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Mouscron veut la fin des soupçons

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Le nouvel actionnaire majoritaire thaï est censé n’avoir aucun lien avec le monde des agents.

« Si la société Latimer quitte Mouscron, c’est surtout parce qu’elle est lassée de ce qui se dit en coulisses. Avec son départ, j’espère que nous aurons enfin notre licence, et surtout, qu’elle ne sera pas contestée. »

Le club a peu communiqué suite au changement d’actionnaire principal, en début de semaine passée. Mais ces deux phrases prononcées par le président, Patrick Declerck, veulent dire beaucoup. Il a aussi lâché : « J’espère qu’on cessera désormais de nous embêter avec ce changement d’actionnariat. »

Depuis la prise de pouvoir de la société maltaise Latimer en 2016, le club n’appartenait plus officiellement à des agents, comme c’était le cas à l’époque où il était détenu par une société de Pini Zahavi. Mais à partir du moment où Latimer était une société du neveu de Pini Zahavi, on continuait à évoquer une situation anormale. C’étaient surtout les clubs flamands, adversaires de Mouscron pour le maintien, qui mettaient le doigt sur ce problème.

Aujourd’hui, Latimer n’a plus rien à voir avec Mouscron. Toutes ses actions sont passées, la semaine dernière, dans les mains d’un puissant homme d’affaires thaïlandais, Pairoj Piempongsant. On ne l’a pas encore vu chez nous mais il a prévu de venir se présenter personnellement. La fin des dirigeants fantômes, donc ? Parce que les Zahavi se sont toujours bien cachés durant leur passage au Canonnier !

Jusqu’ici, on a eu droit à un simple communiqué du nouvel actionnaire principal, détenteur de 90 % des actions. Il y explique qu’il trouve le championnat belge intéressant pour plusieurs raisons, qu’il s’engage pour un minimum de cinq années, que son investissement financier portera sur l’équipe pro mais aussi sur le Futurosport, qu’il va utiliser son réseau pour trouver de nouveaux sponsors et qu’il va chercher des nouveaux marchés de diffusion.

Né au milieu des années 50, Pairoj Piempongsant a déjà eu plein de vies. Il a longtemps été très proche de personnalités politiques majeures et des principaux cercles économiques en Thaïlande. Il est aujourd’hui établi à Londres mais ses activités d’homme d’affaires le poussent à voyager énormément. Il est à la tête d’une société qui commercialise une boisson énergétique, et d’une autre qui vend des équipements marins.

Dans le football, ce n’est pas un novice. Il a sponsorisé ou sponsorise toujours Chelsea, la League Cup en Angleterre, un club au Brésil, etc. Il a participé aux négociations pour le rachat de Manchester City par Sheikh Mansour et il s’est impliqué dans les cessions de Portsmouth et Reading.

Bref, l’homme est bien occupé. On n’imagine évidemment pas qu’il dirige l’Excel au quotidien. Et donc, on pourrait s’orienter vers la même gestion que chez le voisin de Courtrai : un propriétaire exotique qui place un homme de confiance dans le club mais laisse des gens du terroir assurer la gestion au jour le jour.

Par Pierre Danvoye

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