© BELGAIMAGE

Louwagie : « Nous talonnons Anderlecht et Bruges »

Frédéric Vanheule
Frédéric Vanheule Frédéric Vanheule is redacteur bij Sport/Voetbalmagazine.

Un nouveau stade, un mercato d’hiver réussi, un entraîneur qui vient de prolonger, un nouveau centre d’entraînement : pour Michel Louwagie, son administrateur délégué, tout va bien à Gand.

Vous avez changé au fil des années ?

Louwagie : Je reste strict. Quand je vois certains confrères qui débutent et rentrent dedans, je me pose des questions. Fin 1989, quand j’ai débuté, j’ai fait profil bas. Pendant dix ans, j’ai appris mon boulot, petit à petit. Ce n’est qu’aujourd’hui que je considère être mûr. Parfois, mieux vaut écouter et regarder autour de soi avant de tout révolutionner.

Mais n’est-ce pas parce que vous travaillez à l’ancienne que vous avez loupé le transfert d’Adrien Trebel ?

Louwagie : Non. Nous avons mené les négociations de façon normale mais peu de joueurs résistent à l’appel d’Anderlecht. Ce n’est pas le premier club de Belgique pour rien. De plus, c’est un club francophone et pour un joueur français, ça compte. Anderlecht se doit d’être champion cette année. En principe, il devrait l’être tous les ans. Quand on voit combien un sponsor paye pour figurer sur le maillot de ce club et qu’on compare avec les autres clubs du G5… Anderlecht prend toujours le départ avec plusieurs longueurs d’avance. Il faut donc être très bien éduqué pour ne pas prêter une oreille attentive lorsque le Sporting se présente.

Il n’empêche que le fait d’avoir loupé Trebel vous a fait tiquer…

Louwagie : Il est possible que si nous avions immédiatement proposé plus, il serait aujourd’hui chez nous, c’est vrai. Mais je pense qu’il faut respecter sa parole et, dans ce dossier, ça n’a pas été le cas. Il est de toute façon très rare de pouvoir transférer tous les joueurs qu’on veut. Plusieurs clubs voulaient Lovre Kalinic, Samuel Kalu et Samuel Gigot. Pour Yuya Kubo, nous n’étions pas seuls non plus. Au final, nous avons eu quatre des cinq joueurs que nous souhaitions. On peut donc dire que nous avons fait du bon travail. Kalinic a sauvé des points, Kalu a créé des ouvertures, Kubo est terriblement opportuniste devant le but, Gigot stabilise la défense. Il y a désormais beaucoup plus de qualités dans le groupe et cela se voit. Actuellement, nous avons l’équipe la plus rentable après Anderlecht. Nous talonnons le Sporting. Nous n’avons plus le droit de parler de saison de transition : nous sommes obligés d’être européens chaque année et de lutter régulièrement pour le titre.

Les anciens piliers de l’équipe – Kums, Sels et Depoitre – souffrent à l’étranger. Est-ce un argument lorsque vous négociez une prolongation de contrat ?

Louwagie : Évidemment mais il est logique qu’un joueur ayant obtenu un bon score au Soulier d’Or veuille monnayer cela. Kums et Depoitre avaient déjà largement dépassé les 20 ans tandis que Foket n’en a que 22 et est toujours étudiant. Ne devrait-il pas d’abord obtenir son baccalauréat ? Bref, j’ai dû mal à croire que ce n’est pas son entourage qui l’influence. J’avais proposé à Laurent Depoitre de resigner car nous allions le vendre et tout le monde faisait une bonne affaire : lui avait un meilleur salaire et nous gagnions davantage sur le transfert. Mais il a directement refusé. Les joueurs craignent de ne pas être vendus. Si Thomas prolonge pour un an, nous lui garantissons qu’il partira en 2018. Il est normal que nous ne puissions pas le payer comme un international genre Dries Mertens, Toby Alderweireld ou Jan Vertonghen mais de toute façon, il sera augmenté. C’est notre philosophie et elle vaut pour tout le monde, y compris pour Foket. Ce modèle salarial nous a permis d’obtenir de bons résultats. Nous essayons chaque année de boucler notre budget sans Coupe d’Europe et sans transfert. D’autres clubs ont d’autres principes et doivent vendre en catastrophe pour éponger les pertes. Nous essayons de procéder différemment, avec une structure salariale, un peu comme dans les ministères.

Louwagie :
Louwagie : « Nous sommes obligés d’être européens chaque année et de lutter régulièrement pour le titre ».© BELGAIMAGE

Dans quelle mesure y a-t-il eu un rapprochement entre l’entraîneur et la direction en cours de saison ?

Louwagie : Notre président est psychologue de profession et est donc bien placé pour parler de temps en temps avec Hein en tête à tête. L’entente est bonne. N’oubliez pas que nous avons notre méthode de travail et que nous nous réunissons une fois par semaine. Hein n’avait pas été habitué à ça à Courtrai.

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Michel Louwagie dans votre Sport/Foot Magazine

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire