Marc Degryse

Le Standard, cette machine qui s’emballe

Pour Marc Degryse, le chroniqueur de Sport/Foot Magazine, la bonne passe du Standard s’explique par sa force offensive retrouvée mais aussi par le nouveau visage de Ricardo Sa Pinto.

Difficile de se rappeler, aujourd’hui, que le Standard avait encore la plus mauvaise attaque de D1 au moment de la trêve. Maintenant, ça frappe de tous les côtés, ça rentre comme un couteau dans une motte de beurre. Quatre puis deux buts contre Bruges en Coupe, et en championnat aussi, ça entre facilement depuis la reprise : trois goals contre Anderlecht, trois à Lokeren, puis quatre ce week-end contre Mouscron.

La confiance est là. Le match à Bruges a confirmé que ces gars sont maintenant bien dans leur tête, bien dans leurs baskets. On promettait un chaudron, il ne fallait surtout pas croire que Bruges allait délaisser cette demi-finale. Parce que là-bas, l’objectif était clair depuis l’élimination hyper rapide en Coupe d’Europe pendant l’été : on visait le doublé. Les Standardmen ont eu le mérite de garder la tête froide quand ça chauffait sur la pelouse et dans les tribunes. Tout le monde est bien d’accord sur un point : la qualification liégeoise pour la finale est méritée, elle ne souffre aucune discussion.

Il y a plusieurs explications à la bonne passe que le Standard traverse. Le retour au premier plan de Renaud Emond en est une. L’affirmation puis la confirmation de Razvan Marin, c’est aussi un élément. Et il y a le retour de Mehdi Carcela. Il n’a pas une carrière linéaire mais il y a un truc linéaire chez lui, une qualité qui n’a pas disparu : ses éclairs soudains. Ce joueur garde quelque chose de spécial. Son égalisation dans les dernières minutes contre Mouscron, avant le but de la victoire par Duje Cop, ça pourrait être un tournant dans la saison du Standard. Sans ça, c’était peut-être un adieu presque définitif aux play-offs. Mais là, grâce à ces trois points, tout le monde y croit à nouveau.

Le Standard va maintenant jouer le deuxième, Charleroi, puis le premier, Bruges. Mais ça ne semble pas être un handicap.

Sur le papier, le calendrier n’est pas simple puisque le Standard va maintenant à Charleroi puis recevra Bruges. Mais cette équipe a appris à se sublimer dans les affiches, il y a suffisamment d’exemples depuis le début de la saison. Donc, affronter le deuxième puis le premier, ça ne semble pas devoir être d’office un handicap. Et puis, si on analyse le programme des équipes concernées par les places 5 et 6 du classement, on voit que personne n’est vraiment favorisé.

Dans le redressement du Standard, à côté de la force offensive retrouvée, je vois une autre explication. Le nouveau visage de Ricardo Sa Pinto. Il a recommencé l’année très fort en dérapant après le match à Waregem. Mais entre-temps, il s’est bien calmé. On a maintenant l’impression qu’il maîtrise ses émotions, en tout cas il essaie de se contrôler. Et le fait qu’il ne s’exprime plus qu’en anglais face à la presse, le fait qu’il ait abandonné un français qu’il maîtrisait trop peu, c’est une très bonne idée. Il parvient beaucoup mieux à faire passer ses messages.

Autre chose qui m’a frappé lors du match contre Mouscron : les noms assis sur le banc au coup d’envoi. Plusieurs titulaires potentiels, dont Paul-José Mpoku. Si Sa Pinto peut se permettre de le laisser souffler dans un match qu’il faut absolument gagner, ça veut dire qu’il estime qu’il a un bon matériel. Et c’est clair que le noyau a bien été renforcé pendant la trêve. Il y a Carcela, Gojko Cimirot et aussi le nouvel arrière central, Georgios Koutroubis.

Bon, son association avec Christian Luyindama n’a pas été convaincante mais il faut le préparer doucement en vue de la finale de la Coupe, puisque la suspension de Kostas Laifis fait qu’il jouera presque à coup sûr. Je laisse à Koutroubis le bénéfice du doute après le match contre Mouscron parce qu’il a dû se farcir le meilleur joueur du match, Taiwo Awoniyi. C’était un match idéal pour ce joueur. Son équipe jouait en contre-attaque, et avec sa vitesse, il était condamné à faire mal. Et il a fait très mal.

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