Thomas Bricmont

Michel Preud’homme, le Mourinho belge !

Le Mich’ et le Mou ont de nombreux points commun. La preuve…

On (je parle ici de notre vénérable profession) n’a jamais été avare en comparaisons (volontairement ?) grossières, voire totalement foireuses. Faut se rappeler d’une époque où Michaël Goossens (ex-Standard) était appelé à devenir le nouveau… Marco van Basten. Les parallèles absurdes n’ont jamais manqué, la faute souvent à un trop plein d’enthousiasme de notre corporation. Alors si je vous dis que Michel Preud’homme est le José Mourinho belge, je n’encours pas beaucoup de risques. Evidemment, on ne parle pas de la même chose en terme de notoriété ou de palmarès. Preud’homme était un grand gardien, Mourinho est un grand coach. Entraîner Al-Shabab ou Twente n’a pas le même éclat que le Real Madrid ou Chelsea. Question look, charisme, les deux hommes n’ont que très peu en commun aussi. Les bouclettes de plus en plus éparses du Mich sur un visage creusé par un mélange de stress et de passion font pâle figure à côté du bronzage et de la mèche poivre et sel de Don José. Mais quand il est question de ce pourquoi ils sont finalement payés, c’est-à-dire gagner des matches, le Mich et le Mou naviguent sur le même bateau. Avec eux, la gagne l’emporte sur tout le reste. Peu importe le flacon pourvu qu’il y ait l’ivresse. Car si Mourinho n’a jamais séduit par son jeu, Preud’homme n’est pas non plus un adepte de la possession, du jeu court et soigné.

MPH est presque aussi irrité et irritant qu’un Mourinho en grande en forme.

Certes, le Standard du premier sacre était impressionnant à l’image du mélange de puissance, de jeunesse, et de fougue qui le composait. Mais c’est sous Bölöni, la saison suivante, que le costume de gala fut de sortie. Au niveau communication aussi, MPH est presque aussi irrité et irritant qu’un José en grande en forme alors que tous deux sont souvent brillants à tête reposée. Même chose dans cet amour de la mauvaise foi ou de clash avec l’entraîneur adverse. José et Michel sont les grandes figures médiatiques de leurs équipes respectives (Eden Hazard s’en lave d’ailleurs les mains), une forme de masochisme qui permet à leurs ouailles d’être libérées en partie de cette pression. Et peu importe, si Louis van Gaal ou Besnik Hasi viennent imposer leur loi si, au final, on emporte la timbale. Les puristes continueront à les maudire. Les fans, les irréductibles, ceux en attente de trophée, à les idolâtrer. Et puis cette comparaison n’a rien d’étonnante quand on sait que c’est Preud’homme (alors directeur technique de Benfica) qui avait découvert Mourinho pour une première pige osée… qui n’avait duré que neuf matches. Mais le Mich et le Mou étaient déjà sur la même longueur d’onde.

Par Thomas Bricmont

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire