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Marc Wilmots: « moi je voulais jouer ici ! »

« Moi je voulais jouer ici ! », n’a pas caché le sélectionneur Marc Wilmots mercredi soir à l’issue de l’entraînement à huis clos des Diables Rouges au Stade Roi Baudouin, dont le match amical de mardi prochain contre le Portugal ne se disputera donc pas sous l’atomium, mais à une bonne centaine de kilomètres de… Lisbonne.

« Pour leur montrer que si des événements terribles ont secoué le pays, la vie y a quand même très vite repris comme avant pour la majorité des gens. Qu’on n’a pas peur et qu’on ne changera pas notre façon de mener nos existences. Moi en tout cas, mais je ne suis certainement pas le seul à raisonner comme ça. Maintenant j’ai juste donné mon avis et il n’engageait que moi. Je respecte tout-à-fait et accepte la décision inverse prise par la ville de Bruxelles. Ce n’était pas un choix anodin et je mesure la responsabilité écrasante de ceux qui devaient l’effectuer… »

Le plan B a donc été activé. « Oui et ce n’était pas une opération facile non plus », poursuit Wilmots. « Ni pour la fédération portugaise qui doit organiser en quelques jours ce qui se prépare en général des mois à l’avance, et que je remercie. Ni pour le staff de l’Union belge chargé de régler les questions pratiques résultant d’un tel déplacement totalement imprévu. J’ai d’ailleurs mis des conditions mais elles ont toutes été satisfaites. On est donc très content de jouer. Restait toutefois à consulter les joueurs auxquels je ne voulais rien imposer, ni collectivement, ni individuellement. Je leur ai accordé deux heures de réflexion et à l’issue de celles-ci, aucun n’a émis la moindre réserve ou réticence. Ils voulaient tous jouer mardi prochain. Une preuve de plus que l’équipe nationale, c’est vraiment une grande famille. Vous auriez d’ailleurs dû voir avec quel enthousiasme ils se sont entraînés pendant plus d’une heure et demie. A l’exception de Thorgan Hazard qui souffre d’un hématome au mollet dont j’espère qu’il sera résorbé dans deux jours. Mais on ne prendra aucun risque », conclut Wilmots.

« Je suis un patriote ! »

« Je n’avais jamais vu autant d’ambulances de ma vie mais ce qui m’a brisé le coeur, c’est de voir la détresse de tous ces gens qui rebroussaient chemin sur la route avec leurs bagages après avoir vécu l’enfer à l’aéroport », explique le sélectionneur des Diables Rouges. Marc Wilmots a en, effet vécu de près ces événements dramatiques depuis le Crowne Plaza Brussels Airport. « En même temps j’étais révolté. Je suis un patriote et je ne supporte pas qu’on frappe ainsi aussi lâchement mon pays ».

« J’ai donc tout de suite pensé que le match de mardi prochain contre le Portugal pouvait redonner un peu de joie de vivre et d’espoir à la population. Qu’il serait bon pour son moral de voir que ces attentats ne vont pas tout figer. Que la vie continue. Que même si l’équipe nationale va désormais devoir un peu vivre au jour le jour puisqu’on ne sait pas ce qui nous attend demain ou après-demain, elle était malgré tout toujours là pour lui offrir du spectacle, des victoires et en un mot, du plaisir ».

Si Wilmots ne cache pas qu’il a vainement plaidé pour que la rencontre se déroule comme prévu au Stade Roi Baudouin devant les supporters belges, il insiste sur la motivation des joueurs.

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