. Dans le cas du transfert d’Orlando Sá, tout s’est accéléré au lendemain du match de Charleroi où il avait égalisé après être monté au jeu en seconde période.

Milan Jovanovic a alors contacté la direction du Standard en expliquant qu’il avait une offre de Chine de 2,5 millions d’euros pour le puncheur portugais. Des chiffres jugés bien trop bas par la direction du Standard pour entamer d’éventuelles négociations. Très vite, Sá a été mis au courant par Jovanovic et son partenaire serbe qui négociait avec différents clubs chinois des émoluments qu’il pourrait y gagner.

Le Standard avait, dès cet instant, perdu son attaquant qui a fait des pieds et des mains pour obtenir son bon de sortie. Le vendredi, deux jours avant la venue du Club Bruges où il s’est à nouveau retrouvé sur le banc, Orlando Sá ne s’était pas entraîné, arguant qu’il n’avait pas dormi de la nuit car il avait été maintenu éveillé par les contacts téléphoniques répétés avec la Chine.

Difficile, dans pareilles circonstances, de le titulariser face au leader du championnat, d’autant que dix jours plus tôt, Orlando Sá était arrivé largement en retard à l’entraînement après avoir reçu deux jours de congé après la victoire face à Mouscron.

Par contre, pourquoi le Standard a-t-il communiqué le mardi le 27 février que son attaquant serait rouche jusqu’à la fin de la saison avant d’annoncer son transfert le lendemain sur son site officiel ? Pour de nombreux observateurs, tout ceci ne faisait pas très sérieux et manquait d’ambition.

Et pourtant, c’est l’attaquant portugais qui a demandé que le communiqué du 27 février soit publié après avoir appris que le club de Henan Jianye avait misé sur un autre buteur -avant d’apprendre dans la nuit que le deal n’avait pu être conclu et que sa piste était réactivée- .

Dès cet instant, la direction du Standard ne pouvait pas empêcher le départ d’un joueur au bord de la crise de nerf dans les bureaux de Sclessin, d’autant que la saison du Standard se jouait sur le triptyque Malines, Ostende, et Genk en finale de la Coupe, et que son attaquant n’aurait pas été retapé mentalement pour ces rencontres décisives.

Mais à l’inverse d’autres joueurs dans un passé récent, l’attaquant portugais n’a jamais voulu aller au clash avec la direction du Standard, même s’il lui était inconcevable, à 29 ans, de passer à côté d’un pareil transfert.

Par Thomas Bricmont

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