© Belgaimage

Morioka : « Si j’ai l’occasion de rejoindre une grande équipe, je ne dirai pas non »

Waasland-Beveren a eu un passage à vide alors que nous l’avions qualifié d’équipe la plus sexy de Belgique. Ryota Morioka (26 ans) a également dû trouver son second souffle. Vendredi, le Standard a payé les pots cassés de ce regain de forme. Entretien.

Qu’est-ce qui a coincé ces dernières semaines ?

Tout le monde s’est posé la question, moi y compris. Je pense que c’était une question de détails. On a été bon pendant trois mois, en match comme à l’entraînement, mais le dernier mois, comment dire ? On était moins concentré pendant les séances. Un peu plus relax, la tête ailleurs. Hors du terrain. On devait replacer le focus sur le travail quotidien, recommencer à aborder match par match. Et nous reposer davantage à l’issue des séances. Bref, il fallait nous reconcentrer à 100 %.

Tu as calé aussi. C’était à cause de la météo, de la fatigue ou tes adversaires avaient-ils appris à te connaître et donc à te neutraliser ? …

Je n’étais pas fatigué et je n’ai pas souffert du froid : il était bien pire en Pologne, même la météo était plus régulière. Ici, j’ai l’impression que le temps change toutes les deux heures. Un moment, il fait froid puis il pleut, deux heures après, le soleil brille et le temps se réchauffe… Très bizarre. Non, ma baisse de forme était plutôt due au fait que nos adversaires me connaissaient mieux. Durant les dix premiers matches, quand j’avais le ballon, nos avants se repliaient dans le dos des défenseurs et je disposais d’espaces. Ça ne fonctionne plus. Dès que j’entre en possession du ballon, l’adversaire recule et je n’ai plus de brèches. Ça a cassé notre rythme et on s’est créé moins d’occasions de but. Donc, ces dernières semaines, on a exercé d’autres systèmes. Quand le rythme baisse, je dois bouger davantage et procéder comme un avant supplémentaire. Je dois surgir plus souvent dans le rectangle et essayer de marquer, me défaire de l’homme chargé de ma couverture. Peut-être que je ne devrais pas vous raconter tout ça ! (Rires) Que les autres équipes analysent tout ça elles-mêmes.

Tu rêves encore des PO1 ou tu as fait une croix dessus ?

Ça reste notre objectif. Le top six. Personnellement, je n’ai pas abandonné cette ambition et je crois que mes coéquipiers non plus. Autre ambition : gagner la Coupe. C’est possible. Si on parvient à ouvrir la marque contre Genk, tout est possible, même si c’est une très bonne équipe, qui joue bien au football tout en étant solide dans les duels.

Tu as joué contre le Brésil et la Belgique avec le Japon. Tu as le sentiment de t’être rapproché d’une sélection pour le Mondial ?

Non, pas encore. C’était une expérience fantastique, contre deux des meilleurs formations du monde. On a été battu les deux fois mais je suis content d’avoir pu entrer au jeu dans les deux rencontres. L’entraîneur procède un peu plus défensivement et veut des duels, de la rage de vaincre. Une fois le ballon reconquis, on doit agir vite. Ce qui m’a frappé dans ces deux parties, c’est que l’adversaire ne sentait pas les effets de notre pressing. Il a continué à faire circuler le ballon tranquillement pendant qu’on se fatiguait et s’énervait. Le Mondial va être salé.

Tu te distingues. Tu envisages un transfert en janvier ou tu préfères achever la saison à Beveren ?

Je suis ouvert à une chance dans une meilleur équipe. Je vis match après match mais si une équipe se présente en janvier… Le Mondial ne changera rien. Je sais que dans un club plus relevé, je risque de ne pas tout jouer mais je dois simplement faire preuve de caractère. Si j’ai l’occasion de rejoindre une grande équipe, je ne dirai pas non. Je ne suis plus si jeune que ça et si je ne saute pas dans le train en marche, je ne recevrai peut-être pas d’autre chance. Et puis, je pense que dans une meilleure équipe, je peux faire plus de progrès.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire