La Belgian touch existe-t-elle ?

Les talents belges font des envieux partout en Europe mais sont-ils tous formées dans le même moule ?

EdenHazard, KevinDebruyne, DriesMertens, ou plus récemment ZakariaBakkali et Adnan Januzaj, le joueur belge est aussi une attraction, un régal pour les yeux. Ce qui n’a pas toujours été le cas. Dans les années 90, Marc Degryse faisait partie des plus fins techniciens du royaume. Petit, vif, technique, dribleur, il faisait un peu figure d’exception. Le lutin d’Ardooie devait souvent se faufiler au milieu des imposants gabarits :  » En équipe nationale, notre jeu était davantage basé sur notre organisation que sur la possession du ballon. Je peux difficilement expliquer d’où me sont venues ces qualités techniques mais je ne peux certainement pas mettre ça sur le compte de la formation. Je pense qu’il y a une part de don même si Philippe Albert a prouvé que l’on peut progresser, même sur le tard. Défenseur rugueux à ses débuts en D1, il est devenu à Anderlecht et à Newcastle, un arrière élégant et technique. Mais devenir Eden Hazard, ça ne s’apprend pas. Tu peux travailler autant que tu veux, il faut ce petit truc en plus au départ qui te permet d’atteindre les sommets.. Aujourd’hui, nos préceptes sont basés sur un foot dominateur, offensif, basé sur la possession du ballon. Le jeu de notre équipe nationale en est l’aboutissement.  »

 » L’Italie était au top quand le physique primait « , poursuit José Riga. Maintenant il faut combiner le mental, l’intelligence et la vitesse. Il y avait un gros potentiel aussi en Italie mais la philosophie était trop défensive. Aujourd’hui l’importance est mise sur la maîtrise du ballon, la capacité de possession. Au Pays-Bas, on développait, par exemple, la technique individuelle ce qui était un super complément à notre formation belge. Nous avons vu naître un autre football ces dernières années dans lequel il faut agir et non réagir. « 

 » L’afflux de techniciens en Belgique correspond à l’évolution du marché « , explique René Peeters, coach des U21 d’Anderlecht.  » A une époque on voulait uniquement des joueurs costauds et grands. Le Barca a démontré que des petits gars pouvaient bousculer les géants. Nous avons dès lors sorti beaucoup de joueurs rapides, qui possèdent une grande vitesse d’exécution. Mais qui sont aussi costauds dans leur genre.  »

AlexTeklak :  » Je suis issu des quartiers populaires et j’ai joué plus jeune ce que l’on appelle le foot de rue « , Mais la grande différence entre ce que j’ai connu et aujourd’hui, c’est ce que j’appelle la génération youtube. Désormais, les gamins visionnent les gestes des Messi, Cristiano Ronaldo et autres sur internet et les répètent à l’infini. Au bout du compte, ils apprennent et développent la technique par eux-mêmes.  »

 » On ne forme pas que des techniciens « , tempère Henk Mariman  » C’est une question de zone géographique. Anderlecht, le Standard ou les clubs urbains comme on en trouve à Anvers forment plus des joueurs techniques, doués balle au pied. À Bruges, Brandon Mechele et Bjorn Engels ont prouvé qu’ils avaient une maturité et un mental de pro même s’il sont moins fins techniquement que certains artistes mauves ou rouches. Ils sont plus travailleurs que d’autres « .

Par Thomas Bricmont et Romain Van Der Pluym

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