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 » Le Club restera compétitif « 

 » Good things happen to those who can wait « , a écrit Paul Okon il y a dix jours quand le Club Bruges a enfin été sacré champion. Le manager général Vincent Mannaert parle de l’avenir des Blauw en Zwart, qui ont savouré leur 14e titre.

Vous êtes champios, vous attendez-vous à de nombreux départs ?

MANNAERT : Je ne pense pas car le défi sportif est alléchant. Jouer la Ligue des Champions fait une différence pour beaucoup de joueurs. Ils ont encore faim de succès et beaucoup ont encore une large marge de progression. (Il montre un portrait de Ryan.) Je l’ai dit à Mat : attends encore un an. Un gardien de 23 ans à peine… Maintenant, il fait banquette. Je lui ai accordé son transfert mais j’avais un drôle de sentiment… Perisic était le meilleur buteur et le meilleur joueur. Bacca aussi. Mat avait reçu deux fois le gant en or mais ce n’était que sa deuxième saison. Des joueurs sont restés à Gand pour la Ligue des Champions aussi.

Ça ne suffira peut-être pas pour Meunier.

MANNAERT : Il a 24 ans, il a joué cinq ans ici et est sélectionné pour l’EURO, après une période difficile. Il a gagné la Coupe et le titre. Il peut rester mais il est possible qu’il s’en aille.

Le dossier le plus délicat est celui du staff. Il ne sera pas facile de succéder à Michel Preud’homme ?

MANNAERT : A son arrivée, il a déjà trouvé une toute bonne organisation. Il l’a déclaré dans ses premières interviews : je découvre un club structuré. Il a comparé le Club à Gand et au Standard et a dit qu’ici, il n’avait pas besoin de construire, qu’il pouvait se concentrer sur le travail sportif. Il l’a très bien fait ces trois années. S’il part, il restera toujours une base. Nous espérons évidemment qu’il nous jure fidélité. Car, comme entraîneur, c’est le top.

Imaginez qu’il parte, malgré tout ?

MANNAERT : Nous avons une base encore plus solide. Dès lors, je ne me tracasse pas. S’il y a une grande différence par rapport aux play-offs précédents, c’est que les joueurs ont assumé davantage leurs responsabilités. Pendant le stage printanier, le groupe a même pris une certaine autonomie. Il faut une stratégie claire, une préparation mais en plus, il y avait des joueurs, Simons, Vormer, Claudemir, qui ont pris les choses en mains. C’est une grosse différence. Ils se sont assumés et le groupe n’a pas perdu son assurance après une défaite. Je suis convaincu qu’avant, après un zéro sur six dans les PO1, nous aurions baissé les bras. Cette fois, nous sommes restés stables. Les joueurs ont trouvé en eux de nouvelle ressources. Il y a eu un progrès entre les stages d’été, d’hiver et de printemps. Il a été très net en fin de saison.

Vous êtes au courant de la décision que Michel prétend avoir prise en janvier ?

MANNAERT : Je le connais bien, maintenant. Ses émotions ont beaucoup fluctué. En septembre, en octobre, au moment de Naples, il était mal. Michel est rationnel mais son vécu est très émotif. On finit par devenir philosophe. Daum était comme ça aussi. Il avait un contrat de deux ans mais, à un moment donné, il nous a dit qu’il s’en tiendrait à une seule saison. Nous nous occupons du dossier mais il n’est pas encore prêt : il est trop important pour être bouclé dans la précipitation. De 2012 à 2016, quatre ans se sont écoulés. Quatre ans d’expérience en plus et donc de sérénité dans la gestion de ce genre de situation. Nous possédons assez de qualités pour garantir la continuité. Un entraîneur principal est important mais un grand club doit parvenir à dépersonnaliser son succès. Il a bien travaillé quand il y arrive. Dortmund en est le meilleur exemple. Klopp est parti et a été remplacé par un coach que 90 % des Belges ne connaissaient pas mais qui a remis le Borussia sur les bons rails. Le Barça a enrôlé Luis Enrique, qui n’avait pas été bon à Rome mais qui réussit en Catalogne. C’est une question de culture mais ça prend du temps car elle requiert de la continuité de la part de gens qui se mettent au service de l’ensemble.

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