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Olivier Chastel: « Si on n’avait pas un Bruges extraordinaire, le Sporting de Charleroi serait en tête à Noël! »

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

« Mon moment foot de 2017, il fait une vingtaine de fois nonante minutes. C’est le parcours de Charleroi dans ce championnat. Des victoires, plein de victoires, et une moyenne de champion. Si on n’avait pas un Bruges extraordinaire, le Sporting de Charleroi serait en tête à Noël! »

Olivier Chastel:

« Je suis le foot depuis près de quarante ans. Au départ, je ne suis pas Zèbre, puisque je jouais à l’Olympic. Au fil des années, je suis devenu supporter de deux clubs : Anderlecht, et ça remonte à mes études universitaires à Bruxelles, et le Sporting Charleroi. Je suis un habitué du Mambourg, j’ai vu énormément de matches. Et l’engouement qu’on constate aujourd’hui, je ne me souviens pas l’avoir vu avant. Peut-être au début des années 90, lors de la fameuse période avec Robert Waseige, mais je ne suis même pas sûr que c’était aussi fort, aussi intense qu’aujourd’hui.

J’ai des copains qui sont allés aux matches de Charleroi pendant des années puis qui ont arrêté. Découragés. L’ère Abbas Bayat a désenchanté pas mal de monde. Alors, quand Mehdi Bayat a repris le club avec Fabien Debecq, la tâche était colossale. Ils sont très différents et très complémentaires, je le savais dès le départ. Quand ils ont parlé de leur fameux plan 3-6-9, je trouvais ça très ambitieux, peut-être trop. Aujourd’hui, on voit qu’ils sont en avance sur ce planning.  »

« On parle de nouveau de Charleroi en ville »

« Il y a une constante aux matches de Charleroi : on ne s’ennuie jamais. Si je lis les commentaires, ce n’est pas un foot spectaculaire, ce n’est pas très offensif. Mais qui, en Belgique, produit encore un jeu spectaculaire ? La force du Sporting est ailleurs, avec une organisation défensive impeccable et une reconversion offensive qui se fait à la vitesse de l’éclair. Dès que le ballon arrive chez Dodi Lukebakio, Amara Baby, Cristian Benavente ou Kaveh Rezaei, on sait que ça peut faire des flammes. Quand je vois ce que le prétendu Big 5 produit de week-end en week-end, je me dis qu’on est finalement gâté à Charleroi.

Au-delà ce qui se passe dans le stade, il y a le retour d’un vrai engouement. Le Sporting est redevenu un sujet de conversation en ville alors que ça n’a plus du tout été le cas pendant plusieurs années. L’indifférence avait remplacé la passion. Aujourd’hui, on croise à nouveau plein de gens qui ont envie de parler de foot. Mes copains qui ne venaient plus pendant les années creuses, ils reviennent. Quand je vais voir des matches européens d’Anderlecht, je rencontre des gens qui me disent qu’ils ont envie de revenir à Charleroi. Moi, j’y suis souvent avec mes jumeaux et c’est la fête dans tout le stade. Ça ne se limite pas au kop, la joie et la ferveur sont dans chaque tribune. Et c’est la même chose en déplacement, les supporters de Charleroi chantent de la première à la dernière minute. »

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