Thomas Bricmont

Le défi de Wilmots? Permettre à Hazard de briller pleinement

A 24 ans, Eden Hazard est déjà le plus grand joueur belge de tous les temps. Et l’équipe nationale n’y est vraiment pour rien…

Aujourd’hui, on en arrive presque à trouver ça banal. Et pourtant, notre football vit une période anormale. A sa tête, Eden Hazard, consacré depuis dimanche Roi d’Angleterre. Jamais par le passé, un joueur de notre royaume n’avait eu droit à de tels honneurs. Jamais, personne n’est monté sur le podium fictif des meilleurs joueurs du monde, même si Paul Van Himst fut surnommé en 1962 par un journaliste de L’Equipe le Pelé blanc et suivi par un public essentiellement francophone.

La marque Hazard, elle, brille aux quatre coins du globe : de Londres à Bangkok en passant par Rio ou Tokyo. S’il n’y a pas encore eu droit à un étalon de mesure précis, notre Eden national devrait supplanter JeanClaude Van Damme au titre de Belge le plus connu de la planète. Et rien que pour ça, on peut lui dire merci.

Depuis, 2008-2009, et son titre de meilleur jeune de Ligue 1, le conte de fées est total. Certains ont beau essayé de savonner la planche, notamment en forçant la polémique avec un ramasseur de balle, rien n’y fait : Hazard fait l’unanimité. Pour son jeu, évidemment, spectaculaire, imprévisible, cette conduite de balle si particulière. Mais aussi pour cette personnalité décontractée, décomplexée au coeur d’un foot d’élite de plus en plus formaté. Une personnalité qui tranche totalement avec le blafard Lionel Messi ou le robotique Cristiano Ronaldo. Hazard est le normal one ou « the humble star » comme l’a si bien décrit son opposé, José Mourinho.

Hazard encaisse les coups sans sourciller, laisse aux autres les sorties médiatiques colorées, mais surtout est adoré par ses équipiers. « Parfois, on dirait qu’il n’est pas de ce monde », dit de lui Branislav Ivanovic. En sélection aussi, ils sont tous d’accord pour dire qu’on ne parle pas de la même chose, qu’avec Eden, on touche les étoiles.

Et pourtant, Hazard ne brille que par de trop rares fulgurances. « Mes matches sont honnêtes mais ce n’est pas l’Eden qui porte l’équipe », admettait-il dans nos colonnes en octobre dernier. Rien de bien neuf depuis. Pas de match référence. Mais un remplacement en Israël difficile à avaler, lui que l’on ne ménage jamais au coeur d’un Chelsea au noyau pourtant pléthorique.

Le plus grand défi de Marc Wilmots est peut-être celui-là : permettre à notre plus belle étoile de briller pleinement. Au risque de s’effacer. Ce qui lui est peut-être le plus compliqué.

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