Stephane Vande Velde

La réforme annoncée met en avant le business plutôt que l’amélioration de la qualité de notre football

La réforme annoncée de la compétition n’est qu’un pas supplémentaire pour ne pas transférer de l’argent du foot pro vers le foot amateur.

Qu’y a-t-il de si énervant dans cette nouvelle réforme promise du championnat belge (16+8) ? Que les clubs professionnels, non contents de tenter de faire main basse sur la Fédération et ses Diables Rouges, imposent leur diktat sur les clubs de divisions inférieures déjà étranglés par le manque de considération ? Non, dans le foot actuel, c’est finalement assez logique que les clubs de D1 dictent le ton, un peu comme une locomotive qui tirerait les autres wagons. Que chacun y aille de son projet de réforme, mois après mois alors qu’on nous avait promis que le format actuel allait révolutionner le football belge ? Non, on ne peut reprocher à quiconque d’avoir tenté une formule ou d’apporter ses idées.

Par contre, il est dérangeant de mettre à ce point le côté business en avant, et de vendre son âme au Diable pour quelques milliers d’euros supplémentaires, en nous faisant croire qu’on vise à l’amélioration de la qualité de notre football, et surtout au sauvetage des divisions inférieures. Le premier argument, on nous l’a déjà sorti, il y a six ans. Il ne faut pas nous prendre pour des tartes deux fois d’affilée ! Vous trouvez, vous, que notre système de play-offs a amélioré la qualité de notre compétition ?

Déjà qu’au mépris de toute logique sportive, les grands s’en balancent des 30 premières journées, se limitant à paraître pour faire partie des six premiers ou à limiter la casse en vue de la réduction des points par deux. Mais en plus, ces play-offs qu’on passe son temps à attendre de juillet à mars (soit le temps d’une grossesse !) ne débouchent généralement sur rien d’autre qu’un scénario ne valant que par son suspense. On l’a répété durant six ans, l’enjeu prend souvent le pas sur le jeu durant ces dix journées de championnat.

Une D2 à huit équipes n’existe nulle part ailleurs. Sauf en Irlande… championnat bien connu pour sa compétitivité.

Reste donc l’argument sauvetage des divisions inférieures. En bétonnant sa D1 et en ne s’offrant le luxe que d’un seul descendant, je ne vois pas trop où la Pro League se mue en sauveteur. Une D2 à huit équipes n’existe nulle part ailleurs. Sauf en Irlande… championnat bien connu pour sa compétitivité. En Europe, l’Autriche compte 10 clubs en D2, comme l’Islande et la Finlande. Même Chypre a 14 équipes en D2 ! Comme le Luxembourg.

Mais les Belges ne vont pas s’arrêter à cette première. Ainsi, la nouvelle formule pourrait offrir, en dehors de la Coupe, un ticket européen à un club de D2 ! (on vous épargne les questions de licence européenne, on ne voudrait pas compliquer). Il fallait bien une carotte pour faire oublier aux petits qu’il vaut mieux être riche et puissant au sein du football belge.

Par Stéphane Vande Velde

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