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Le Sporting d’Anderlecht renonce au stade national, une « gifle » pour Alain Courtois

Le Conseil d’administration du Sporting d’Anderlecht, qui devrait être le club résident au futur Eurostadium, a rejeté, jeudi soir, le projet actuel d’occupation présenté par les concepteurs du projet, annonce le club.

« Le Conseil d’administration a évalué de manière approfondie tous les éléments du dossier actuel et il a décidé que celui-ci n’était plus conciliable avec sa vision du développement à long terme du club », précise le club dans un communiqué.

Le Sporting d’Anderlecht continuera cependant « de travailler afin de disposer d’installations modernes dans lesquelles les supporters pourront encourager leur équipe favorite dans les meilleures conditions », précise le communiqué.

Entre les lignes, les Mauves lancent donc un signal aux concepteurs du projet qui devront revoir leur copie s’il veulent attirer le club phare du football bruxellois, condition sine qua non pour boucler leur dossier. Et rapidement, s’il ne veulent pas que le développement du projet d’un stade national sur le parking C prenne du retard.

Anderlecht avait signé, en juin, un pré-accord avec l’association BAM/Ghelamco visant à l’occupation dès la saison 2019-2020 de l’Eurostadium. Les parties devaient cependant encore se mettre d’accord sur les détails liés à cette occupation à long terme.

Une « gifle » pour Alain Courtois

Les conseillers communaux du cdH et du FDF à la Ville de Bruxelles ont qualifié de « bombe » et de « gifle pour (l’échevin des Sports de Bruxelles) Alain Courtois » la décision du club de football d’Anderlecht (RSCA) de ne finalement pas participer au projet actuel de stade de football sur le parking C du Heysel, projet porté par la Ville et la Région bruxelloise.

Joëlle Milquet, cheffe de groupe cdH et Hamza Fassi-Fihri, conseiller communal cdH de la Ville de Bruxelles, ont appris « avec stupéfaction » la décision du RSCA de se désengager du projet du stade national.

« Cette décision est une véritable bombe dans ce dossier, qui avait déjà mal commencé quand la Ville a renié une première fois sa parole de ne pas injecter de fonds publics dans son financement, il y a à peine trois mois », soulignent-ils.

La même stupéfaction est de mise au FDF, dont le chef de file à la Ville Fabian Maingain qualifie de « gifle adressée à Alain Courtois » la décision du RSCA. Le groupe cdH de la Ville de Bruxelles demande la tenue urgente d’un conseil communal où le bourgmestre Yvan Mayeur et son échevin Alain Courtois devraient venir s’expliquer. Si le scénario d’un nouveau stade devait être définitivement abandonné, il faudrait alors envisager, au plus vite, la rénovation du Stade Roi Baudouin, insiste le FDF.

« La rénovation du Stade Roi Baudouin doit revenir à l’agenda »

« Maintenant qu’Anderlecht se retire du projet Eurostadium, je compte absolument sur le fait que la Ville de Bruxelles revienne sur sa décision de démolir le Stade Roi Baudouin », a déclaré de son côté le député bruxellois N-VA Johan Van den Driessche.

« Je compte bien que la Ville prenne en compte le souhait de la population et des amateurs de sport de voir le budget revenir là où il appartient: le Stade Roi Baudouin. La Ville et la Région ne doivent pas perdre plus de temps et doivent mettre urgemment la rénovation du stade à l’agenda, de sorte que les matches de championnat d’Europe ne soient pas menacés », poursuit le député N-VA.

Le député critique aussi l’échevin des Sports Alain Courtois (MR). « Durant la conférence de presse du 20 juin, il a fait comme si l’accord avec Anderlecht était acquis. Au conseil communal du 7 septembre, il l’a répété mot pour mot. La population a été trompée », conclut le député.

L’Union belge de football en appelle à la responsabilité de toutes les parties

L’Union belge de football (URBSFA) appelle chaque partie impliquée dans le dossier du stade national à prendre ses responsabilités afin d’aboutir à une nouvelle solution.

L’URBSFA, qui est appelée à être l’autre locataire permanent du futur complexe, dit avoir pris connaissance de la nouvelle décision du club anderlechtois et reconnaît, par la bouche de son président, François De Keersmaecker, qu’il s’agit d’une mauvaise nouvelle dans la perspective de la candidature belge en tant que pays hôte pour l’Euro 2020.

« Nous présumons que chaque partie impliquée assumera sa responsabilité afin d’aboutir à une nouvelle solution », précise le président.

« Il est temps d’envisager de réhabiliter le stade Roi Baudouin, dit le ministre « 

Il est temps que les autorités bruxelloises réunissent les acteurs concernés afin d’examiner la réhabilitation du stade Roi Baudouin pour la tenue de grands événements sportifs et culturels, a affirmé vendredi le ministre des Sports en Fédération Wallonie-Bruxelles René Collin, après le rejet par le Sporting d’Anderlecht du projet actuel d’occupation du futur stade national, l’Eurostadium.

Cet énième rebondissement s’ajoute à une série de difficultés apparues ces dernières semaines, notamment autour de l’avenir du Mémorial Van Damme d’athlétisme, du stockage des terres et du débat sur les conventions liant les autorités bruxelloises et les opérateurs retenus pour la construction du stade, fait observer M. Collin (cdH) dans un communiqué.

A ses yeux, ces différents éléments sont « de nature à fragiliser complètement la viabilité économique du projet ».

« Il avait été dit par le collège de la Ville de Bruxelles à de nombreuses reprises que ce projet ne nécessiterait pas d’argent public. L’absence d’un club résident démontre à nouveau qu’il n’en sera rien », ajoute M. Collin.

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