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Muslin :  » Mon sort était réglé à l’avance, j’étais condamné « 

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Il essaie de comprendre et digérer son C4 au Standard mais n’y arrive toujours pas ! Il passe du temps dans sa famille en Serbie, puis il ira voir son fils footballeur en Suisse, ensuite son aîné manager d’hôtel aux Etats-Unis. Sauf si on lui donne l’occasion de rebondir entre-temps.

Quand le Standard a pris 7-1 à Bruges deux jours après votre C4, vous vous êtes plutôt dit  » Je n’aurais pas fait pire  » ou  » Pauvre Eric Deflandre, pourquoi tu as accepté l’intérim ? « 

 » Je peux seulement dire que mon Standard n’avait jamais encaissé sept buts et qu’il était en progrès. Mais bon, les dirigeants m’ont dit qu’ils voulaient provoquer un choc psychologique. Sur le terrain de Bruges, j’ai vu un choc… tout court. Ils voulaient que les joueurs réagissent. Parfois tu réagis bien, parfois tu réagis mal… J’ai eu de la pitié pour Eric Deflandre, un gars bien, loyal, qui n’était pour rien dans cette situation. Il n’avait jamais dirigé un groupe professionnel et on lui a donné un seul entraînement pour préparer l’équipe à un déplacement aussi délicat. Dommage, des débuts pareils pour un jeune ! « 

Après le changement de propriétaire au Standard, il vous a fallu combien de temps pour comprendre que vous n’étiez pas l’homme de Bruno Venanzi ?

 » Je ne l’ai pas compris tout de suite. J’ai commencé à m’en rendre compte quand j’ai constaté qu’on ne tenait pas compte de mes avis sur le renforcement du noyau. Je demandais des profils précis mais on ne me suivait pas, on me faisait seulement comprendre qu’il n’y avait pas d’argent. Puis, j’ai vu Christian Brüls arriver. Un bon joueur mais on ne m’avait pas consulté. C’était révélateur. Avec le recul, j’ai tout capté : les dés étaient pipés, mon sort était réglé à l’avance, j’étais condamné. « 

Si vous aviez eu Christian Brüls, Renaud Emond et les deux joueurs de l’Olympiacos dans votre noyau dès le début de la préparation, le Standard aurait eu combien de points en plus quand vous avez été licencié ?

 » Je pense et j’espère qu’on aurait eu plus de points… On ne le saura jamais. On a vu l’impact de Brüls dans les deux matches qu’il a joués avec moi : il a marqué contre Ostende et donné un assist contre Molde. Quand le Standard m’a viré, on n’était pas loin des premiers en championnat, il ne fallait pas paniquer, Anderlecht et Bruges avaient du mal aussi à se mettre en route. Il y avait eu le couac contre Molde mais quand je vois cette équipe gagner 1-3 à Fenerbahçe dans son premier match de poule d’Europa League, je me dis qu’elle ne devait pas être si médiocre. On m’a jugé après cinq semaines de compétition alors que le Standard avait perdu ses meilleurs joueurs et ne s’était pas encore renforcé. Maintenant, j’entends qu’on va donner du temps au nouvel entraîneur. Je trouve tout cela profondément injuste. « 

Par Pierre Danvoye

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Slavo Muslin dans votre Sport/Foot Magazine

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