Marc Degryse

Les coaches, c’est plus un cirque qu’un carrousel

Pour Marc Degryse, le chroniqueur de Sport/Foot Magazine, la valse des coaches n’est sans doute pas finie.

Le discours de la direction d’Anderlecht depuis le départ de René Weiler, ça a été tout sauf de la clarté. Pourquoi Herman Van Holsbeeck a-t-il dit, après la victoire en Coupe à Westerlo, que NicolasFrutos serait évalué après les matches contre le Celtic et le Standard ? Cela n’avait pas de sens puisqu’il avait dit, au moment du départ de Weiler, que Frutos n’était qu’un intérimaire en attendant un nouvel entraîneur. On ne voit plus clair !

Anderlecht joue en underdog depuis 15 mois, ce n’est pas normal.

Évidemment, si on doit juger Frutos sur le match de Ligue des Champions, c’est une énorme buse. Il n’y a rien du tout à retenir dans la prestation d’Anderlecht. Comment Frutos a-t-il préparé son équipe ? Pas de confiance, pas de ligne directrice, absolument rien. Sur le papier, il y a plus de qualités dans le noyau du Sporting que dans celui du Celtic. Mais ça ne s’est jamais vu. La possession de balle pour les Mauves a été historiquement ridicule, ça piquait aux yeux. Anderlecht a eu, dès les premières minutes, un respect démesuré pour un adversaire qui lui était inférieur.

Et donc, on a cru comprendre, dès la fin de ce match, que le sort de Nicolas Frutos était définitivement scellé. Mais on n’est évidemment pas dupe, on avait compris dès le départ que tout était cousu de fil blanc, organisé, planifié. Par Mogi Bayat qui a tiré toutes les ficelles de ce dossier. Comme elle tombait bien, cette séparation entre Gand et Hein Vanhaezebrouck… On se réunit, on conclut que ça ne marche plus, que la collaboration doit s’arrêter, on se quitte bons amis et Vanhaezebrouck devient subitement libre.

Maintenant, Frutos doit s’effacer après avoir battu le Standard. C’est bizarre, mais si on analyse ce que son équipe a produit dans ce match, ça l’est déjà un peu moins. Il y a eu les trois points au bout de la route, c’est sans doute la seule chose positive qu’il faut retenir du match de dimanche. À nouveau, Anderlecht n’a pas été concluant. Il y a urgence, Anderlecht doit redevenir une équipe avec un fil conducteur. Avec un entraîneur qui exploite au mieux les qualités spécifiques de ses joueurs.

Pendant quinze mois, avec René Weiler, ce club a joué en underdog, ce n’est pas normal. Anderlecht doit être dominant, prendre le jeu à son compte, faire peur, dégager de la confiance, avoir un système rodé et des automatismes. Et avec son noyau, Anderlecht doit finir champion de Belgique, point à la ligne. Alors oui, si on tient compte de tout ça, Hein Vanhaezebrouck est l’homme de la situation.

Ce championnat est marqué par une succession de changements précoces d’entraîneurs. On n’est plus sur un carrousel, on est sur une piste de cirque. Et ce n’est clairement pas fini. Quel avenir pour Ricardo Sa Pinto au Standard ? Il risque fort de jouer une nouvelle fois sa tête lors du prochain match, après la trêve internationale. Contre Courtrai. Oui, l’entraîneur du Standard qui joue son avenir contre Courtrai !

On ne peut pas dire que le Standard ait été archi-mauvais dans le clasico, mais il continue à produire beaucoup trop peu. 9 points sur 27 et seulement 6 buts marqués, c’est une misère. Frank Boeckx a eu, dimanche, un des matches les plus faciles de sa vie. Sa Pinto parle souvent d’efficacité mais elle n’est nulle part. Ce n’est pas que le Standard rate ses occasions ; il ne s’en crée presque pas.

La direction du Standard n’est pas la seule qui risque prochainement de perdre patience. Même à Genk, où on a tellement vanté l’apport d’AlbertStuivenberg, ça chauffe. Sans l’égalisation à Eupen, est-ce qu’il serait toujours en place aujourd’hui ? Pas sûr. Les clubs en crise analysent peut-être ce qui se passe à Lokeren et à Ostende, où l’installation de Peter Maes et Adnan Custovic a produit des effets immédiats.

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