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Mitrovic plus fort que Lukaku, Mbokani, Köller et Radzinski !

Les chiffres parlent d’eux-mêmes, Anderlecht est dépendant de son buteur serbe : Mitrogoal a inscrit 28% des buts mauves cette saison.

Anderlecht joue pour Mitrovic, et Aleksandar le lui rend bien. Parce qu’on a retenu les périodes de doute, en oubliant presque le ratio de 0,48 but/match, presque irréaliste pour un attaquant de cet âge. On a immortalisé les soupirs et les abdominaux masqués par les repas maternels, mais on oublie souvent d’analyser l’importance de chacun de ces buts.

Mitrovic n’est pas un buteur d’anecdote. Arriver en fin de soirée pour embarquer la première fille éméchée qui passe, très peu pour lui. À défaut de faire le spectacle balle au pied, Mitro se réserve le premier rôle sur la feuille de match. 20 de ses buts ont d’ailleurs servi à déflorer le marquoir, sept à donner l’avantage à ses couleurs, et quatre à égaliser. Soit 31 buts littéralement décisifs, sur 42 réalisations.

Si on ajoute les huit buts inscrits pour mettre les siens sur du velours en portant l’avance mauve à deux buts, comme ce dimanche contre Bruges, il ne reste finalement que trois buts anecdotiques. Une nouvelle fois, c’est ahurissant de maturité. Le Serbe ne joue pas le figurant sympathique dans une goleada, il campe le rôle principal d’un thriller.

Et comme tout personnage principal qui se respecte, Aleksandar Mitrovic parvient évidemment à se rendre indispensable. La saison dernière, voir Mitrogoal célébrer un but ne rimait jamais avec défaite anderlechtoise. Cette année, Charleroi, Bruges ou le Dinamo Moscou ont conjuré ce sortilège.

Mais la balance reste largement à l’avantage des Mauves quand le nom du Serbe squatte le tableau d’affichage : en 38 matches avec le nom de Mitrovic au marquoir, Anderlecht a gagné 29 fois, pour quatre matches nuls et seulement cinq défaites. Parce que voir Aleksandar marquer signifie qu’Anderlecht joue assez haut pour l’installer dans le rectangle adverse ?

Peut-être. Ou peut-être bien que le numéro 45 répond présent quand son équipe a besoin de lui.

La Mitrovic-dépendance d’Anderlecht a carrément atteint des proportions insensées cette saison. On disait que le Sporting de 2011 ne pouvait pas vivre sans Romelu Lukaku, mais le Diable n’avait inscrit que 21,5% des buts anderlechtois. L’indispensable Dieumerci Mbokani du titre de 2013 prenait à son compte 23,9% des buts.

Jan Koller et Tomasz Radzinski en 2000/2001 ? 26,3% chacun. Des légendes en mauve et blanc reléguées au placard par l’Aleksandar Mitrovic de cette saison, auteur de 26 des 93 buts du RSCA. Soit 28% des réalisations de ses couleurs. Presque un but sur trois.

« C’est à chaque fois Mitrovic qui doit marquer, d’autres doivent aussi commencer à le faire », s’était même inquiété Leander Dendoncker après le coup de sifflet final du premier match des PO1 face à Charleroi. Une rencontre remportée 1-0. On ne vous précise même pas le nom du buteur.

Dendoncker n’a peut-être pas tort. Parce qu’en 2015, Anderlecht n’a pris que 10 points sur 18 dans les rencontres où Mitrovic n’a pas marqué. Heureusement pour le Sporting, le Serbe n’est pas resté muet très longtemps. Sans doute parce que pour lui, marquer est plus important que tout le reste.

« Il existe par ses goals », expliquait Spira Grujic, l’ancien du RWDM et de la maison mauve. Interrogé par La Dernière Heure, Ivica Mitrovic va encore plus loin pour définir le rapport au but de sa progéniture : « Les buts, c’est sa nourriture. » Pas étonnant qu’Aleksandar ait parfois quelques kilos en trop.

Par Guillaume Gautier

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