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Makelele : « Je savais qu’on allait se sauver »

Les défaites, les nuls, le maintien, les soupçons de match truqué, l’affaire des paris… Le coach d’Eupen a vécu cinq mois anormalement mouvementés chez les Pandas. Entretien lunaire sur la planète Makelele.

Claude Makelele à propos de…

…du maintien d’Eupen : « Ça a mis du temps. Quand je suis arrivé, c’était mission impossible. Makelele ou pas, c’était comme ça dans la tête de tout le monde. C’est pour ça que le football est spécial : pour ses retournements de situation. Je suis vraiment content pour mes joueurs. Quand on s’est maintenu, voir leurs yeux pétiller de satisfaction, c’était quelque chose. Je leur avais dit que notre travail allait payer. Tardivement, mais il allait payer. Je leur ai répété. Je savais qu’on allait se sauver. »

…des changements qu’il a apporté : « Depuis le début de saison, c’était open bar (il écarte les bras). Je suis arrivé, j’ai fait mon analyse. J’ai dû faire tous ces changements en quatre mois. Pour les joueurs, c’est beaucoup d’informations à emmagasiner. Je me suis concentré sur des messages simples. Ce sont des êtres humains, pas des robots (il rit). Mais je savais qu’à un moment ou à un autre, on allait avoir un contre-coup. Quand tu changes autant de choses, tu finis par le payer. Dommage, c’est arrivé à Malines. Sur ce match, on avait peur, on est passé au travers. C’est devenu beaucoup plus difficile ensuite, mais je savais qu’on allait leur repasser devant. Heureusement, j’ai eu le temps de remettre une dynamique en marche. »

…de la mise à l’écart de Mbaye Leye : « J’ai allégé son fardeau. On lui demandait d’être leader, exemplaire et efficace. Il devait à la fois marquer et encadrer les jeunes. Et si l’équipe ne performait pas, sur qui seraient retombées les critiques ? Sur lui. J’avais l’impression que c’était un poids pour lui. Si j’ai fait le choix de ne pas le prendre (contre l’Antwerp et Mouscron, nldr), c’était simplement pour le protéger. Après, je n’ai pas le temps de satisfaire tous les joueurs. Si un entraîneur devait expliquer à tout le monde pourquoi untel joue et untel ne joue pas, il ne s’en sortirait jamais. »

…de la semaine agitée précédent le dernier match de la phase classique : « Si je devais tout raconter, ça vous ferait vomir ( il répète)… C’était très malsain. Le fait que cela ait filtré dans les médias a été très négatif. C’est devenu très dangereux pour la cohésion de groupe. Ce milieu, je le connais assez. Mais est-ce que vous pensez que mes jeunes joueurs ont assez de recul pour faire la part des choses ? C’est très difficile de mettre les sentiments de côté. Mon rôle, c’était de maîtriser ces distractions et de les transformer en motivation. C’est ce qu’on a réussi à faire. Les soupçons de match truqué ? Pour moi, c’est déjà du passé. Je ne supporte pas les tricheurs, je ne supporte pas les menteurs. J’ai horreur de ce type de personnes. J’ai été éduqué et formé comme ça. Est-ce qu’Eupen a déjà acheté un match ? (il hausse le ton et répète) Si oui, ça se saurait. Tous les points qu’on a gagnés sont mérités. Chacun dit ce qu’il veut, mais de toute façon, dans la vie, les choses reviennent toujours à leur place. »

Par Nicolas Taiana

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