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Malki : « Je n’ai jamais regretté mon choix pour la Syrie »

Le Bruxellois d’origine syrienne, Sana Malki, a fini 2e meilleur buteur en Belgique puis aux Pays-Bas avant de monnayer ses qualités au soleil mais, à 33 ans, il a encore envie de faire trembler les filets.

Après plusieurs saisons disputées sous d’autres cieux et un dernier contrat qui s’est achevé au Qatar, Sana Malki est revenu en Belgique voici peu. À 33 ans, il va se lancer un ultime défi et, en parallèle, devenir papa pour la première fois cet hiver. S’il est toujours international syrien, il a bien failli porter le maillot des Diables : « J’ai été convié par Jean-François de Sart à un stage préparatoire, à Malte, en vue des Jeux Olympiques 2008. Il y avait là Vincent Kompany, Anthony Vanden Borre, Jan Vertonghen, Axel Witsel,… À l’époque, les Diables Rouges ne marchaient pas bien et j’espérais avoir ma chance mais je n’ai pas senti beaucoup de soutien de la part du sélectionneur et j’ai alors fini par accepter la proposition de la Syrie. C’est le pays où je suis né et c’était aussi une fierté pour mon père. (…) Je suis arrivé sur place et des centaines de personnes m’attendaient à l’aéroport. J’ai eu droit à des fleurs, des interviews, des photographes, … J’étais attendu comme le Messie. Jamais je n’aurais cru que les Syriens étaient aussi friands de football. Et je n’ai jamais regretté ce choix ».

Pas de différences entre les musulmans et les autres

En Syrie, Sana Malki s’est taillé une réputation et a côtoyé d’excellents joueurs dont on n’a pourtant jamais entendu parler ici. « Cela ne m’étonne pas parce qu’on ne fait pas beaucoup de publicité autour des joueurs syriens, libanais et autres. Omar Al Somah et Omar Kharbin sont deux des meilleurs attaquants d’Asie. Ils évoluent tous deux dans les pays du Golfe Persique et sont internationaux syriens. On ne connaissait pas davantage l’Iranien Kaveh Rezaei quand il est arrivé à Charleroi mais je pense que, depuis, il s’est taillé une solide réputation. Par le passé, le niveau de la compétition syrienne était très intéressant d’après ce que me disent mes équipiers. Elle attirait des Jordaniens, des Irakiens, … mais évidemment, la guerre a changé la donne. Aujourd’hui, les joueurs essaient de s’exiler quand ils en ont l’occasion pour mieux gagner leur vie. Mais, dans l’effectif de l’équipe nationale, il y en a encore quelques-uns qui sont restés jouer en Syrie et qui doivent s’en sortir avec quelques centaines d’euros par mois alors que d’autres gagnent des fortunes. Mais cela n’engendre ni animosité, ni jalousie. Le Syrien n’est pas envieux. (…) Les Syriens sont des gens simples. On se retrouve, on chante dans le bus, on rigole. Il n’y a ni clan, ni différence entre les musulmans et les autres. Notre seul souhait est de porter haut les couleurs de notre nation. Nous espérons pouvoir rejouer en Syrie dans les mois qui viennent parce qu’actuellement, nous sommes contraints de disputer nos matchs ailleurs. En Malaisie par exemple, ce qui nous empêche évidemment de pouvoir communier avec les Syriens ».

Par David Dupont

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