© BELGAIMAGE

Mehdi Bayat : « Je suis très déçu par le négativisme ambiant en Belgique »

Thomas Bricmont

L’homme qui monte dans le foot belge analyse le joli parcours zébré et défend le sélectionneur national.

31 points sur 45 à mi-parcours, moyenne de champion ou presque : on rêve plus haut que le top 6 ?

Nos résultats actuels ne sont pas liés au hasard, ils résultent d’un travail basé sur les quatre dernières années durant lesquelles on s’est fixé une ligne de conduite. Aujourd’hui, nous avons le meilleur groupe de ces quatre dernières saisons. On a pu apporter de la concurrence et un effectif déjà bien en place. Mais je ne veux surtout pas que l’on se mette une pression inutile. Nous ne faisons pas encore partie de ces clubs qui ont comme objectif d’obligatoirement faire mieux qu’un top 6

Tu as dû être persuasif pour empêcher Mazzù de partir à Gand ?

Quand sont sorties les rumeurs concernant Mazzù à Gand, j’ai demandé à Pierre-Yves Hendrickx d’évoquer quatre points lors d’une conférence de presse à laquelle je ne pouvais pas me rendre. 1) Tu demandes à nos amis de la presse à apprendre à lire. 2) Si c’est le cas, se rappeler de la déclaration de Felice Mazzù qui avait dit, je pense au micro de la RTBF, qu’il ne quitterait pas Charleroi en pleine saison pour tout l’or du monde. 3) Ivan De Witte avait répété qu’il n’irait pas débaucher un coach en pleine saison chez un club concurrent. 4) Et si Mazzu et De Witte étaient de vilains menteurs, je m’opposerais à un départ d’un coach qui a amplement répondu aux attentes. Et d’ailleurs, quels sont les clubs qui pourraient lui proposer un meilleur projet que Charleroi ? Ils sont de moins en moins nombreux.

Anderlecht et Bruges seraient déjà sur Morioka. Le mercato a déjà commencé aussi à Charleroi, avec des convoitises pour les hommes forts du début de saison ?

Le 31 août dernier, j’ai refusé des offres historiques pour Charleroi. Des offres qui auraient pu rapporter entre 12 et 13 millions d’euros. Je devais aussi être cohérent par rapport au groupe des joueurs et au staff à qui j’avais tenu certaines promesses. Nous étions à ce moment-là premier avec Bruges, peut-être que j’aurais réagi autrement si nous avions été cinquièmes. Il peut encore se passer pas mal de choses d’ici janvier mais je ne vois pas pourquoi je dérogerais à ma ligne de conduite. Ça n’aurait pas de sens.

Tu comprends les nombreuses critiques sur Martinez ?

Et bien, je tiens à dire que je suis très déçu par le négativisme ambiant qui règne en Belgique. J’ai l’impression qu’on prend même plaisir à l’entretenir. On sort de qualifications pour la Coupe du Monde avec un bilan chiffré exceptionnel : 28 points sur 30, meilleure attaque des qualifs avec l’Allemagne et ce ne serait pas assez. Le groupe dans lequel on est tombé serait trop faible ? Alors pourquoi, dans le passé, on n’arrivait pas à sortir d’un groupe de ce niveau ? Ces critiques continuelles sont ridicules. Aujourd’hui, on travaille très bien, le coach a su former un vrai groupe. Mais si on veut vraiment gagner la Coupe du Monde en Russie, il faudra amener un esprit bien plus positif là-bas. À Charleroi aussi, j’ai le sentiment que ce n’est jamais assez. On réalise de superbes résultats mais il suffit d’une défaite à Ostende pour que l’on parle quasiment de crise. Je suis lassé de ce négativisme général.

Tu as été surpris par les fuites qui sont sorties la semaine passée concernant la vente du Sporting d’Anderlecht ?

J’ai beau entretenir de très bons rapports avec Herman Van Holsbeeck ou Roger Vanden Stock, je connais effectivement bien la maison mais ce n’est pas à moi, dirigeant de club, de commenter des rumeurs qui sont parues dans la presse. Quand la vente sera officielle, posez-moi alors la question.

Par Thomas Bricmont

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire